0 GENERALITES
Les sociétés constituent le matériau et l'objet de toute action humaine : les mécanismes économiques, politiques ou socioculturels y trouvent leurs ressources, leurs acteurs, leurs raisons d'être. C'est rappeler aussi que les sociétés sont, en derniere analyse, les bénéficiaires ou perdants de la prise des risques par les acteurs : états, entreprises, individus.
Tout risque, toute opportunité, prend sa source profonde dans la vie sociale avant de prendre la forme d'un acte, d'un évenement, d'une tendance, d'une institution.
C'est donc dans le creuset des phénomenes sociaux qu'il faut repérer la venue des changements possibles. Et les phénomenes sociaux ont parfois la forme et la logique d'un processus économique ou politique : ils ont le plus souvent une logique autonome, plus complexe, plus diffuse qui suscite ou façonne les actes des décideurs de risques.
Les sociétés sont multipolaires, multidurées, multi-espaces. Elles ne répondent pas à une logique unique, totalitaire, qu'il s'agisse d'un déterminisme technique, d'une loi économique, d'une contrainte de pouvoir, d'une perception culturelle.
C'est encore plus vrai des sociétés soumises à la modernité, à l'interaction accélérée dans le temps et généralisée dans l'espace des phénomenes économiques, sociaux, politiques. Toutes les sociétés sont plus ou moins soumises à la modernité : l'accélération des facteurs de changement et de globalisation (notamment par les techniques d'information) accroit pour les gestionnaires de toutes responsabilités la complexité de prises de décisions à criteres multiples.
On peut personnaliser les groupements sociaux en les percevant comme des acteurs capables d'autonomie : leur difficulté comme pour les individus consiste à accueillir les phénomenes de changement par la différence, tout en maintenant l'intégration dans un ensemble cohérent et raisonnablement stable.
Comme disait déjà Marc-Aurele :" Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer ce que je puis, et la chance d'en connaître la différence".
Comment ordonner l'observation des sociétés ?
Aux deux bouts, les tendances lourdes :
- les comportements démographiques, à caractere fortement structurel et qui n'évoluent guere que sur le long terme;
- les opinions, apparemment volatiles, tres pesantes cependant si on les considere sous l'angle des "mentalités" ou des "conceptions du monde".
Entre les deux :
- les structures de la société, obéissant à des logiques économiques (catégories socio-professionnelles) mais aussi à des préoccupations identitaires (formation et persistance des groupes);
- les modes de vie, manieres d'ordonner l'existence dans le temps et dans l'espace.
L'observation des mouvements de société apporte à la l'analyse prospective des risques politiques divers inconvénients et avantages :
- elle renforce le sens de la multiplicité des facteurs impliqués et des diverses dimensions où ils se développent : celles de l'espace, du temps et de la profondeur.
Il est puéril de vouloir les ramener à la simplicité d'un systeme causal, la loi du marché par exemple ou la lutte des super-puissances. Les facteurs négligés surgissent toujours deux fois.
- les regles du jeu et les mécanismes sociaux en cause évoluent plus vite que nos processus d'apprentissage et d'adaptation.
- la multiplicité des causes et des effets possibles, l'hétérogénéité des acteurs interdisent la prédiction globale mais facilitent les adaptations individuelles. On ne sait pas ce que sera le monde dans son ensemble, à peine les différentes formes qu'il pourrait prendre. Mais l'univers des possibles est si vaste que chacun peut y trouver une niche provisoire.
La fin de siecle doit gérer les relations entre une économie globalisée, la mégaculture de la démocratie, le systeme social mondial, d'une part, les cultures et nations éclatées jusqu'au niveau des individus d'autre part.
Ce fut toujours nécessaire, cela devient de plus en plus indispensable.
- DEFINITION
- Introduction à la Table des sociétés
- Synonymes: http://elsap1.unicaen.fr/ société : académie, accompagnement, affaire, aristocratie, assemblage, assemblée, association, bande, bas-lieu, boîte, cartel, caste, cercle, civilisation, clan, classe, club, coalition, collectivité, colonie, commandite, commerce, communauté, compagnie, confrérie, congrégation, consortium, constitution, contrat, coopération, coopérative, corner, corporation, corps, corps social, culture, ensemble des hommes, entourage, entreprise, établissement, état, famille, fédération, firme, fréquentation, gentry, gratin, groupe, groupement, hanse, holding, homme, humanité, institut, ligue, masse, milieu, monde, mutualité, nation, omnium, organisation, parti, peuple, pool, public, rassemblement, relations, religion, réunion, sociabilité, structure sociale, syndicat, tribu, troupe, trust, union.
- RESSOURCES
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