I- ENJEUX DE LA MONDIALISATION

Deux jugements de réalité: le changement va-t-il s'accélérer ou se freiner? ira-t-il dans le sens d'une mondialisation ou d'un cloisonnement ?

Deux jugements de valeur : les changements prévisibles sont-ils des progres ( vers un harmonieux bien-être) ou des régressions (vers un déclin chaotique) ? que peut-on faire ?

A- CHANGEMENT OU STABILITE ?

Fin ou accélération de l'Histoire? Que sera le changement ?

1°) Des facteurs/acteurs de changement plus ou moins effectifs

• la démographie
• la technologie
• l'Amérique, pays de révolutions
• l'Islam
• la Russie et la Chine

2°) Leurs impacts potentiels selon les champs économique, social, politique

• le changement économique va-t-il se généraliser ?
• l'évolution économique sera-t-elle freinée par les facteurs socio-politiques ?
• les facteurs socio-politiques imposeront-ils d'autres formes d'évolution ?

3°) Leurs impacts potentiels selon les espaces concernés

• Pays industrialisés : Amérique, Europe, Asie pacifique
• Pays émergents : Asie Orientale, Asie du Sud-Est.
• Pays sous-développés

B- MONDIALISATION OU CLOISONNEMENT ?

C'est la dimension géographique du changement ou de la permanence

1°) Des facteurs de mondialisation prédominants ou en recul ?

2°) Leurs impacts potentiels selon les champs économique, social, politique

3°) Leurs impacts potentiels selon les espaces concernés

Qui sera mondialisé et comment ? C- PROGRES OU REGRESSION ?

Cette question subjective invite chacun à se placer d'un point de vue particulier (tel état, tel individu, telle catégorie de producteurs...). En fonction :

• de ses caractéristiques propres: éléments, qualités, localisation, ressources etc...
• de ses intérêts, motivations, valeurs
• de la situation où il se trouve et notamment de son exposition aux risques et opportunités suscités par le changement et la mondialisation
• des opportunités et risques spécifiques,
• des possibilités d'agir.

D- DETERMINISME OU LIBERTE D'ACTION ?

1°) Déterminisme ?

En multipliant les interdépendances entre les espaces, les interactions entre phénomenes, la mondialisation semble réduire fortement la marge d'initiative des acteurs individuels ou collectifs. Le systeme mondial, ou certains systemes mondiaux paraissent diriger notre destinée. La majorité des acteurs sont limités au rôle de spectateurs/consommateurs de bien-être. Quelques techniciens de la société (" les créateurs de symboles " selon Reich) aménagent le temps de travail et de loisir des autres.

2°) La marge d'indétermination :

• l'accident catastrophique d'origine naturelle (séisme dans des régions tres peuplées comme la Californie ou le Japon, épidémie...) ou suscité par l'homme (accident nucléaire, manipulation génétique,débacle financiere...)
• le renforcement inattendu de certaines contraintes : écologique (effet de serre, ozone, pollutions), économique (chômage généralisé, pression des taux d'intérêt...), politique (difficultés des sociétés multiculturelles) ;
• l'inévitable incertitude sur la combinaison des facteurs et de leurs dates d'occurrence.

Rien n'est jamais sûr, pas même le pire.

• les aléas des comportements d'acteurs

3°) La marge d'action :

• par la révolution :

contre le monétarisme, contre la démocratie (" une idée juive et capitaliste " d'apres les nazis et les intégristes musulmans) ;

• par la réforme

des aspects dommageables du passé ou du changement . " Mon Dieu donne moi la chance de changer ce que je peux, de supporter de ce que je ne peux changer, et d'en reconnaître la différence " Marc-Aurele.

• par l'adoption de principes d'action nouveaux, utilisant des moyens nouveaux. A cet égard, les utopies ne sont pas forcément des prévisions, ni des constructions irréelles, mais souvent une étape du processus de changement qui passe par la déception, le souhait, la représentation d'un monde, l'ordonnancement des actes...

II- SCENARIOS DE LA MONDIALISATION

A- LE SCENARIO ROSE

C'est un scénario de professeurs (école économique de Chicago) diffusé par des disciples (diplômés des universités américaines et travaillant dans les organisations internationales et les tres grandes entreprises) et par les politiciens cherchant un message libéral et " moderne " comportant quelques postulats simples.

1°) Un changement harmonieux

• le libéralisme tient ses promesses de progres économique dans l'équilibre
• l'évolution technique correspond aux attentes des populations

2°) Une mondialisation heureuse

• le libéralisme économique répartit effectivement ses bienfaits entre tous les pays
• ou des mécanismes légerement compensatoires sont mis en oeuvre

3°) De réels progres

• pour les consommateurs
• les producteurs
• les catégories et individus défavorisés
• les pays défavorisés
• les identités culturelles, satisfaites ou artificellement conservées (folklore) ;
• les citoyens
• les états
• les relations entre états

Tout baigne dans le bonheur, mais la planete s'ennuie (" Tres cientos años de calma, no bastan ? " Simon Bolivar prêchant pour l'indépendance de l'Amérique Latine)

B- LES SCENARIOS NOIRS

Scénarios pessimistes de l'école " réaliste " (" L'homme est un loup pour l'homme ", " les peuples sont faits pour le bon plaisir des princes ") mais une école réaliste qui aurait perdu les pédales du pouvoir (ou la confiance des électeurs).

1°) Une mondialisation conflictuelle :

• conflits d'intérêts entre nations ou entre grandes régions du monde (la Triade...)
• conflits de valeurs : révolution contre la mondialisation financiere, contre la médiatisation, contre la prédominance américaine ou occidentale

2°) Risques de changement chaotique

• par accident naturel, humain ou de systeme
• une croissance violemment irréguliere, notamment par accidents financiers
• par perversion des systemes : surpopulation, épuisement des ressources naturells (terres, eau...)
• par affrontement de champs (conflit entre économie, société, politique...)

3°) Des régressions par le désordre ou par effets pervers

• L'Amérique entre brésilianisation (décadence des structures publiques ) et libanisation (conflits interculturels) ;
• L'Europe entre balkanisation et banalisation ;
• Implosion des empires asiatiques (Inde, Chine) par insuffisance de ressources ou plutôt par rivalités internes ;
• Les pays musulmans se déchirent autour de la richesse pétroliere, des conceptions de l'Islam et du pouvoir. ;
• L'Afrique, bien mal partie, accueille tres mal un milliard et demi de nouveaux habitants ;
• L'Amérique latine noie ses réformes démocratiques et libérales sous les effets de l'inégalité sociale.

La planete est bouleversée, au bord de l'autodestruction : à quel général , ou à quel Dieu faudra-t-il se confier pour rétablir l'ordre et la prospérité ?

C- LES SCENARIOS INTERMEDIAIRES

1°) Des changements ralentis et maîtrisés

• L'innovation technique se ralentit, ne touche pas tous les secteurs ni tous les pays
• Les structures de production résistent à des changements mal maîtrisables (corporatisme, régulation, codes de bonne conduite, prudence des épargnants/investisseurs)...
• Les groupes socio-culturels maintiennent une certaine autonomie de comportement devant la propagation des " valeurs économiques "

2°) La mondialisation coordonnée

• par la sage intervention des " régulateurs mondiaux " du FMI, du G7, de l'Organisation Mondiale du Commerce ...
• par la création de grandes zones de stabilité (croissance et solidarité, cultures communes). Ces zones peuvent être constituées par les actuels rapprochements économiques : NAFTA (zone de libre échange nord-américaine) , Union Européenne, Asie Pacifique, Amérique latine, ex-Union Soviétique ...

3°) Des conflits possibles mais limités

• Des progres inégalement répartis entre les populations suscitent des conflits.

La communauté internationale limite les conflits par la prévention des causes et la négociation des effets. André GARCIA