L'innovation technique est un des facteurs importants du changement, notamment du changement par la mondialisation.
1°) Développements techniques attendus ou possibles
a) Technologies de l'énergie :
- Les énergies non-fossiles : hydrogene, soleil, atmosphere...
- Les énergies déconcentrées, hors réseau
b) Technologies des matériaux
- La chimie combinatoire
- Les nanotechnologies (élaboration de matériaux et objets à partir de la molécule)
c) Technologies des processus
d)Technologies de l'information et de la communication
- les cinq domaines techniques : semi-conducteurs ; mémoires, interfaces ordinateur/autres communications, communication électronique et optoélectronique, logiciels.
- les domaines d'application : management, production, communication, édition multimedia...
e) Technologies de l'intelligence
- Intelligence artificielle, systemes experts
- Reconnaissance de formes ; diagnostic assisté ; formation assistée par Ordinateur
- Analyse et conversion de langages naturels
- Simulation, réalités virtuelles
2°) Combinaisons et applications de techniques
a) Incertitude de la prévision technologique
- relations complexes entre science fondamentale et technique. Il s'écoule désormais moins de 25 ans entre le concept scientifique et la généralisation de produits sur le marché
- Toute innovation est en fait une combinaison de techniques ;
- Une innovation ne se développe qu'en présence d'utilisations concretes ;
- Le développement demande des marchés d'application rentables ou préfinancés.
b) Quelques tendances de l'évolution technique
- vitesse croissante des techniques (lumiere)
- information plus mobile que les gens et les choses
- un monde plus rapide, plus interconnecté, plus complexe
- pensée des systemes, pensée organique
- le pouvoir de l'information dépasse celui du capital
- inégalité des populations et individus dans la maîtrise des technologies
- accessibilité plus grande des ressources techniques grâce à l'information
- vulnérabilité des systemes complexes (pannes, criminalité)
- Prospective des ressources :
a) recul des énergies fossiles ?
- pour des raisons écologiques:effet de serre et déchets du charbon, du lignite, des hydrocarbures ; risque nucléaire civil (de nouveaux Tchernobyl);
- pour des raisons économiques et politiques : fin du contrôle américano-saoudien sur le pétrole arabe (prise de pouvoir en Arabie saoudite et dans les émirats par des partis populistes).
b) arrivée de nouvelles énergies ?
- Fusion froide ?
- une économie à base d'hydrogene utilisant l'eau de mer?
- récupération de l'énergie atmosphérique ? (vent, soleil, pompe à chaleur)
- électrolyse directe des carburants ce qui décentralise la production d'énergie au niveau des petits moteurs, rend inutile l'entretien de gros réseaux de transport et diminue la dépendance envers le pétrole ou le nucléaire ;
- condensateurs de hautes charges
c) nouveaux matériaux :
- matériaux composites fabriqués essentiellement à partir de la chimie combinatoire
- ingénierie génétique
d) main d'oeuvre nouvelle
- par la croissance démographique dans les pays du Sud qui développent leur économie ;
- par la mobilisation croissante de la population rurale au profit de l'industrie et des services ..
2- Prospective de la production
a) Technologies
- microprocesseur, intelligence artificielle et systemes-experts, robotisation
- ingénierie de la chimie combinatoire
- ingénierie biologique et génétique
- les nanotechnologies
b) Structures et systemes de production
3-Prospective des marchés
a) Extension géographique des marchés
- par le simple effet du doublement de la population mondiale principalement dans les pays en développement ;
- par la croissance rapide générée dans les pays émergents et la perspective d'ouverture de grands empires (Chine, Inde, Indonésie, Brésil...)
- par la solidarité envers les pays sous-développés : redistribution de la richesse pétroliere arabe, sécurisation de l'épargne flottante dans les pays jusqu'ici incertains.
b) Redistribution sociale des marchés dans les économies industrialisées :
- par la diffusion sociale des modes de vie des " locomotives "
- par le vieillissement des populations
- par l'apparition de nouveaux besoins marchands ou non marchands, solvables ou non solvables.
c) Criteres du marché :
- L'expansion des marchés par les besoins paraît acquise, et même de marchés à deux chiffres de croissance. Mais cela est-il possible dans les conditions actuellement définies pour la rentabilité ?
- Marchés solvables/insolvables ? La répartition des revenus disponibles pour consommer dépend essentiellement de la quantité de moyens de paiement créés et du crédit, donc de la confiance que l'on peut avoir envers les émetteurs de monnaie et les bénéficiaires...
- Biens et services non marchands/non marchands : tous les besoins ne sont pas nécessairement couverts par les supermarchés, ni même par les entreprises. L'activité économique se réalise aussi dans les services publics, les associations non-lucratives, les ménages et les individus eux-mêmes, avec ou sans compensation financiere ou profit monétaire.
- L'économie marchande, essentiellement liée à la société de consommation des années 60, sera peut-être remplacée par une économie de l'activité (pour l'emploi) et des besoins. La richesse se mesurant non plus en PNB, mais en Bonheur National Brut (incorporant l'absence de nuisances , la reconnaissance des activités non professionnelles, le qualitatif des relations humaines, l'enrichissement du capital éducatif etc...)
4-Prospective financiere
- Maîtrise de l'instabilité ?
la création de zones monétaires puissantes et stables (l'euro) peut atténuer la spéculation sur les taux de change. La politique économique commune (Europe) et concertée (G7) peut éviter les à coups cycliques...
- Répartition des ressources ?
L'aide publique ou privée traditionnelle n'est plus à la portée des budgets ni surtout des énormes besoins de continents entiers en pleine expansion démographique. Il est indispensable de favoriser la prise en charge de leurs problemes économiques et politiques par les populations elles-mêmes.
La fixation de prix plus rémunérateurs pour les " produits tropicaux " est un moyen qui reste possible mais limité. Elle permettrait de stabiliser une partie des recettes extérieures.
L'important est sans doute de consolider le flux d'investissements internationaux qui revient en force vers les économies émergentes (comprenant d'ailleurs des capitaux émigrés de ces propres pays). Selon les organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale), cela passe par l'adoption du " Consensus de Washington " et de la " governance " interne.
- Création de ressources financieres ?
Le crédit par les organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale) repose sur leur crédibilité internationale à maintenir les équilibres nécessaires. Le crédit bancaire et les investissements de portefeuille (ceux des Fonds de Pension notamment) est encore plus sensible à la stabilité et la prévisibilité des états débiteurs.
Les grandes entreprises ont pris l'habitude de générer directement du crédit sur leurs opérations ou leurs actifs (" Titrisation ") : mais là encore cela dépend des risques, notamment politiques, présentés par les pays destinataires de ces projets...
La nécessité économique et financiere pourra-t-elle assagir les turbulences nationales ?
Le prochain doublement sera atteint vers 2040 avec 10 milliards h ; dont 1,4 dans le monde développé, 8,6 dans les PVD.
2- localisation des populations.
Contrairement à ce qui s'est passé entre 1950 et 1986, le prochain doublement s'effectuera presque uniquement dans les pays en développement, ce qui bouleverse la répartition prévue des populations vers 2025 :
- Europe : 518 millions h. ; Amérique du Nord : 477 (USA : 334 ), ex-URSS : 363
- Asie : 5 milliards dont 1,5 en Chine, 1,4 en Inde. L'Indonésie, le Pakistan ou le Bangla-Desh représenteront chacun environ la moitié de la population européenne.
- Afrique : 1,6 milliard h. La poulation du Nigeria approchera celle des Etats-Unis ; le Maghreb groupera deux fois la population française.
- Amérique Latine : 486 millions d'habitants, dont 246 au Brésil.
3- structures démographiques: les âges
En Europe le remplacement des générations n'est plus assuré depuis 1980 et cette tendance ne devrait guere s'améliorer
La premiere (et désormais la seule) puissance mondiale contribue fortement à une certaine mondialisation sans toujours se montrer irréprochablement mondialiste. Chacun de ses grands enjeux est à la fois empreint d'un mondialisme innovateur et généreux (techniques, idéaux démocratiques) et des risques et contraintes d'une société dominatrice et empêtrée dans ses contradictions (" Gulliver entravé ")
- gestion de la puissance économique
- gestion de la puissance militaire et diplomatique
- gestion de la puissance culturelle et idéologique
- gestion de la dette :
Le financement de la guerre froide et de la surconsommation. (" American way of life ") a engagé les Etats-Unis dans un endettement massif qui pese sur l'épargne mondiale au détriment d'autres usages et au risque de l'instabilité monétaire.
B- les autres gouvernements du G7 :
Ils sont en principe les co-gestionnaires de la mondialisation.
Trois membres du G7, Allemagne, France et Grande-Bretagne et , à moindre degré l'Italie, ont un certain poids sur la mondialisation directement (" la grande politique ") et surtout par leur comportement dans l'unification européenne.
- Consolidation de l'Union ? ou dilution dans le grand marché ?
- Elargissement de l'Union ? ou dispersion des nations ?
Longtemps considéré comme un géant économique, acteur essentiel des techniques , de la commercialisation et des finances de la mondialisation, et comme un nain politique sous l'ombrelle américaine.
Le Japon d'aujourd'hui et du proche avenir semble perdre son statut de grande puissance économique (crise financiere, montée des dragons et de la Chine continentale ou maritime). Contrairement à la Chine, il ne paraît plus en mesure d'organiser autour de lui un pôle Asie-Pacifique significatif.
Puissance récemment à message universaliste et vocation mondialiste, elle s'est rangée en principe dans le camp de la mondialisation par la démocratie de marché .
Ses impacts potentiels sur la mondialisation procedent :
-du risque nucléaire civil (Tchernobyl, déchets ) et militaire (diffusion, retour possible d'agressivité ) ;
-de l'échec de la transition socio-économique ;
- de la desagrégation de l'Etat au profit des mafia ou des conflits locaux (" Le temps des troubles " comme avant Staline ou avant Boris Godounov)
L'avenir de ces pays est lié :
- aux conditions d'ensemble de la mondialisation sur lesquelles ils n'exercent qu'une influence modeste ;
- aux perspectives de leur environnement régional : Asie-Pacifique pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande; Amérique du Nord pour le Canada ; Union Européenne pour les pays européens non-membres du G7 ;
- à certaines conditions spécifiques : indépendance du Québec ? basse presssion démographique du continent australasiatique ?
D- autres régions du monde :
Leur impact potentiel sur la mondialisation est plus important que celui de la plupart des pays industrialisés :
- à cause de la masse des ensembles concernés (Chine, Inde, Afrique Noire, Brésil)
- à cause de l'incapacité de certains gouvernements d'aborder efficacement les problemes de la mondialisation (la plupart des gouvernements africains, plusieurs gouvernements d'Asie ou d'Amérique Latine);
- par la volonté ou la capacité d'engendrer des conflits dangereux pour la planete (Maghreb, Moyen-Orient, Inde-Pakistan, Chine, Asie Centrale).
Si les perspectives de la mondialisation ont jusqu'ici été débattues (non réglées) principalement dans les grands pays industrialisés et dans les Organisations intergouvernementales, c'est bien sûr dans les pays du Sud et de l'Est qu'elles peuvent présenter le plus de risques. |