N’ayez crainte, dans dix mois, le PS sera prêt pour ses primaires. De quoi faire gloser le petit monde médiatique. Et dans dix jours, pour la rentrée sociale, le sont-ils autant ? Parti pris.
La belle unanimité affichée par les socialistes pendant leur université d’été de la Rochelle a surpris plus d’un solférinologue, à commencer par les socialistes eux-mêmes. Le faible contenu programmatique du discours de Martine Aubry dimanche matin nous a donné une partie de l’explication de cette inhabituelle unanimité : quand on ne clive sur rien en interne, on évite de faire trop de mécontents. Les socialistes sont prêts pour la manif du 7 septembre, mais sont-ils armés à mettre en échec la réforme ? Ainsi le grognon Emmanuelli de reprocher à son poulain Hamon de « ne pas sortir de la rade de Brest », lui reprochant de ne rien dire sur la ligne de la taulière de Solférino.
Quid en effet des sujets qui fâchent cette année. La question de l’alliance avec le « centre » a été tranchée par les électeurs aux dernières élections : le Modem s’est réduit à peau de chagrin. Les primaires qui faisaient de nombreux sceptiques et avaient provoqué une levée de bouclier à la gauche du Parti sont au registre des sujets classés après le « vote des militants » qui n’en mobilisa cependant qu’à peine la moitié. La question de l’âge de la retraite ? On évite de remettre le sujet sur la table. Sans parler de l’Europe, sujet dont plus ne personne ne parle car chacun sait que la question est explosive dans la famille social démocrate depuis le référendum de 2005.
L’unité des socialistes tient en effet à ce que personne n’a voulu prendre la responsabilité de la division pour se voir accuser par les siens de donner un angle de tir à une droite proche de la décomposition. L’affaire Woerth-Bettencourt est loin d’être finie et le profond malaise créé au sein de la majorité sur la question des Roms n’a pas fini de laisser des traces.
Les socialistes sont prêts pour soutenir le mouvement social de la rentrée, et à défaut d’être d’accord sur la bonne réforme à faire, ils le sont pour défaire celle de la droite une fois au pouvoir. En attendant, seule la rue est en mesure de faire reculer l’Elysée. La mobilisation du 7 septembre contre la réforme des retraites promet d’être historique, l’unité syndicale s’est réalisée sur cette question, et la partie est loin d’être gagnée pour Sarkozy. Ses troupes sont fébriles. S’il n’arrive pas à faire passer « la mère de toutes les réformes », son quinquennat est par terre et il n’aura guère d’autres alternatives que d’attendre la fin de son mandat en son château sans bouger comme Chirac après l’échec du CPE ou de dissoudre comme Chirac en 1997. Les socialistes ont dans leurs tiroirs une contre-réforme des retraites, ils ne pourront l’appliquer qu’une fois au pouvoir.
Prêts pour le 7 septembre dans dix jours, les socialistes ont promis de l’être, c’est bien. Mais prêts dans dix mois pour les primaires pour aller ensuite à ‘affrontement avec Nicolas Sarkozy ? Il n’y a que le calendrier qui soit fixé. En déclarant qu’elle annoncerait si elle serait candidate « avant le début 2011 », la première secrétaire a retiré un atout de son jeu, celui de l’incertitude dans la tête de ses adversaires. Mitterrand doit sourire de ce rapport pressé au temps depuis le lieu où « les forces de l’esprit » nous contemplent, il aurait considéré cela comme une erreur impardonnable : ne jamais donner trop de billes aux adversaires sur ses propres intentions.
Du côté de Washington, on reste calme, même si les soutiens du directeur du FMI ont du mal à contenir leur jubilation devant les sondages. DSK sait que moins il bouge, plus il est populaire. Qu’en sera-t-il dans le cas d’une confrontation où ses adversaires ne manqueront pas de lui rappeler la politique brutale qu’il a mené au nom des banques, comme en Grèce par exemple ?
Entre les lignes du discours de Martine Aubry à la Rochelle, une subtilité a échappé à beaucoup : « Dominique, nous donnerons plus de moyens au FMI ». Elle parlait de l’après 2012, une période où les socialistes seraient au pouvoir en France et DSK en responsabilité à Washington. C’était peut-être la phrase la plus importante. Dans les détails se niche le diable, et celui de la subtile perfidie entre les deux concurrents socialistes les plus sérieux pour la présidentielle n’a pas fini de montrer le bout de sa queue.
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Quasi une fantasia… Comme une fantaisie La Rochelle fut le théâtre d’une métamorphose : On a vu de grises mines devenir des mines toutes roses. la fleur du rosier qui fait oublier… Toutes les roses fanées Il y aura des primaires, on s’y attendait… De petits flirts entre ennemis… Mais aucune étreinte forcée ! Ni contraception, ni avortement, mais un enfant chéri dont on taira le nom, parce qu’il a partie liée avec les mauvais esprits. Il aura pour mission de rassembler sous le ciel, tous les parents artificiels qui vont nous apprendre ce que l’on sait déjà, que le pouvoir ne sera plus crucial, que l’arène ne sera jamais royale. Le message nous a semblé très clair, il n’y aura pas de programme commun, mais un problème commun… enfin, il y en a UN. Pour occulter les opinions vicieuses ou viciées… Le problème n’est pas la justice sociale, ni la détresse générale. Mais de sauver avec tout son cœur, les meubles d’une vieille demeure dans laquelle aucun homme, aucune femme, n’y mettront jamais les pieds. Vous avez… vous aussi oublié l’adresse ? Notez vite le numéro de la rue : 666 Le chiffre sulfureux qui indique que : « la politique n’est plus rien d’autre, qu’un refrain cynique ». Difficile à retenir. C’est pour cette raison que personne ne l’a retenu.
http://www.tueursnet.com/index.php ?journal=Balle%20de%20la%20Rose
"" Dans les détails se niche le diable,""…pas que dans les détails.
Nous vivons une époque, qui avec ses progrès techniques devrait être un vrai paradis…et pas que pour le haut du pavé.
Heureusement qu’il y a les contes de fées et les émissions contes d’idiots pour adultes du genre…plus belle la vie