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Auteur:: Jean-François Heimburger Décembre 2006
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L’économie de la Défense est l’ensemble des informations à caractère économique et financier concernant l’activité de sécurité et de défense d’un État : il s’agit des dépenses militaires, du complexe militaro-industriel, mais aussi des flux et transferts d’armements. |
Securite defense sur Internet
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I. Les dépenses militaires des États
1. Les sources
Les données relatives aux dépenses militaires dans le monde sont collectées auprès des gouvernements et des organisations internationales par le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), et font l’objet d’une publication annuelle. On entend par dépenses militaires toutes les dépenses de personnel, d’équipement, de recherche et développement, d’opérations, de constructions, d’activités spatiales et d’assistance militaire. 2. Les évolutions
La période de déclin qui avait suivi la fin de la guerre froide est révolue, puisque l’on enregistre une progression d’environ 30 % de la fin des années 90 à nos jours.
Les dépenses militaires, qui découlent des décisions d’un gouvernement, atteignent un niveau record en 2005 (1 118 milliards de dollars). La moitié est le fait des États-Unis : alors qu’elles étaient en baisse dans ce pays de 1985 à 2000, les dépenses ont augmenté de manière spectaculaire depuis le 11 septembre 2001 en raison d’impératifs de sécurité tout autant que de la volonté d’affirmer sa puissance dans le monde.
Les cinq pays les plus dépensiers en 2005 (au taux de change du marché) sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Japon et la Chine, qui comptabilisent à eux seuls environ 65 % des dépenses militaires mondiales.
En Europe, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie réalisent à eux seuls plus de 70 % des dépenses militaires de l’UE. |
les dépenses militaires et transferts internationaux d’armements |
II. Les industries de défense
1. Le complexe militaro-industriel en Europe
Les industriels de la défense se sont souciés, à la fin des années 90, de maintenir et développer en Europe des capacités industrielles permettant d’assurer la production des équipements militaires futurs. Bien que les gouvernements des principaux États européens producteurs d’armements ont lancé les premiers accords de coopération dans les années 60, il faut attendre 1998 pour voir apparaître un processus de rationalisation des industries de défense. Ainsi, sous l’impulsion de l’Espagne, de la France et de l’Italie, une voie de privatisation est ouverte dans les secteurs de l’aérospatial et de l’électronique, malgré les réticences allemandes et britanniques. Ce mouvement aboutit à la constitution d’un certain nombre de pôles dont Aérospatiale Matra (France) et Finmeccanica (Italie) dans l’aérospatiale ainsi que Thomson-CSF (France) et CASA (Espagne) dans l’électronique de défense. En 2000, on constate l’émergence de trois groupes européens de dimension internationale : Thales (ancien groupe Thomson-CSF), BAE Systems (Royaume-Uni), et EADS (European Aeronautic Defence and Space Compagny, fusion entre Aérospatiale Matra, CASA et l’allemand DASA), tous présents dans de multiples secteurs d’activités.
Des résultats significatifs ont donc été atteints ces dernières années, avec notamment la création de l’Agence européenne de défense (AED), qui a pour objectif de mettre en évidence un besoin capacitaire commun à tous les acteurs européens en matière de défense.
Pour ce qui est des secteurs terrestre et naval, leur morcellement est beaucoup moins favorable à une concentration, ce qui permet à l’industrie américaine de pénétrer plus facilement le marché européen.
2. L’industrie américaine d’armement
À la fin des années 90, les États-Unis opèrent un regroupement qui débouche sur la création de quatre acteurs majeurs (Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman et Raytheon). Aujourd’hui, ces groupes occupent les places du Top 5 des industries de défense dans le monde.
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette prééminence américaine : parmi elles, les avantages d’un important programme de R&D aux États-Unis et, surtout, un budget de défense largement supérieur à celui de l’Europe. |
Top 100 des entreprises d’armements dans le monde en 2005
La puissance militaire américaine :
Les industries européennes et américaines de défense
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III. Les flux d’armes mondiaux
1. Les sources
Le SIPRI et le CRS (Congressional Research Service) collectent et publient chaque année des informations relatives aux flux et transferts mondiaux d’armements. Il s’agit des échanges de systèmes d’armes conventionnelles entre États fournisseurs et États acquéreurs. L’exportation d’armements répond donc à l’exigence légitime de défense et de sécurité des pays clients ne disposant pas des moyens financiers et/ou techniques pour développer une industrie nationale capable de satisfaire leurs besoins.
2. Les transferts d’armements
L’âge d’or du marché international des armes a duré des années 70 à la fin des années 80. Suite à une chute considérable jusqu’en 1992, et malgré la légère reprise des ventes en 1996-1997, la tendance lourde est toujours à la baisse depuis 1987.
Six fournisseurs mondiaux se partagent – aujourd’hui comme à la fin des années 80 – plus de 80 % des parts de marché : Russie (31 %), Etats-Unis (30 %), France (9 %), Allemagne (6 %), Royaume-Uni (4 %) et Ukraine (2,5 %). Les principaux importateurs d’armements sont la Chine (14 %), l’Inde (10 %), la Grèce (6,5 %), le Royaume-Uni (5 %), la Turquie (3 %) et l’Égypte (3 %). En outre, l’essentiel de ces livraisons est destiné principalement aux pays en développement.
3. Les armes légères
En ce qui concerne les armes légères, on estime aujourd’hui leur nombre à 500 millions dans le monde, dont plus de 100 millions en circulation en Afrique (une arme pour 10 personnes).
Ce commerce des armes trouve sa légitimité dans la Charte des Nations unies qui revendique le droit des nations à la légitime défense. De plus, dans la plupart des États, l’exportation d’armements est contrôlée. Cependant, l’utilisation illicite des armes légères et de petit calibre est une réalité, la production et les transferts n’étant pas systématiquement enregistrés.
4. Embargos
Des embargos et mesures restrictives en matière d’armements peuvent être décidés par les organisations internationales : décision du Conseil de sécurité, positions communes adoptées dans le cadre de la Pesc, décisions de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). En 2006, 14 États font l’objet de telles mesures de contrainte.
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Site du SIPRI
Top 100 des entreprises d’armements dans le monde en 2005
Entreprises d'armements sur Internet
Rapport du CRS (Conventional Arms Transfers to Developing Nations, 1998-2005)
Rapport du Parlement français sur les exportations d’armements de la France en 2005
Liste des pays faisant l’objet d’embargos :
Les armes
Les armes légères
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