Caractéristique du monde d'aujourd'hui ? Mondialisme, nationalisme ?
La fin de la guerre froide marque le passage du monde des blocs à un monde fragmenté, ce qui conduit à poser deux questions : Caractéristique fondamentale du monde d'aujourd'hui ? Quels en sont les enjeux ?
Nous assistons à la confrontation de deux dimensions simultanées:
1. La fin de la guerre froide avec ses implications idéologiques et géostratégiques ; ceci pose le problème du sens du monde d'aujourd'hui.
2. L'accélération de la mondialisation.
La caractéristique fondamentale est la dialectique entre un monde sans repères et un monde sans frontières. Nous manquons d'instruments de lecture de cet espace de référence (dialectique entre monde sans repères et monde sans frontières. La rencontre de ces deux dimensions induit quelques phénomènes : accélération du temps (psychologiquement), accélération du transport d'actions sociales, économiques et scientifiques. Par exemple : l'accélération du processus de communication qui réduit l'espace de transfert d'informations (informatique et télécommunications). La fusion de l'informatique et des télécommunications est un facteur d'intégration de l'économie mondiale. Un autre exemple est l'accélération du rythme des inventions et des innovations qui est engendrée par la fusion ou l'alliance de plusieurs disciplines (informatique et de la robotique a entraîné l'accélération, sans précédent, de découvertes sur l'humain qui déjouent toutes les prévision toutes les prévisions dans ce domaine. C'est au moment où nous constatons cette accélération que nous sommes sans moyens pour bien en penser tous ces changements. Sur le plan génétique, l'homme a le pouvoir de transformer la personne, mais il est impuissant à changer la société.
Nous rendons notre réflexion indigente si nous posons comme axiome : "la fin de la guerre froide est exclusivement l'extinction du communisme". Ce n'est pas la fin de 70 ans de communisme, mais la fin de 200 ans d'histoire. C'est la disparition des idéologies. C'est la difficulté de proposer un projet de faire entrevoir une perspective. Auparavant le système des relations internationales était géré exclusivement par les Etats-nations. La prépondérance des Etats-nations régresse. Les Etats nations n'ont plus le monopole de la régulation des relations internationales. Le monde d'aujourd'hui est articulé selon trois dynamiques : les Etats-nations, l'intégration économique (Union Européenne, Alena...) et l'interpénétration des sociétés (mondialisation des valeurs). L'obstacle est d'établir une articulation harmonieuse entre ces trois dynamiques. Cette situation est à l'origine de l'acuité des problèmes internationaux actuels. Par exemple la déréglementation financière : il y a des divergences entre la logique mondiale et les logiques nationales différenciées. Les conséquences sont les désajustements monétaires. Ces problèmes se reflètent dans tous les conflits internationaux.
Le phénomène géopolitique frappant de notre époque est l'effondrement d'un ordre mondial, de l'Union Soviétique, sans que cela soit précédé d'un conflit armé. C'est unique dans l'Histoire moderne. Le fait que cet effondrement ne fut suivi d'aucune guerre majeure (conflit généralisé) signifie que la logique des Etats-nations n'est plus la garante de l'ordre mondial. Les guerres inter-étatiques sont sur le déclin. Les guerres d'aujourd'hui ne sont plus des conflits inter-étatiques (90 % d'entre elles). Nous constatons une déréglementation de la guerre et des conditions de la paix. Les civils sont plus exposés que les militaires. Si les guerres inter-étatiques se raréfient tendanciellement, le problème de l'insécurité s'accroît (terrorismes, opérations mafieuses, etc...). Il y a l'insécurité dans le quartier (les banlieues), l'insécurité sociale (le chômeur qui ne trouve pas de travail), l'insécurité générale (les médias qui rapportent les actes de terrorisme, etc...) Naguère, la paix fut le garant de la sécurité, aujourd'hui, la paix n'assure pas nécessairement la sécurité. La sécurité est devenue un concept complexe.
Le développement de la mondialisation s'accompagne d'une régression de l'universalité. Nous vivions dans le monde, mais nous n'avons pas le sentiment d'appartenir à celui-ci. La mondialisation conduit les sociétés à reconstruire leur différence par rapport à une référence ; la race, la langue, ect... et plus du tout sur les idéologies, aujourd'hui disparues. Ce différencialisme qui évolue, simultanément avec la montée et l'intensification de la mondialisation, se développe avec ceux qui se situent à une proximité géographique, et non avec ceux qui sont éloignés. Freud appelait cela : "le narcissisme des petites différences". En ex-Yougoslavie (en Croatie), les Croates d'un côté et les Serbo-Croates de l'autre cultivent la différence par la langue. Dans une décennie, les langues croates et serbo-croates seront différentes. Quand les gens se rassemblent et se ressemblent, ils cherchent à se différencier. C'est la paradoxe du nationalisme. Le moment de la différencialisation s'effectue lorsque les personnes commencent à se ressembler. La Belgique, le Québec reflètent ce paradoxe. D'aucuns affirment que : "...le nationalisme est dangereux...", sans expliquer le pourquoi de ce danger. Après tout, si le retour du nationalisme permettrait de stabiliser les sociétés ; les Ukrainiens en Ukraine, les Wallons en Wallonie, les Tchèques en Tchèquie - cela réduirait les perturbations. Le conférencier estime que la Belgique, à terme, va vers son éclatement (Flamands d'un côté, Wallons de l'autre).
Le nationalisme, dans sa composante actuelle, ne peut se satisfaire et pose problème (ex-Yougoslavie, Belgique, Québec, etc...). L'ex-Tchécoslovaquie à éclaté en deux nations : les Tchèques en Tchéquie, les Slovaques en Slovaquie. La Tchéquie comprend une minorité allemande et sa culture en est imprégnée.
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