|
|
DÉFENSE ET POLITIQUE INTÉRIEURE |
|
|
Auteur:Jean-François Heimburger Décembre 2006 |
Les questions telles que la guerre et la paix touchent aux fondements mêmes de la politique interne et de la cohésion des États. L’action des États dans ce domaine est donc motivée à la fois par des impératifs stratégiques, mais aussi et surtout par des considérations de politique intérieure et leurs conséquences sur la politique militaire.
|
Ministère français de la Défense : http://www.defense.gouv.fr/sites/defense/
US Department of Defense : http://www.defenselink.mil/
Politique et conflits
http://www.geoscopies.net/geoscopie/themes/t202sec.php (sécurité et démocratie)
http://www.geoscopies.net/geoscopie/themes/t241ter.php (terrorisme)
Liste des groupes terroristes dans le monde : http://www.actualite-internationale.com/fto.php
War on Terror : http://www.defendamerica.mil/ |
I. Droit et intervention militaire
1. Intervention militaire et politique interne
L’ensemble des actes et décisions des États en matière d’intervention militaire, produit de politique intérieure, définit les règles auxquelles ils sont disposés à se soumettre. Ainsi, les dires des États peuvent être analysés dans un traité signé par lui (comme l’article 2 paragraphe 4 de la Charte des Nations unies, qui préconise l’abstention du recours à la force dans les relations internationales) ou lors de discussions au sein de structures internationales comme le Conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi en fonction des déclarations et interventions des chefs d’État, des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que des textes votés par les Parlements. Cependant, dans la réalité, on observe dans certains cas un décalage entre les mots des décideurs publics et leurs actes. Ainsi, il est préférable de se référer à la conduite d’un État pour analyser sa politique et les règles qu’il accepte.
2. Politique intérieure et politique internationale
D’une manière générale, on constate un avant (une intervention presque exclusivement étatique et unilatérale, motivée par des considérations politiques égoïstes) et un après-guerre froide (une intervention devenue multilatérale, avec l’hégémonie américaine et l’instauration des valeurs occidentales). Cependant, il ne convient pas de généraliser, puisque des exemples d’intervention unilatérale et intéressée persistent.
C’est dans le cadre national que s’opère en premier lieu l’évaluation des menaces et la décision d’intervenir militairement dans un but de sécurité et de défense, les processus étant différents selon les régimes politiques en place, plus exigeant par exemple dans les dictatures autocratiques.
De plus, il est souvent montré que l’action d’un État en particulier, selon ses logiques de politique intérieure, peut peser sur les décisions interétatiques en matière d’intervention. L’interaction entre les politiques internes et les décisions internationales est donc permanente : les États ouvrent leurs politiques et leurs compétences au reste du monde.
Parfois, les décisions d’un État priment sur le système international : ainsi, les États-Unis ont décidé d’intervenir en Irak en 2003 sans consulter le Conseil de sécurité, malgré les conditions de la Charte des Nations unies qui précisent notamment qu’un État doit se référer aux décisions du Conseil en ce qui concerne l’usage de la force militaire.
|
|
II. Vie politique : les décideurs
1. Les décideurs en France
Le Président de la République est le chef des armées et préside les conseils et comités supérieurs de la Défense nationale.
En outre, l’ensemble des structures du ministère de la Défense assure, en adéquation avec les fonctions régaliennes de l’État, la défense du pays et la sécurité de ses citoyens autour des activités militaires, tout en participant également à la mise en œuvre d’autres politiques publiques (sécurité civile, santé publique, protection de l’environnement, etc.).
Un certain nombre de réformes est adopté, en vue de consolider les acquis en matière d’intervention militaire et de s’adapter à l’environnement géopolitique international : c’est le rôle des lois de programmation militaire, renouvelées tous les cinq ans et permettant à notre pays de disposer d’outils de défense performants.
2. Les décideurs aux Etats-Unis
Le président des États-Unis, chef de l’État, de l’exécutif et des armées, joue le rôle central dans la conduite de la politique étrangère et de défense, puisque c’est à lui que doivent rendre compte les ministres, les responsables militaires et les dirigeants des services de renseignement. Le Conseil de sécurité national (NSC), qui réunit les responsables en la matière, adopte des documents relatifs aux stratégies de sécurité nationale. Le Congrès (Sénat et Chambre des représentants) joue également un rôle considérable dans la politique de sécurité et de défense du pays.
3. Autres acteurs nationaux
À l’intérieur des États, la discussion publique se révèle décisive et la société participe alors à l’analyse des coûts et des risques inhérents à tout engagement guerrier, selon les critères d’intérêt national et de légitimité morale : outre les acteurs politiques, les médias, les intellectuels et les opinions publiques jouent un rôle considérable.
Aux États-Unis, on trouve les lobbies ethniques (lobby juif), qui exercent une pression importante depuis les années 50. Les think tanks (centre de recherche et de réflexion sur les relations internationales) font également parti des acteurs américains influençant les décisions politiques.
|
|
III. Dissidences et actions des pouvoirs publics
Les dissidents sont ceux qui se séparent de la communauté politique et de ses décisions (séparation, sécession à l’intérieur de l’État, révolte). Les acteurs transnationaux non-étatiques, tels les organisations terroristes régionales par exemple, se situent hors du cadre de la politique intérieure.
1. Les nationalismes et le terrorisme d’État
Un certain nombre de minorités ethniques et culturelles sont en lutte pour une reconnaissance en localisant leurs actes terroristes à l’intérieur des États : leur but est de s’introduire dans les affaires internes pour modifier la structure du pouvoir. Parmi les zones dans lesquelles des acteurs revendiquent un droit d’autonomie par la force, on trouve l’Irlande (IRA provisoire), le Pays basque (ETA), la Corse (FLNC), la Tchétchénie, le Xinjiang (Ouïghours), le Sri Lanka (Tigres tamouls), la Turquie (Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK), la Colombie (FARC), etc.
Cependant, c’est parfois le plus puissant qui utilise une capacité de coercition contre certaines minorités, comme ce fut le cas en Irak où Saddam Hussein a usé du terrorisme d’État contre les Kurdes et les chiites.
En outre, la manière dont on considère la nature politique du terrorisme dépend souvent du point de vue que l’on adopte : ainsi, Yasser Arafat, ancien président de l’Autorité palestinienne, était considéré comme un chef terroriste par la droite israélienne, tout en ayant acquis une dimension de dirigeant politique reconnu dans de nombreux autres États du monde.
2. La lutte contre le terrorisme en France
La lutte contre le terrorisme, sur le sol national comme à l’extérieur, est de la responsabilité des autorités civiles (ministères de l’Intérieur, de la Défense, de la Justice, des Finances et de la Santé). Pour sa part, le ministère de la Défense est la seule entité politique en mesure de déployer une réponse forte et rapide, tant humaine que matérielle. Il participe ainsi à la protection du territoire (couverture des espaces aériens et maritimes, contrôle des infrastructures, surveillance du cyberespace), de la population (sécurité publique, opérations de secours) et des intérêts nationaux (veille au bon fonctionnement de l’État).
De plus, s’inspirant des livres blancs de la défense de 1972 et 1993, la France a conçu un « Livre blanc sur la sécurité intérieure face au terrorisme » en 2006 qui s’articule autour de la menace du terrorisme islamique radical, du dispositif français de lutte antiterroriste, et de la technologie.
Enfin, le plan Vigipirate se place dans un cadre juridique et gouvernemental et répond à un besoin de sécurité pour le public. Mais derrière ce dispositif on trouve d’autres plans de défense d’une autre classification et destinés à rester secrets pour une plus grande efficacité contre les activités terroristes.
La France et de nombreux autres États sont donc bien armés pour faire face aux menaces, et le lien entre politique et défense se révèle tout à fait pertinent. Cependant, avec la fluidité des mouvements dissidents il est très difficile de prévoir toute forme d’attaques visant à déstabiliser les structures politiques en place.
|
|
RECHERCHE SECURITE-DEFENSE
(sélection GEOSCOPIE, avec le moteur GIGABLAST)
|
|
|
|
|
|