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Liberalisme economique et Libre-echange |
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0 LE LIBRE-ECHANGE= Politique de non-intervention de l'Etat en matière d'importations et d'exportations.
C'est l'application au domaine du commerce international (laissez passer) du LIBERALISME ECONOMIQUE(laissez faire) qui est la doctrine de la non-intervention de l'Etat en matière économique.
Le libéralisme économique est l'application du LIBERALISME POLITIQUE qui refuse de voir dans l'Etat le but et le moyen de l'évolution des sociétés (Hegel) |
1-ORIGINES DU LIBERALISME ECONOMIQUE ET DU LIBRE-ECHANGE: LA PENSEE
Le libéralisme économique est une réaction au Colbertisme (rôle économique de l'Etat par la règle et par l'action)et au mercantilisme (commerce monopolistique, notamment avec les colonies).
- Les théoriciens du libéralisme recherchent l'explication économique dans des phénomènes extérieurs à l'action politique de l'Etat:
- Les Physiocrates (Quesnay:"Tableau économique de 1758")fondent le cycle des richesses sur l'agriculture
- Adam Smith ("La richesse des Nations" 1776): la richesse provient du travail de l'homme inspiré par son intérêt privé qui garantit l'harmonie de l'intérêt général. L'Etat ne doit pas se substituer à l'individu. Le gouvernement n'a que trois fonctions:protection du groupe contre la violence extérieure, protéger les individus contre l'injustice et l'oppression, gérer les institutions ou travaux publics indispensables dont le coût ne peut être assumé par un individu ou un groupe d'individus...
- Le libéralisme économique s'est précisé:
- dans le domaine du commerce international par Ricardo:la répartition internationale du travail se fait en fonction des avantages comparatifs, Frédéric Bastiat (pétition des fabricants de chandelles contre la concurrence du soleil)
- dans le domaine économique et social par les théoriciens de l'économie pure: Leon Walras et même Keynes qui privilégient la technique économique expurgée de préoccupation de finalité sociale. Voire l'analyse marxiste (primauté de l'économie sur le politique)
Traité d'économie politique [Document électronique] / par J.-B. Say ; publ. par Horace Say
Ce document est extrait de la base de données textuelles Frantext réalisée par l'Institut National de la Langue Française (INaLF) Traité d'économie politique [Document électronique] / par J.-B. Say ; publ. par Horace Say
- Le libéralisme s'est enrichi au contact du libéralisme politique qui veut limiter les pouvoirs de l'Etat au profit de l'individu libre et rationnel:
- les racines religieuses et philosophiques:le Judaisme et la pensée grecque dégagent l'importance de l'individu - pères fondateurs: Spinoza, Locke, Descartes, la Révolution américaine, la Révolution française - les rapports entre libéraux et démocratie: Montesquieu (la souveraineté appartient au peuple),Rousseau (Le Contrat social). La démocratie libérale: Egalité devant la loi, respect des libertés civiques, pluralisme. Benjamin Constant et les risques de la démocratie pour les libertés individuelles.
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2- LE LIBERALISME DANS LES INSTITUTIONS:
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A- Le LIBERALISME POLITIQUE
fournit les fondements essentiels et le cadre institutionnel de la vie économique: Déclaration Américaine des Droits de l'Homme: Thomas Paine:"le gouvernement, même dans le meilleur des cas, n'est qu'un mal nécessaire" ; Thomas Jefferson: "le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins" Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (France 1789)
Les institutions: La Démocratie constitutionnelle: monarchique, républicaine ... ou impériale (Napoléon III, II° Reich) institutions parlementaires, électorale séparation des pouvoirs libertés civiques, individuelles, sociales (association, expression) la protection des libertés contre les votes majoritaires
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B- LE LIBERALISME ECONOMIQUE
a pris une place croissante dans les pays anglo-saxons (plus qu'en Europe) et tend à prévaloir sur le libéralisme politique et sur la démocratie Principe:l'économie est dissociée de la politique
Droit de propriété: fut le critère du droit de vote pendant la première moitié du XIX° siècle.
Liberté d'entreprise Liberté de fixation des prix, des salaires et des profits par le contrat entre parties responsables Liberté des échanges de marchandises, services, paiements et capitaux
Séparation des pouvoirs: l'existence d'une "lex mercatoria" distincte (droit des affaires s'imposant aux droits nationaux via la Communauté européenne, la Banque Mondiale, l'Organisation Mondiale du Commerce), rôle des juridictions professionnelles, arbitrages.
- C- LA DEMOCRATIE DE MARCHE
Depuis 1989, l'implosion du système communiste met au premier rang, voire au seul, la combinaison du libéralisme économique et politique dite "démocratie de marché".
Les grandes institutions internationales et les relations entre états s'inspirent des principes démocratiques et libéraux énoncés dans La Charte de l'Atlantique de 1941 et dans les réunions de Bretton-Woods.
Il s' y ajoute quelques orientations récentes:
* LE CONSENSUS DE WASHINGTON: la philosophie économique de la Banque Mondiale et du FMI, élaborée après la crise de la dette des pays en développement (sagesse macroéconomique, ouverture extérieure, privatisation)
* LA GOUVERNANCE: ensemble des règles juridiques ou éthiques auxquels les gouvernements doivent s'astreindre pour réaliser un optimum économique. A cette gouvernance des états, devrait normalement s'ajouter une gouvernance des entreprises
* L'ORGANISATION MONDIALE du COMMERCE, désormais capable de dire le droit et de le sanctionner en matière d'échanges et de tout ce qui les conditionne.
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3-CRITIQUES DU LIBERALISME ET DU LIBRE-ECHANGE
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A- LES OPPOSANTS HISTORIQUES AU LIBERALISME ECONOMIQUE:
- l'Eglise catholique jusqu'aux récentes encycliques:Dieu supérieur à l'individu
- les intégrismes religieux (Islam, Judaisme...) :Allah plutôt que Coca Cola
- l'inspiration étatique:
- l'intérêt national:le protectionnisme des jeunes industries (de Hamilton 1791 à List 1841)
- la démocratie jacobine et l'égalité: rôle de l'état
- le retour de l'Etat par le nationalisme: Nationalisme jacobin, Napoléon et le Blocus Continental, Friedrich List, théoricien du protectionnisme, Fascisme et Nazisme
- les économies de guerre
- les économies en reconstruction: après guerre (1919, 1945...) remise en marche de l'économie et réorganisation des échanges du fait de la disparition d'anciens "empires" et de la création de nouveaux espaces nationaux
- l'inspiration socialiste humaniste: Sismondi (Nouveaux principes d'économie Politique 1819): "le but de la société libérale n'est pas l'égalité des conditions mais le bonheur dans toutes les conditions").Le désir d'encadrer l'économie dans les objectifs sociaux de bien-être: W.Lippman, François Perroux, Fourastié...
- l'inspiration socialiste révolutionnaire: Marx-Engels, Lenine-Staline
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B- CRITIQUE DES FONDEMENTS
- ce n'est pas l'individu qui importe mais le corps social (relations entre individus, comportements collectifs, biens collectifs, valeurs collectives. L'absolutisme de l'individu est une création de la culture occidentale, critique étatique (Hegel) ou nationaliste
- critique catholique et autres critiques religieuses
- critique marxiste
- l'individualisme absolu: le monde me doit tout et doit s'organiser pour cela...
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C- CRITIQUE DES HYPOTHESES
- les raisonnements économiques purs sont des fictions abstraites valables pour la démonstration mais pas pour la réalité
- hypothèses implicites: si toutes choses restent égales, à long terme, sauf exception
- la rationalite de la decision d'individu? l'homo economicus n'existe que dans les manuels (rôle des habitudes, des pressions, des pulsions diverses, voire des perversités)
- la liberté de choix n'existe pas vraiment pour celui qui ne vend que sa force de travail
- le contrat simple entre deux individus est une fiction rarement réalisée
- existe-t-il une rationalité d'entreprise, ou une lutte de pouvoirs?
- existe-t-il une rationalité du marché?
- la rationalité de l'économie par rapport à la rationalité de la société?
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D- CRITIQUE DES METHODES
- la propriété individuelle n'est pas à hauteur des choix importants (nécessité de nationaliser pour les grands développements?)
- le capitalisme s'est bien vite extrait de la propriété et encore plus de la responsabilité individuelle (sociétés de capitaux, responsabilité limitée)
- la concurrence est-elle parfaite?
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E- CRITIQUE DES RESULTATS
- 1°)resultats economiques:
- les crises: crise de 1929,décrochage du dollar en 1971, crises financières et bancaires aux USA, crise asiatique, crise japonaise sont intervenues à cause ou malgré l'existence du libéralisme économique - les inegalites. Le profit s'accumule et se multiplkie entre les mains de quelques-uns, ce qui annule la concurrence et la liberté des choix pourtant indispensables au fonctionnement de "la main invisible du marché" - destruction d'actifs insuffisamment rentables. Purement arbitraire, l'exigence d'un taux de rentabilité de 15% par les fonds de pension est-elle raisonnable?
- 2°) resultats sociaux: - le chômage et l'exclusion - resultats environnementaux: pollution, principe de précaution. L'accumulation de richesse, la performance économique ou technique, la domination de la nature ne fournissent pas l'essentiel du bonheur
- 3°) resultats politiques: - excès de pouvoir concentré entre les mains de quelques dirigeants de quelques entreprises, capacité des entreprises d'imposer des modèles de comportements sociaux - le libéralisme n'offre pas de solutions à corruption, fraude, criminalité organisée
- nécessité de contre-pouvoirs internes et externes à l'entreprise. Rôle des pouvoirs publics (OIG, états, collectivités locales...),des syndicats et des organisations de consommateurs, d'épargnants, d'usagers de services etc... - rôle de l'état de services etc... pour réguler l'économie au-dessus des contrats individuels: Welfare State fonctionnant par prélèvements et redistributions fiscaux et sociaux, ainsi que par fourniture d'équipements et services sociaux - cette necessité est particulièrement ressentie en période difficile (guerre, après guerre, crise économique ou financière) - pour fonctionner le libéralisme a lui-même besoin de stabilité donc de règles (absence de risque politique, cadre juridique sécurisant...)
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4 - LIMITES POLITIQUES AU LIBERALISME ECONOMIQUE
- L'INTERVENTION DE L'ETAT
- - Dans les échanges commerciaux:
Protectionnisme L'inventeur du protectionnisme pour les industries naissantes fut en 1791 Alexandre Hamilton, l'un des inspirateurs de la Constitution américaine, suivi en 1841 par l'Allemand Friedrich List. Avant de s'ouvrir au libre-échange, la Banque Mondiale fut protectionniste dans les années 1970, sous l'inspiration de Raoul Prebisch Mercantilisme.Les années du GATT ont fait prévaloir la notion de négociations compensées entre états (concession douanière multipliée par quantités de part et d'autre) L'unilatéralisme: largement pratiqué jusqu'à nos jours par les Etats-Unis qui imposent des restrictions (loi 301) ou imposent des accords d'autolimitaion d'exports (notamment aux japonais...)
- - Dans les échanges financiers: la dévaluation des monnaies donne un avantage comparatif immédiat. la diplomatie du dollar flottant ("our currency but your problem") conduit à ces mêmes effets.
- LA SOCIETE SE MEFIE DU LIBERALISME
Les thèmes et valeurs à ne pas soumettre à la loi marchande: la déclaration de l'Organisation Internationale du Travail juin 1998 La recherche de la "TROISIEME VOIE"
- LA REGULATION: un marché libre responsablement organisé
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CONCLUSIONS
L'idéologie communiste a implosé à partir de 1989 L'idéologie capitaliste, qui lui est pratiquement contemporaine, n'est pas satisfaisante non plus. Aux USA, elle s'est confrontée à la pensée du New Deal qui s'est largement maintenue jusqu'à nos jours en dépit de la résistance des conservateurs.
La fin des confrontations avec le communisme permettra sans doute de regarder les réalités du rnonde avec pragmatisme et non à la lumière d'une théorie tout aussi dogmatique et déjà ancienne.
Les deux grandes idéologies du début XIX° siècle, libéralisme et socialisme, tendent à se rapprocher dans les faits, au moins dans les pays occidentaux. Les variantes du libéralisme y sont parfois difficiles à distinguer des variantes du socialisme.
L'idée n'est pas d'abolir le libéralisme, ni le profit mais d'en contrôler les excès. Après tout le libéralisme est né précisément d'une crainte d'excès de pouvoir .
Il faut mettre l'instrument libéral, ainsi que l'économie en général, au service de "tous les hommes et de tout l'homme" |
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9 COMPLEMENTS ATTAC et la dictature des marchés
Guide du Commerce International Commerce et développement
Démocratie, Paix, Libéralisme, Développement |
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