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0 GENERALITES:
- NOTION DE STRUCTURE SOCIALE:
- répartition et organisation de la société en groupes, couches ou classes en fonction de différents caractères comme l'âge, la profession , l'éducation, la religion etc...
- relations entre ces groupes, relations entre lieux sociaux, comportements, institutions d'une société (paysage social, carte sociale)
- LES GROUPES
- Le mode de formation des groupes est primordial dans le risque politique. En insistant sur les différences et les limites, il détermine l'enjeu des compétitions entre groupes.
- En organisant des espaces de relative homogénéité, il définit la relation au pouvoir central pour les questions essentielles de la souveraineté, de la légitimité, de l'obéissance ou du refus.
- On a affaire, selon les pays et surtout les époques, à diverses catégories de clivages:
- catégories socioéconomiques fondées sur les rapports de propriété ou les modes d'activité économique;
- catégories de lignages : caste, famille large ou étroite;
- groupes ethniques ou religieux; groupes régionaux.
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1 A - LES GROUPES ECONOMIQUES
La révolution industrielle et sa théorisation par le marxisme ont accru le rôle de l'économie dans la structuration des sociétés. Mais la notion de classe perd aujourd'hui son importance avec le déclin des paysans et du monde ouvrier et avec l'homogénéisation des modes de vie.
La structure contemporaine des sociétés s'appuie encore largement sur des fonctions essentielles de l'économie : production, distribution, consommation. Mais la répartition entre ces fonctions passe le plus souvent au sein d'un même groupe familial ou d'un individu sans donner lieu, du moins jusqu'ici, à une conscience de classe.
Un ménage (au sens économique) est toujours consommateur, le plus souvent producteur, souvent épargnant (à court terme par sécurité ou à long terme pour sa retraite) et parfois investisseur (ne serait-ce que pour son logement).
- les producteurs ou travailleurs, salariés ou indépendants, fournissent à autrui des biens et des services contre rémunération. Ils dépendent du marché de ces biens mais aussi du marché financier contrôlé par les épargnants et les investisseurs;
- les consommateurs : tout le monde est consommateur et obéit peu ou prou aux lois de MASLOW sur la hiérarchie des besoins primaires ou supérieurs ainsi qu'aux lois de PAVLOV appliquées à la stimulation publicitaire;
- ce qui n'est pas consommé est épargné. Parfois on ne peut consommer que ce qui n'est pas obligatoirement épargné par vertu ou contrainte. Souvent aussi, on consomme une part de patrimoine qui devrait être épargnée : l'emprunt et l'inflation se chargent de différer l'impact de nos gourmandises.
Bien entendu les comportements d'épargne varient avec les ressources, l'âge, les perpectives d'avenir. Les experts du CEPII analysent par exemple le rôle du vieillissement dans la formation de l'épargne en Occident.
- les investisseurs : ce sont bien sûr les entrepreneurs mais encore et surtout les détenteurs du pouvoir d'affecter les ressources financieres tirées de l'épargne et de l'impôt d'autrui ainsi que du privilege de création monétaire. Les investisseurs sont les financiers des grandes entreprises, les gérants de fonds de pension et compagnies d'assurances, les grandes banques, les Etats.
La création monétaire par les banques centrales et par les agents économiques (crédit interentreprises, titrisation des actifs) est plusieurs fois supérieure aux biens et services présents sur le marché, donc à l'activité économique proprement dite. L'impact de ces décisions sur les autres comportements économiques est essentiel (par les taux d'intérêt, les changes, l'octroi de crédit...).
Les préoccupations actuelles du monde occidental, les difficultés récentes et pas encore résorbées de la crise de la dette des pays en développement amenent sans doute à reprendre l'analyse des comportements économiques en termes de fonctions assurées et de résultats globaux. Ce ne sera pas nécessairement une lutte des classes mais ce pourrait être un réexamen des conditions d'acces aux revenus (rémunération du travail productif, rente, taux d'intérêt) disponibles pour tel ou tel type de consommation. |
2 B - LES GROUPES ETHNIQUES OU CULTURELS:
La fragmentation en micro-sociétés s'accroît en cette fin de siecle en opposition apparente avec la globalisation économique et médiatique et avec la montée d'une certaine méfiance envers l'Etat-Nation.
Le clivage est à base raciale (aux Etats-Unis : Blancs/Noirs/Indiolatinos/Asiatiques) et plus souvent religieuse ou culturelle (Slaves du Sud en Yougoslavie, chrétiens et musulmans arabes au Liban , chiites et sunnites en Irak...)
La revendication naturelle d'identité collective, au niveau des nouveaux Etats-nations, des régions, des groupes ethniques et culturels est renforcée par l'implosion des grands empires (depuis la Premiere Guerre Mondiale) et la dégradation du "melting pot" des cultures fortes (nord-américaine, soviétique, française, anglaise etc...).
Elle se renforcera encore par l'entropie des Etats-nations, la justification idéologique des différences réelles ou mythiques, la résistance à l'homogénéisation par les techniques, l'audio-visuel, la consommation...
L'expression et la consommation culturelles (musique, mode, littérature) poussent à la diversification : il faut faire la différence comme disent les grands communicateurs du football. Il y sans doute inflation de symboles exprimés au regard de la déflation des valeurs vécues.
- a) les relations inter-nationales se manifestent autour de l'échange des biens (biens culturels tels que le cinéma ou le livre, médiatiques comme les émissions télévisées, produits associés à une culture tels que le fromage ou le Coca Cola), des personnes (tourisme, étudiants, circulation et séjour des travailleurs étrangers, exode des cerveaux...) et même des capitaux (l'argent arabe, les investissements japonais à Hollywood, "les spéculateurs anglosaxons").
- b) les relations intra-nationales sont plus difficiles à gérer lorsque les groupes hétérogenes coexistent sur le territoire.
- - On peut citer d'innombrables exemples de sociétés multiculturelles avec conflits latents et plus ou moins ouverts (Liban, Bosnie-Herzégovine, Confédération helvétique, République Sud-africaine).
- - Parmi les processus intégrateurs on peut analyser les mécanismes du melting-pot (God bless America, l'école de la République) dans l'assimilation des anciens immigrants de l'Europe du Sud et de l'Est; et le rôle des groupes bi-culturels : "Chicanos" aux Etats- Unis, "beurs" en France, les Noirs français ou américains de longue date...
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3 C - MARGINAUX OU EXCLUS
- 1°) Les exclus involontaires : chômeurs, vieillards, exilés
- 2°) Les exclus volontaires : drogue, délinquance
Dans un état policé, l'entreprise se désintéresse en principe de la marginalité et de la délinquance. Ce ne peut plus être le cas quand l'état n'est pas ou plus vraiment un état de droit et quand la police n'est plus à la hauteur du probleme . De la simple insécurité urbaine (Washington est beaucoup plus meurtriere que Belfast ou Alger en état de guerre civile) au racket organisé par des bandes ou par des mouvements terroristes, le passage est graduel.
L'état finit par être débordé par les phénomenes mafieux (Italie, Etats-Unis, France, Russie, Japon, Chine) : le potentiel de puissance criminelle est multiplié par l'argent de la drogue et la complicité des autorités. Outre la drogue et la contrebande, l'économie mafieuse concerne largement la traite des femmes et des adolescents, le trafic de main d'oeuvre, le commerce des armes, la spéculation immobiliere, les jeux de hasard, une partie de l'industrie des loisirs et du tourisme. Elle alimente aussi les mouvements de capitaux à court terme, donc les mécanismes du "libre marché".
C'est dire qu'elle constitue un important facteur de déstabilisation. Un tel risque politique, devenu majeur, ne se lit évidemment pas dans les agrégats de la comptabilité nationale, mais concerne concretement la vie du citoyen et celle des entreprises.
La délinquance en col blanc, contrebande, fraude fiscale et sociale, corruption, contrefaçon, espionnage industriel, criminalité informatique, n'est pas non plus de l'ordre de l'exception. A la demande des consommateurs, des actionnaires, des services fiscaux, des responsables économiques ou politiques de tout premier plan sont aujourd'hui placés sous examen ou mis en prison. La multiplication de ces affaires peut déstabiliser la confiance en une équipe gouvernementale, en un mécanisme politique (le suffrage universel conquis par la publicité), voire en l'adhésion aux valeurs de collectivité au profit de l'égoïsme individuel (méfiance envers les organisations humanitaires apres diverses indélicatesses).
Les dérégulations de toutes sortes, le volume des capitaux flottants, la facilité de gagner ou perdre des fortunes par des montages ingénieux, tout ceci favorise la délinquance économique et politique et n'a plus que des rapports lointains avec la théorique vertu de l'équilibre des choix économiques rationnels. |
4 D - RELATIONS ENTRE GROUPES
Les modes de relations entre personnes et entre groupes constituent la trame, agréable ou déplaisante, de la vie sociale quotidienne. Les tensions habituelles entre personnes ou groupes peuvent déboucher sur une violence évidemment peu propice à la vie des affaires. Les inimitiés et guerres privées entre familles ou tribus sont la plaie de certains pays.
- 1°) Le conflit et la violence:
Ce mode de relation n'est aujourd'hui plus perçu comme normal au sein de la société civile ni entre les états. Ce qui explique l'indignation collective, même impuissante, devant les troubles des banlieues, les greves avec prises d'otages, les conflits ethniques sur les divers continents.
Il est intéressant de constater la multiplication des centres de recherche sur la négociation et la prévention des conflits.
Pierre CHAUNU évalue à 10% au moins de la mortalité totale le coût de la violence privée, du type "homo homini lupus", "quand rien en dehors de la barriere protectrice du Sacré ne vient bloquer la spirale meurtre/vendetta de la justice-vengeance lignagere". Il rapproche ce chiffre des 0,8% que BOUTHOUL et CARRERE retiennent pour les morts imputables aux guerres (Le défi de la guerre, 1740-1974; PUF 1976)
P.CHAUNU observe que, en faisant passer d'une violence diffuse à une violence localisée, hiérarchisée, finalisée donc réduite et domestiquée, la guerre s'insere normalement dans le processus historique de réduction de la violence avec la religion, la justice de la cité, du seigneur, du roi, avec les armées réglées...
- 2°) Régulation et adaptation
- * la régulation des rapports entre groupes par les codes (nationalité, immigration), la coercition, la politique d'assimilation;
- * l'adaptation par recherche de flexibilité, pluralisme, tolérance, solidarité, valeurs communes.
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5 CARACTERES DISTINCTIFS ENTRE GROUPES
- Repartition démographique par âge, sexe, revenu, lieu de résidence , origine géographique
- nature des relations de production: propriété, travail (Marx)
- degré de divison du travail (Durkheim)
- degré de rationalisation et bureaucratisation (Weber)
- répartition du prestige et du pouvoir
- Valeurs, normes, degré d'institutionnalisation (Gehlen, Parsons)
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- THEORIES DE LA STRUCTURE SOCIALE: mettent l'accent sur un facteur principal d'explication et prévision des sociétés
- Durkheim: sociétés primitives et complexes
- Marx: sociétés bourgeoises et socialistes
- Bell: sociétés industrielles et post-industrielles
- dichotomiques (Marx, Dahrendorf) ou intégratives (Parsons)
- unidimensionnelles (Marx) ou pluridimensionnelles (Dahrendorf, Parsons)
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