Le campus UMP dans le no man’s Landes

C’est en terre sainte socialiste que l’UMP a décidé cette année d’établir son camp estival. A Seignosse dans les Landes exactement. Terre peu propice aux idées de la droite puisque le parti sarkozyste n’y détient qu’un conseiller régional et une timide majorité dans 4 des 32 cantons du département. Aux mains de l’inépuisable et indécrottable Henri Emmanuelli. C’est dire le message envoyé à l’opposition et aux Français : Sarko compte grignoter le pouvoir régional du PS jusqu’à la moelle. Rangé en ordre de bataille dès cette semaine avant l’échéance électorale de mars prochain.

En ordre de campagne électorale

Il faut avouer que Seignosse constitue un havre de paix pour un électrochoc médiatique de rentrée politique. Le bourg de 2.500 habitants est aux mains de Ladislas De Hoyos, ancien présentateur du JT de TF1 au début des années 90. La nouvelle de voir débarquer sur les plages landaises la horde des 1.800 jeunes populaires et sa flopée de ministres en sanctuaire socialiste a fait quelques jaloux en mal d’objectif. Les vitrines de deux agences immobilières ont été la cible lundi soir de coups de feu 9mm portant la mention « le Pays basque n’est pas à vendre ».

Un mal pour un bien dans le jeu de l’UMP qui souhaite remettre en scelle le thème de la sécurité pour souder la nouvelle famille élargie aux villiéristes et aux chasseurs de Frédéric Nihous. Un avant-goût a été donné mercredi au ministère de l’Intérieur où Sarkozy et Hortefeux ont rencontré les directeurs de la police et de la gendarmerie suite aux mauvais chiffres de la délinquance.

© Oliv’

Les 3 jours du « campus des Jeunes Populaires » ne seront donc pas une simple colonie de vacances ministérielle. Avant de pouvoir briller sur le dance-floor comme Nadine Morano nous en donne allègrement l’habitude chaque été à Royan, la Sarkozye doit calibrer l’agenda de la rentrée en vue des régionales. Ce qui passe par quelques correctifs de loupés qui ont fait les choux gras de la presse depuis une semaine.

Eté meurtrier à l’UMP

Pour que le champagne coule à flots, Sarko en uniforme de patron de l’UMP devra tempérer quelques ardeurs électorales. Celle de Bernard Laporte d’abord, qui affirme qu’il « sera candidat partout dans les cinq départements en Aquitaine derrière Xavier Darcos ». Peu au goût de Xavier Bertrand et des élus d’Aquitaine qui n’ont pas été envoutés par l’expérience ministérielle de l’ancien entraîneur de l’équipe de France de rugby.

Celles de Xavier Darcos et de Roselyne Bachelot ensuite, qui estime pouvoir « concilier son mandat de ministre de la Santé et de Président de région ». Dont l’ami Bertrand a intimé l’ordre de choisir entre le beurre et l’argent du beurre. Comme un écho au discours de Martine Aubry à la Rochelle qui souhaite inscrire le non cumul des mandats dans les statuts du parti. Serpent de mer typiquement français qui donnera de la voix à Seignosse.

Enfin, ne pas se mettre à dos la majorité parlementaire dont le président, Jean-François Copé, a mis le feu aux poudres sur la taxe carbone et ne veut pas que ce soit « une simple TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) ». Le nœud fiscal de la taxe écologique doit être réglé par François Fillon ce week-end dont la venue de quelques heures est attendue.

Sarkozy serait aussi de la partie. Le journal Sud-Ouest affirme qu’une suite a été réservée à l’Hôtel du Palais de Biarritz. De là à accueillir les inconsolables Frédéric Lefebvre et Paul Giacobbi victimes d’un faux remaniement ministériel… Auront-ils en lot de consolation une chambre au Golf Hôtel de Seignosse ? A Seignosse, ça risque de saigner.

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