L'Europe dans l'économie mondialisée II est clair que l'Europe tire largement son épingle du jeu de la mondialisation. Mais elle est également plus vulnérable, car plus dépendante des événements externes. La spéculation ou les crises géopolitiques déstabilisent d'autant plus nos économies que l'intégration des marchés est grande. En outre, de façon plus diffuse, notre patrimoine écologique mondial s'érode irrémédiablement, en raison d'une croissance incontrôlée. Certes, la Communauté internationale s'efforce d'être de plus en plus organisée ,mais elle demeure encore trop souvent impuissante. Il est essentiel de consolider notre modèle commun,fondé sur un marché intégré, une concurrence régulée, et des valeurs partagées telles que la cohésion, la solidarité, et la durabiiïté.
Quelle stratégie développer pour assurer un approvisionnement énergétique sûr et durable.J'ai proposé de lancer un débat sans global et sans tabous, sur cette question. Le Collège a soutenu cette position en novembre dernier, en adoptant un Livre Vert sur la sécurité d'approvisionnement J'exposerai les raisons avant de vous livrer ensuite les options pour fonder en Europe une stratégie d'approvisionnement énergétique.
1- Sécurité et durabilité de l'approvisionnement énergétique: Une responsabilité européenne et une préoccupation mondiale La sécurité énergétique doit viser à assurer la disponibilité physique et continue des produits énergétiques sur le marché à un prix accessible à tous les consommateurs (privés et industriels), dans la perspective d'un développement durable. Or, l'Union européenne est excessivement dépendante de ses approvisionnements externes. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : aujourd'hui 50% de ses besoins sont importés, mais cette dépendance atteindra près de 70% en 2030. - Peut-on fermer les yeux sur une dépendance pétrolière de 90% d'ici 30 ans avec un glissement vers la Caspienne et le Golfe pour sa provenance? - Peut-on supporter que les hausses erratiques du pétrole et du gaz perturbent profondément nos économies et celle des pays en développement non producteurs? - Est-il raisonnable, dans le contexte des engagements de KYOTO, de la volatilité des prix des hydrocarbures et de notre dépendance accrue, de renoncer à l'énergie nucléaire ?
Historique: Les préoccupations énergétiques étaient présentes dès les premiers pas de la construction européenne. Deux des trois traités constitutifs des Communautés européennes s'y rapportent: le traité créant la CECA) et le traité créant EURATOM. Ces deux traités voulaient notamment fondée assurer à la Communauté un approvisionnement régulier et équitable en charbon et combustibles nucléaires. En revanche, dans le traité instituant la Communauté économique européenne, les Etats membres n'ont pas voulu jeter les bases d'une politique commune de l'énergie. Les tentatives ultérieures d'insertion d'un chapitre relatif à l'énergie, lors des négociations des traités de Maastricht et d'Amsterdam, n'ont pas abouti. En mai 1959, le comité d'Action Jean Monnet plaidait pour une véritable "politique européenne de l'énergie", et appelait la Commission et la Haute Autorité CECA à "proposer les objectifs généraux d'une politique européenne de l'énergie. Ces objectifs prévoiraient en particulier les investissements dans le charbonnage et l'électricité de source nucléaire, ainsi que les importations de pétrole et de charbon pour une période de 5 à 10 ans".Malgré cet appel, il n'y eut jamais de vrai débat communautaire sur la politique de l'énergie. Face aux difficultés, en particulier après les premiers chocs pétroliers, la problématique énergétique a été appréhendée par la bande, soit par le biais du marché intérieur, soit sous l'angle de l'harmonisation, de l'environnement ou de la fiscalité. Aujourd'hui, la politique énergétique a pris une dimension communautaire nouvelIe. - L'interdépendance des Etats membres s'est fortement accrue, tant pour les questions environnementales(changement climatique), que pour la réalisation du marché intérieur de l'énergie. Toute décision de politique énergétique prise par un Etat membre aura inévitablement un effet sur le marché dans les autres Etats membres. Dans ce contexte, il convient de s'interroger sur le sens des décisions nationales non coordonnées. - D'autre part, il est urgent d'enrayer le changement climatique Les scientifiques démontrent que nous sommes sur la voie d'une nouvelle augmentation des émissions de gaz à effet de serre de l'Union de l'ordre de 5% pour 1990-2010, alors même que nous nous sommes engagés à une réduction de 8% sur la même période. La quasi totalité des émissions de gaz à effet de serre provient de la dépense énergétique. Désormais, l'objectif de développement durable est présent dans les traités, engagement rappelé par le récent Conseil européen de Göteborg . - Par ailleurs, les récentes crises dues à l'envolée des prix pétroliers démontrent clairement la vulnérabilité de l'économie européenne et le risque de conflits sociaux liés à leur volatilité. En parallèle, les secteurs les plus énergivores, tels que l'habitat, les transports, l'électricité, sont appelés â une croissance soutenue dans les deux décennies à venir. La tendance à la hausse de la demande d'énergie ne fera que s'accentuer après l'élargissement, sans que pour autant l'Union européenne ne dispose de ressources énergétiques supplémentaires significatives. Nous sommes exposés à des risques sérieux, qui deviendront critiques si nous ne sommes pas capables d'agir de concert. Ce sentiment général de vulnérabilité est partagé par les Etats-Unis dont le gouvernement vient de dévoiler récemment un plan national ambitieux, en dépit d'une dépendance externe moindre, aujourd'hui inférieure à 30%.
2- Les conditions pour une stratégie à long terme Dans son Livre Vert, la Commission propose de développer simultanément: - une politique active de la demande, volet où la marge de manoeuvre semble la plus grande- une autonomie accrue de l'offre, notamment par une plus grande diversification, de nos sources d'approvisionnement.
-
1. Une politique active de la demande
A cause de sa vulnérabilité l'Europe, doit en premier lieu, adopter une approche vigoureuse en matière d'économies d'énergie et de maîtrise de la demande d'énergie. Ceci permettrait d'économiser 18% de la consommation actuelle de l'Union. La Commission a déjà proposé au mois d'avril une directive relative à l'efficacité énergétique des bâtiments et présentera avant la fin de l'année un texte pour les appareils électriques. Les bâtiments représentent une consommation d'énergie de plus de 40% dans l'U.E. pour le chauffage, eau chaude, refroidissement et éclairage. On estime qu'avec la directive il sera possible d'économiser potentiellement 22% de cette consommation. Ensuite, le secteur des transports, et principalement le secteur routier, est la source principale de notre demande croissante de pétrole et de l'augmentation des émissions de C02. Si la tendance actuelle devait se poursuivre, les émissions liées à la consommation d'énergie dans les transports auront progressé de 40% en 2010 par rapport à 1990. Le prochain Livre Blanc sur la politique européenne des transports pose les conditions pour un rééquilibrage en faveur du transport ferroviaire, fluvial ou maritime. L'objectif fixé dans un premier temps est de retrouver à l'horizon 2010 les parts modales constatées en 1998, c'est à dire renverser les tendances qui ont fait augmenter de façon spectaculaire la part du transport routier pendant les 50 dernières années. J'e compte également présenter un paquet de mesures pour la promotion des carburants de substitution. La Commission s'est fixée pour ambition de porter à 7% la part des biocarburants et de l'hydrogène en 2010, et à 20 % la part des carburants de substitution à l'horizon 2020.
En parallèle avec cette stratégie axée sur la demande, la Commission poursuit l'objectif d'un véritable marché unique de l'énergie, qui dépasse la juxtaposition actuelle de 15 marchés nationaux, qui crée de graves distorsions de concurrence . Il faut accroître les possibilités d'un approvisionnement diversifié pour les opérateurs économiques et les citoyens, mais aussi éviter des situations de rupture de services dans certaines régions de l'Union européenne. Cette démarche devrait aboutir à une ouverture totale du marché du gaz et de l'électricité en 2005, accompagnée de dispositions pour garantir la sécurité d'approvisionnement. Le modèle que nous préconisons intègre les responsabilités respectives des pouvoirs publics et du secteur privé. Les autorités compétentes des Etats membres auront à exercer une surveillance de l'équilibre entre offre et demande, et à veiller si nécessaire au développement d'infrastructures. La Commission soumettra prochainement un plan européen d'infrastructures d'interconnexion des réseaux énergétiques. De plus, sur la base de nos propositions actuelles, les Etats membres auront la possibilité d'imposer des obligations de service public pour des raisons environnementales et obliger les gestionnaires de réseaux à donner priorité aux installations de production utilisant les sources d'énergie renouvelables. Par ailleurs, pour garantir un approvisionnement régulier à des prix abordables, la Commission préconise le maintien d'un service universel visant à protéger les droits des consommateurs, en particulier les plus vulnérables.
-
2. Une politique de diversification au niveau de l'offre
une action en faveur de ressources indigènes propres. et une politique pour nos approvisionnements externes en hydrocarbures.
A) Les ressources autochtones Notre grande priorité est la promotion et le développement des énergies renouvelables. Nous nous sommes engagés à atteindre en 20'10 la part de 12% de renouvelables dans la consommation d'énergie totale, contre seulement 6% en 1997. En complément des mesures pour l'achèvement du marché intérieur de l'énergie, j'ai proposé la première directive dans la législation européenne pour encourager les sources d'énergie renouvelables dans la production d'électricité, sur la base d'objectifs nationaux chiffrés, directive sur laquelle Parlement européen et Conseil se sont accordés hier et qui prévoit d'atteindre le chiffre de 22% d' "électricité verte" dans la production totale d'électricité à l'horizon 2010. Pour assurer la période de transition après l'expiration du Traité CECA en juillet 2002, je suis favorable à l'organisation d'un socle minimal d'énergie primaires, renouvelables et conventionnelles, en organisant une dégressivité des aides d'ici à 2007 au secteur conventionnel, en particulier le charbon, qui devraient être reportées sur les sources renouvelables. Ceci renforcera notre sécurité d'approvisionnement en cas de crise. Le charbon est la seule source d'énergie dont l'Europe dispose de réserves importantes pour l'avenir. En outre, l'une des priorités de la recherche en Europe sera le développement de la technologie "charbon propre". Enfin, l'option nucléaire doit être évaluée à l'aune de la contribution en matière de sécurité d'approvisionnement et de réduction d'émission de C02. Le rôle de l'énergie nucléaire dans la stabilisation des émissions de CO2 est souvent sous- estimé. Pourtant, l'énergie nucléaire a permis d'éviter quelque 300 millions de tonnes d'émissions par an en Europe, tout en fournissant 35% de notre électricité. Dans l'état actuel des techniques, l'abandon de l'option nucléaire rendrait impossible la réalisation de nos objectifs en matière de lutte contre le changement climatique, sans oublier le rôle stabilisateur des prix que joue l'énergie nucléaire. La seule voie possible pour le maintien de cette option est une exigence de transparence vis-à- vis de l'opinion publique et des efforts de recherche renforcées en matière de gestion des déchets radioactifs, principal problème du nucléaire, mais aussi le développement d'une nouvelle génération de réacteurs propres. C'est une des priorités pour le futur programme de recherche scientifique de la Communauté. B- L'approvisionnement externe II n'y aura pas d'amélioration substantielle de notre sécurité d'approvisionnement sans un changement radical de notre approche dans le cadre d'une stratégie énergétique intégrée, dont la dimension externe est incontournable. ---Le contexte externe- L 'UE est aujourd'hui, avec 380 millions d'habitants, un acteur très important dans la balance énergétique mondiale. Avec l'élargissement en cours, notre marché énergétique concernera la demande d'une population comptant prés d'un demi milliard d'habitants et d'une économie en pleine expansion. Autour de nous cette croissance de la demande d'énergie évoluera dans les mêmes proportions, qu'il s'agisse des Etats Unis, pays déjà fortement énergivore ou d'autres pays, notamment les pays en voie de développement. A cet égard, la croissance de la demande énergétique en Asie reste un élément clef dans notre réflexion. Par exemple, avec des taux de croissance économique de 6 à 8 % et un accroissement notable du niveau de vie des populations la satisfaction des besoins de la Chine, et d'autres pays asiatiques, constituera un défi majeur pour les prochaines décennies. Qu'en sera-t-il quand la population chinoise sera motorisée ou disposera d'un réfrigérateur, d'un climatiseur et autres appareils électroménagers devenus indispensables? Une compétition mondiale intense pour les approvisionnements énergétiques se dessine. Dans ce contexte, l'UE doit se doter des instruments nécessaires pour assurer sa propre demande dans les meilleures conditions. S'agissant de l'offre, les hydrocarbures continueront à occuper une place prépondérante dans la balance énergétique mondiale. Le pétrole, ressource non renouvelable dont la durée de vie estimée serait de l'ordre d'une centaine d'années au rythme de la consommation mondiale actuelle, continuera à faire l'objet d'enjeux géopolitiques importants. La rareté de cette ressource, son contrôle par un cartel de pays producteurs, l'opacité dans les marchés lui confèrent un caractère « d'insécurité » . Le gaz, dont les réserves mondiales sont plus importantes, ne peut malheureusement être dissocié du pétrole, et donc des mêmes aléas. Cependant, de par ses caractéristiques propres et les coûts d'investissements induits par son développement, le marché du gaz reste avant tout un marché de proximité, par opposition au pétrole, qui est un marché global. Ce caractère de marché de proximité donne un avantage certain au marché de l'U.E. par rapport à ses principaux concurrents. En outre, bien qu'il émette aussi des émissions de carbone, le gaz pollue moins notre environnement. Il est en train de prendre une part de marché importante dans le bilan énergétique mondial, en remplacement notamment du charbon et du pétrole. Cette tendance s'amplifiera.Dans cette perspective, l'UE doit développer une stratégie gazière appropriée. Il suffit de regarder une carte pour avoir une vision claire des risques qui pèsent sur notre approvisionnement. Ainsi, c'est au Moyen Orient et en Russie, et dans une moindre mesure en Afrique du Nord, en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne, que sont localisées les principales ressources pétrolières et gazières mondiales. Ces régions dont nous dépendons fortement sont caractérisées par une instabilité politique importante et leurs choix économiques ne sont pas exempts de réflexions géostratégiques. L'UE doit donc également protéger ses intérêts géopolitiques et géostratégiques.
---Le contexte interne à la communauté. -L'Union européenne est « énergiquement pauvre, mais technologiquement riche », - Son marché est un grand marché intégré, en croissance et ouvert à la concurrence, - Elle offre le meilleur marché de proximité pour un grand nombre de producteurs de pétrole et de gaz, comparativement aux marchés transatlantiques ou asiatiques.
Parmi les points faibles, il faut noter que - Le marché de l'UE n'est pas diversifié. Pour le gaz, il dépend essentiellement de 3 pays -la Russie, la Norvège et l'Algérie. Pour le pétrole, il est sensible aux facteurs géopolitiques et à la puissance des cartels. - L'UE n'a pas de politique énergétique communautaire.
---Les défis pétroliers et gaziers futurs
1°) Premièrement, nous devons pouvoir accéder à toutes les ressources proches de notre marché.
S'agissant du pétrole, il est de notre intérêt d'être actifs dans les nouvelles zones telles que le bassin de la Caspienne. En effet, la production en mer du Nord atteint ses limites. Les réserves probables dans le bassin de la Caspienne pourraient constituer une source de remplacement pour nos approvisionnements à moyen terme. D'importants investissements européens sont en cours dans cette région. Par ailleurs, l'accès direct à des approvisionnements à partir du Moyen Orient doit rester une de nos priorités. Nous avons intérêt à travailler pour désenclaver les ressources qui font l'objet d'un embargo politique et économique (Irak, Iran, Libye) La diversification de nos approvisionnements gaziers est encore plus nécessaire. Les perspectives de croissance de notre demande gazière en général et l'émergence de nouvelles régions à forte consommation de gaz dans le Nord (pays baltes et Ukraine) et au Sud (Turquie et Balkans) nous obligent naturellement à consolider nos approvisionnements à partir de la Russie et des pays du Sud de la Méditerranée et à faciliter le développement des infrastructures de transport pour accéder au gaz de l'Asie Centrale, du bassin Caspienne, de l'Iran, de l'Egypte. A cet effet, une approche de coopération régionale est essentielle. Je me félicite à ce titre de l'accord historique d'intégration des réseaux gaziers entre la Turquie et la Grèce réalisé dans le cadre du programme communautaire INOGATE.
2°) Deuxièmement, nous devons faciliter l'intégration des réseaux de transport de ces hydrocarbures vers le marché de i'UE. En plus de la réhabilitation des réseaux pétroliers et gaziers en provenance de Russie pour le pétrole, l'acheminement des ressources de la Caspienne à travers le Caucase du Sud et la Mer Noire vers le bassin méditerranéen pourrait nous permettre de diminuer notre vulnérabilité vis à vis du Moyen Orient. A cet égard, bien qu'étant favorable à l'initiative du secteur privé dans la définition et la construction des voies de transport, je crois que nous devons apporter encore davantage de soutien politique à nos compagnies. De plus, nous devons garder à l'esprit notre souci d'une plus grande sécurité du transport maritime. Les paquets ERIKA I et II en cours d'adoption renforceront la sécurité maritime, afin de mieux protéger les côtes européennes. En tout état de cause, déplacer le maximum de volumes d'hydrocarbures transportés par bateau vers des oléoducs ne pourra que diminuer d'autant les risques de pollution. Dans le cas du gaz, il est essentiel de faciliter la construction de nouveaux gazoducs stratégiques pour nos approvisionnements à partir de la Russie. En outre, il faut développer l'anneau gazier du Sud en facilitant les interconnexions gazières entre la Caspienne, l'Iran, la Turquie et les Balkans, l'Afrique du Nord et les pays du sud de l'UE.
L'U.E. doit se fixer comme priorités à cet égard: 1- l'amélioration de la collaboration avec tous les pays producteurs, à travers un dialogue permanent qui pourrait mener à plus de stabilité et de transparence sur les marchés, et cela indépendamment du niveau du prix du baril. Sur le plan pétrolier, les bases de ce dialogue ont été jetées au sommet de Ryad, en novembre 2000, mais elles mériteraient une attention et un soutien accrus de l'UE et de ses Etats membres. 2- la volonté de bâtir des partenariats stratégiques avec les grands acteurs régionaux du secteur énergétique, (Russie, Caucase, Chine, Méditerranée , Moyen Orient, Amérique Latine) 3- l'assistance technique que nous pouvons offrir à nos pays partenaires afin de les aider à réformer leur secteur énergétique et accueillir dans les meilleures conditions les investissements réalisés par nos compagnies. 4- le renforcement de notre dialogue énergétique avec les Etats Unis dans le cadre du dialogue transatlantique. Cette stratégie sur le volet externe, est fondamentale pour réaliser notre objectif de diversifier nos approvisionnements.
Conclusion Le modèle d'approvisionnement énergétique que je viens d'exposer démontre les potentialités d'une approche cohérente pour résoudre ensemble l'équation sécurité - durabilité. Ceci implique que nous maintenions ouvert l'éventail d'options énergétiques dont nous disposons. ,L'U.E. ne peut en écarter aucune. C'est une question cruciale pour notre avenir. Il est capital que l'U.E. ne se trompe pas. Nous devons avoir le courage politique de protéger nos intérêts avec des moyens politiques équivalents à ceux de nos principaux concurrents, ce qui implique notamment que l'Union européenne s'engage résolument dans la voie d'une politique énergétique intégrée. Dans le contexte des débats < post-Nice > , qui vont poser la question de l'avenir de l'Union et du partage de pouvoirs, il est essentiel que soit revus le rôle et la place de l'énergie dans le cadre des compétences de l'Union. L'Union européenne doit se doter d'une politique commune si elle veut satisfaire ses besoins énergétiques, promouvoir son développement économique et la compétitivité de ses entreprises, et simultanément respecter ses engagements environnementaux. Rien ne sera possible dans ce domaine sans le soutien de l'opinion publique. Or, à l'heure actuelle, il règne surtout de la confusion, entretenue par certains qui n'hésitent pas à préconiser l'utilisation de telle ou telle source au détriment des autres. Parfois pour des raisons d'opportunité politique. Parfois pour des raisons idéologiques. Parfois avec de bonnes intentions, mais de façon réductrice car ne prenant pas en considération toutes les données du problème. Je serai très claire sur ce point - - L'Europe doit maintenir le recours à toutes les énergies fossiles, mais l'opinion publique doit savoir qu'elles sont limitées et qu'elles posent un grave problème en termes d'émissions et d'impact sur l'effet de serre. - - Il faut résolument soutenir les énergies renouvelables, qui sont une condition de notre indépendance énergétique. Mais l'opinion publique doit être consciente que leur potentiel est limité et qu'elles ne sont pas aujourd'hui compétitives: elles ne pourront donc représenter qu'une part limitée de notre mix énergétique. - - II n'est pas responsable, vue la situation de dépendance de l'UE, et si nous voulons maintenir nos engagements de Kyoto et une économie performante, de promouvoir l'abandon du nucléaire sans expliquer à l'opinion publique qu'au-delà de ses risques, notamment pour le traitement des déchets, le nucléaire présente de nombreux avantages en termes de stabilité des prix, d'autonomie énergétique et d'émissions de C02. C'est ainsi que je préconise un débat ouvert, aussi large que possible, sans préjugés. Il est essentiel que l'ensemble de nos concitoyens prennent conscience des enjeux, afin de définir, de façon responsable, le chemin à suivre.
COMPLEMENTS:Blog de l'UNION EUROPEENNE
Energie Débats nucléaires OPEP Pétrole Electricité Le Gaz
Le CERES (Centre For European Energy Strategy) travaille sur la future stratégie énergétique européenne. Sous la pression d’une croissance des importations de pétrole et de gaz et d’une hausse du prix de l’énergie, la prise de conscience de menaces communes s’amplifie. En outre, la politique concernant le changement climatique nous force à une action commune. Le C.E.R.E.S. veut réunir les décideurs en Europe et élaborer des propositions concernant la réduction des risques.
Les Entretiens Européens Les Entretiens européens sur la gerstion des déchêts nucléaires et sur l’agroalimentaire et la santé publique. Créés en 2003dans le but de faire avancer le débat européen . Travail des sujets au sein de groupes de travail regroupant des acteurs très variés : industriels, citoyens, usagers, syndicats, élus, associations,.... Les reflexions aboutissent à des conférences européennes annuelles traitant d’un sujet ciblé lors de ces réunions. Une lettre est publiée deux fois par an pour faire part des travaux et des avancées en Europe du sujet. Les Entretiens européens sont organisés sur le thème de "la gestion des déchets nucléaires à haute activité et vie longue" depuis 2003 ; L’"agroalimentaire et santé publique" fait l’objet de recherches qui déboucheront sur une initiative publique en début 2008.
|
|