Les acteurs se développent ou survivent en s'adaptant aux actions des autres acteurs et à l'évolution des systemes. Ce faisant, ils agissent aussi sur les autres acteurs (par exemple les employés et fournisseurs de l'entreprise ou les états voisins) et influencent les systemes (par exemple la pollution urbaine ou la dépréciation des monnaies).
L' avenir est une combinaison complexe de tendances, de circonstances et de comportements. C'est un état de choses que nous avons préparé dans le passé (souvent inconsciemment) et que nous nous refusons (parfois inconsciemment) à réexaminer dans le présent...et qui nous retrouve au tournant.
Il y a des éléments de vérité et d'erreur, de justice et d'iniquité dans la plupart des évolutions possibles. En fait la valeur de chaque idée nouvelle, de chaque changement spécifique dépend largement du contexte d'application ou de " la raison du plus fort qui est toujours la meilleure ".
Qui gere, qui gerera le devenir global de la planete ? Et comment ? L'individu est exigeant mais frivole, l'entreprise ne survit qu'à court terme, l'état est soumis aux élections, la société est tres ambiguë car compliquée (entremêlée) et complexe (imprévisible).
Devant le changement, par exemple devant la mondialisation, les acteurs peuvent adopter trois familles de stratégies :
disparaître comme les dinosaures, avec ou sans dignité, en silence ou en se lamentant ;
adapter leurs comportements, leurs objectifs, leurs valeurs ;
créer leur avenir en agissant sur l'environnement.
La création de l'avenir suppose bien sûr un effort important mais aussi une certaine anxiété :
par l'instabilité des situations anciennes ou nouvelles;
par l'incertitude sur les évenements , tendances et ruptures;
par l'hésitation sur le bien fondé des choix ;
par le stress des actions entreprises ou subies.
L'individu est le centre du monde et le critere de tout universalisme. Il agit comme tel dans les sociétés riches où il pense que la société (le monde ?) lui viendra toujours en aide lorsque, parvenu au bout de lui-même, il n'y trouvera pas le bonheur espéré. Ou encore lorsque l'amour exagéré qu'il se porte à lui-même ne sera plus réciproque.
Les promoteurs de la mondialisation par le marché mettent en avant les progres attendus :
- pour le consommateur : meilleurs choix et prix facilités par la concurrence et la richesse de l'offre mondiale en biens et services.
- pour les producteurs : modes de travail modernisés, opportunités plus larges notamment pour les pays jusque là isolés des débouchés mondiaux.
- pour les citoyens protégés par la transparence des informations (CNN et Internet), la généralisation des Droits de l'Homme et du développement social.
Les adversaires de la mondialisation critiquent la destabilisation des producteurs (chômage), la dégradation des conditions de travail et de vie (les enfants des pays pauvres).
En facilitant le pluralisme des intérêts (société de consommation, société de l' " entertainment ") la diffusion mondialiste dégrade les liens sociaux proches (famille, commune, nation) au profit de relations abstraites et lointaines (migrations, réseaux Internet...). ceci peut inciter à des comportements anarchisants , marginaux voire délinquants.
Ce mouvement concerne déjà les pays riches où la survie personnelle des déviants les plus extrêmes reste assurée par le corps social . La consommation de drogues, les pratiques suicidaires de sectes, le terrorisme d'extrême-droite (attentats d'Oklahoma et d'Atlanta) ou d'extrême-gauche (Brigades roses, Rote Armee Fraktion) sont des signaux de ce que pourrait être une jungle urbaine du prochain millénaire (c'est à dire dans trois ans).
Le déracinement des individus, surtout les plus jeunes, concerne aussi les sociétés pauvres destabilisées (bandes d'adolescents tueurs du Rwanda, du Liberia, de Mozambique , du Cambodge).
Quelles issues à la dissolution du lien social?(selon J.B.de Foucauld)
L'Etat Providence ? reste souhaité mais ses moyens reculent ;
Le phénomene associatif ?innovant mais manque de militants ;
La société tribale ? regroupements autour de manifestations éphémeres (concerts rock, dialogues par Internet)
La tentation communautaire des contre-sociétés : sectes, fondamentalisme, drogue, satanisme...
L'exces de solitude et le désir d'affirmer son identité peuvent aussi conduire les individus à vouloir jouer un rôle positif mondial, spirituel, artistique, humanitaire, sportif (Jeux Olympiques) mais aussi au nihilisme anarchiste ou fasciste ou à la criminalité revendiquée
Dans les sociétés avancées, le courant d'individualisation paraît difficilement réversible (sauf sursaut de type " baby boom " du dernier apres-guerre.)
Mais l'avenir démographique se passe dans les sociétés traditionnelles (Asie, Afrique, Islam, Amérique latine), elles aussi soumises à démembrement (migrations, mégapoles, drogue ...). la vraie bombe démographique : que deviendront les enfants et adolescents du Tiers-Monde ?
2- Clans, tribus, ethnies :
C'est le groupement par référence à des ancêtres communs (les morts), à un territoire aimé (la terre) plus souvent à un mythe barrésien (La Terre et les Morts). C'est un refuge de l'individu contre son isolement croissant, des groupes contre la dépersonnalisation (ou l'américanisation) du message mondialiste.
La tendance forte est sans doute à la multiplication de ces mouvements sous les formes déjà bien connues des conflits régionaux (Basques, Corses) , " ethniques " (Bosnie) ou même religieux (Irlande du Nord, Algérie...)
3- Associations , syndicats, partis politiques
C'est le groupement par la communauté des intérêts, des idees, parfois des visions du monde.
- les associations d'intérêts :
Elles se sont institutionnalisées au cours du XIX° siecle dans des formes spécifiques " modernes ": association de capitaux (société anonyme, holding, portefeuille...), association de producteurs (syndicats patronaux ou de salariés), contrats civils et commerciaux divers...
L'accord pragmatique s'accompagne le plus souvent d'une fusion des sentiments et des aspirations (" affectio societatis ", " culture d'entreprise ", " éthique professionnelle ", " amour passion "etc...). Voir par exemple le chant de l'Internationale Ouvriere (" Debout les damnés de la Terre ! ")
L'association d'intérêts tend à se développer en nombre : avec la multiplication des contacts entre entités ou personnes (Internet, morcellement de la vie individuelle) et à se réduire en fiabilité et durée (" De la fidélité dans les affaires du monde... "). Ce côté provisoire des communautés d'intérêts contribuera peut-être à réduire le caractere inutilement totalitaire de certains conflits au profit d'une gestion relativiste, ennuyeuse mais pacifique des enjeux matériels.
- les associations de pensée :
Comme pour les religions, le fondement des associations est souvent un message universaliste : philosophie de l'histoire, de la morale ou de l'action. Quand elles restent limitées, ce sont des formes innocentes des libertés civiques de pensée et d'association ...et un exutoire inoffensif aux désirs d'utopie. Quand elles réussissent elles deviennent gestionnaires (partis politiques, organisations humanitaires...) et se peuplent d'apparatchiks fonctionnarisés fort éloignés de l'humaniste vision originelle (Charles Péguy : " Tout commence en mystique et finit en politique ").
Les mouvements d'idees , souvent centrés sur la recherche d'un salut (ou bonheur individuel), peuvent s'étendre par prosélytisme et jouer volontairement ou non, un rôle positif ou dangereux, d'acteur mondial. On recense environ 10.000 sectes ou mouvements de pensée dans le monde. A signaler, en vrac :
- les Mormons : ont recensé 14 milliards d'individus vivants ou morts pour leur permettre d'obtenir un baptême rétroactif ;
- l'Eglise de l'Unification du Révérend Moon
- le Réarmement Moral
- l'Eglise de Scientologie : 8 millions d'adeptes.
4- Eglises, religions constituées
Quand les associations idéologiques réussissent vraiment, elles deviennent des entités sociales et politiques avec des institutions universelles bien enracinées (le Vatican) et des pouvoirs considérables (Parti Communiste de l'Union Soviétique, ayatollahs...) .
Les religions du livre (Judaïsme, Christianisme, Islam) proposent au monde une conception du salut individuel et collectif. Elles se refletent largement dans les textes fondateurs des Nations-Unies ou dans la Déclaration Islamique Universelle des Droits de l'Homme.
Le monde compte environ 1 milliard d'agnostiques ou athées , 1,7 milliard de chértiens (catholiques, orthodoxes ou protestants), 1 milliard de musulmans, 700 millions d'hindouistes, 300 millions de boudhistes, 200 millions d'animistes.
1- Tendances du management général
Les progres de l'information permettent d'identifier des sources d'inefficacité et de valeur ajoutée : développement du down-sizing, reengineering, out-sourcing...
La rapidité des changements du marché impose la flexibilité des ressources et procédures, la préoccupation du timing,
l'entreprise apprenante et créative : imagine le futur souhaité et le crée
vers un idéal : l'entreprise virtuelle, sans gros investissements, créant instantanément une offre à partir d'une demande instantanée ;
Penser global, agir local : les ressources et le marché sont mondiaux.
2- les entreprises de haute technologie
- les Nouvelles techniques de l'information et communication: ex: Microsoft/Intel, AT&T,
- Génie biologique: chimie, pharmacie
- les industries de défense
3- les grandes entreprises multinationales
Les premiers groupes mondiaux appartiennent aux secteurs suivants :
automobile : GM, Ford, Toyota, Daimler-Benz, Fiat, Volkswagen
Pétroliers : EXXON, Shell, BP, Mobil, ENI, Texaco...
Construction électrique et électronique : IBM, General Electric, Hitachi, Matsushita, Siemens...
Alimentation : Philip Morris, Unilever, Nestlé
4- les entreprises financieres:
banques et assurances, fonds de pension.
La circulation et la création de capitaux ; le taux d'intérêt
IV- ETATS ET INSTITUTIONS PUBLIQUES
des états stables sont nécessaires pour prendre les mesures d'adaptation au changement et compenser les effets de la mondialisation dont l'impact socio-culturel ne peut être géré que dans le cadre national. Des états affaiblis sont dangereux : ils propagent leurs propres guerres civiles, déclarent des guerres de compensation , suscitent l'ambition des voisins.
Les institutions multilatérales se substituent à l'état-nation pour la gestion des grands problemes de la planete.
D'autres institutions publiques : L'état-nation est une forme politique relativement récente par rapport aux états-cités (Grece antique), aux Empires (Rome, Chine, Russie...). Il coexiste ou a coexisté avec d'autres institutions publiques (tribus, théocraties, communes...).
D'autres institutions pourront dans l'avenir assumer les fonctions essentielles de sécurité et de solidarité à partir de la confiance des citoyens.
Comme son prédécesseur, l'état monarchique, l'état-nation est encore aujourd'hui le lieu principal de la solidarité de destin collectif et de " création du sens ". Mais on commence à percevoir que " l'état est trop grand pour les petites choses et trop petit pour les grandes choses " ou, ce qui revient au même, " trop lent pour les choses urgentes, trop pressé pour les choses importantes ".
Dans les démocraties modernes, les gouvernements limitent leurs vues au moyen terme des renouvellements électoraux soit quatre à cinq ans. Sur cette breve période, un an au moins est consacré à savourer la victoire, à récompenser les amis, à régler les dettes électorales de toutes sortes et à cumuler les réformes intempestives ...et les gaffes. Les années intermédiaires visent à renforcer les actifs financiers ou psychologiques qui assureront la réélection. En outre, la sensibilité croissante aux sondages d'opinion, la vieille tradition de payer pour éviter des mécontentements catégoriels ne laissent guere de place à la construction d'un avenir souhaitable. L'année terminale se passe en campagne électorale, c'est à dire en imprécations, incantations et promesses diverses : bel exercice de " réalité virtuelle " avec ou sans multimédia.
L'état-nation, dans ses versions récentes de la démocratie, sera la premiere victime de sa " mauvaise graisse politicienne ". Le décalage vers le haut ou vers le bas des problemes les plus pertinents , le spectacle d'une impuissance politicienne arrogante, verbeuse et dépensiere, l'exigence croissante des citoyens éclairés ou du moins informés, conduiront sans doute à un activisme public croissant en dehors de l'Etat.
Quelles hypotheses contraires à ce déclin de l'état comme créateur de destin collectif ?
*L'état défenseur d'intérêts matériels nationaux (invasion étrangere) ou quasi-nationaux (" Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l'Amérique ", de même pour les industries de défense, pour les industries pétrolieres, pour les autres industries et bien entendu pour l'agriculture...) ;
*L'état défenseur de catégories sociales intéressantes , porteuses de valeurs du patrimoine national (épargnants, professions libérales, syndicats de la fonction publique et bien entendu agriculteurs...)
* L'état dernier distributeur de la solidarité et financier de dernier recours pour les victimes du marché ou de la mondialisation des risques écologiques.
a) Institutions régionales
l'avenir européen du modele européen
la diffusion du modele européen : ASEAN, MERCOSUR, NAFTA
les relations entre grandes régions : Amérique, Europe, Asie
b) Institutions universelles
- l'Organisation des Nations-Unies :
l'impuissance financiere, technique et politique...
- les agences spécialisées :
Puissance de la Banque Mondiale , incertitudes du FMI.
a) Institutions locales :
Y aura-t-il retour des solidarités politiques de proximité (famille, tribu, commune, région) ?
b) Agences privées mondiales :
décentralisation du " pouvoir mondial " vers des ONG : fixation des valeurs, propositions d'action, animation des populations, évaluation des résultats (exemple : relations entre Banque Mondiale et ONG)
les professions qui agissent pour le monde : les cambistes, les Fonds de pension, les clercs, les universitaires , les journalistes, les chaines de télévision...
-des Clubs de réflexion qui pensent pour le monde : Commission Trilatérale, Club de Rome.
A.Garcia
COMPLEMENTS: TABLE DE LA MONDIALISATION
TABLE DE L'ECONOMIE TABLE DE L'ENTREPRISE CRISE FINANCIERE MONDIALE TABLE DU RISQUE
Geographie economique et humaine sur Internet; GLOBAL-MONDIAL
TABLE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT; Concepts du développement |