Vous les avez aimées ? Chouette car les élections européennes ne sont pas terminées. La France doit encore envoyer deux eurodéputés à Strasbourg. Et merci qui ? Merci l’Irlande, qui n’a pas ratifié le traité de Lisbonne.
Avis à ceux que les européennes avec leur scrutin à un seul tour ont laissé sur leur faim. Il y aura sans doute une session de rattrapage en 2010 pour envoyer deux eurodéputés supplémentaires français à Strasbourg. Ce sujet kafkaïen agite le gouvernement qui cherche la combine la plus favorable à l’UMP.
De quelle façon vont être désignés leurs deux futurs collègues qui doivent en principe venir gonfler leurs rangs en 2010 ? « Lorsqu’ils ont été reçus par le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes le mois dernier, c’était la seule question qui préoccupait la masse des 72 eurodéputés français fraîchement élus », constate un participant encore étonné.
On serait le 1er avril, l’information pourrait sembler loufoque. Mais ce n’est pas une blague ! Le Parlement européen qu’on vient d’élire début juin et qui compte actuellement 736 membres va grossir l’année prochaine.
Au total, les grands Etats se partageront 18 eurodéputés supplémentaires. Lors du scrutin, certains pays ont d’ailleurs pré-élu leur quota de nouveaux représentants qu’ils ont mis au frigo – ou qui siègent en tant qu’observateurs mais sans voter à l’Europarlement - le temps que les nouvelles dispositions entrent en vigueur. D’autres, comme la France, n’ont encore rien prévu.
Mais pourquoi ne pas avoir d’emblée voté à l’échelle européenne pour 754 députés plutôt que d’adopter cette pratique abracadabrantesque d’un parlement à géométrie variable ? L’explication tient en deux mots ma bonne dame : « parce que tant que Lisbonne ne passe pas, c’est Nice qui commande », expliquent les bruxellologues.
Traduction pour tous les non-initiés : c’est la faute aux Irlandais ! Si, en juin 2008, la population de l’île n’avait pas retoqué par référendum le traité de Lisbonne, on aurait élu le Parlement avec le nombre de députés fixé par ce fameux texte. Mais comme ce n’est pas le cas, le scrutin s’est déroulé sous le régime du traité de Nice, mâtiné d’un accord conclu en décembre dernier, ce qui fixe le nombre d’élus à 736.
Cependant, dès l’automne, le fameux texte de Lisbonne pourrait finir par s’imposer en Irlande. En effet, sous la pression de la Commission et de bon nombre de chefs d’Etat et de gouvernement européens, le gouvernement irlandais organise un second référendum sur le texte – avec des aménagements aux petits oignons toutefois - début octobre. Les partisans du traité peuvent dire merci à la crise qui fait sévèrement dérouiller l’Eire. Car, comme par enchantement, l’Europe apparaît beaucoup moins détestable aux Irlandais…
D’ailleurs, sondage grandeur nature, aux dernières élections, l’américanophile Declan Ganley, animateur et financeur louche de la campagne du non en 2008, s’est pris une tôle chez lui. Pas un seul élu ! Son mouvement Libertas ne compte qu’un seul eurodéputé estampillé par ses soins en Europe. C’est notre souverainiste Philippe De Villiers, élu avec cette étiquette du parti de l’étranger… Les empêcheurs de voter oui au traité de Lisbonne paraissant hors course, voilà pourquoi l’ajout d’une pincée de 18 députés dans le Parlement est sur les rails.
En France, cette perspective agite et divise le gouvernement depuis quelques temps déjà. « Ces derniers mois, deux écoles s’affrontaient sur la façon de désigner les deux élus », résume cet observateur en poste dans un ministère. D’un, côté ceux qui pensent, à l’instar du secrétariat aux Affaires européennes, qu’au lieu d’organiser de nouvelles élections, il suffit de donner le siège aux candidats qui le 7 juin, aux européennes, se trouvaient les mieux placés chez les non élus. Et le bon sens dicte de choisir les deux circonscriptions – sur les huit - où le rapport entre le nombre d’élus et la taille de la population est le plus élevé, notamment l’Ile-de-France.
Cette solution pratique ne nécessite ni loi spécifique, ni campagne électorale, ni scrutin. Et elle ne coûte pas cher. « Mais elle a un gros inconvénient, détaille un observateur. Elle risque de gonfler les rangs des non UMP, et vraisemblablement de renforcer les Verts ». Ce serait un pied de nez aux socialistes qui se feraient ainsi coiffer sur le poteau en nombre d’effectif à Strasbourg. Pas de quoi en consoler certains au gouvernement. Si bien que le ministère de l’Intérieur, à l’époque de MAM, a cogité à une combine qui dénote une imagination sans limite.
Elle consisterait à faire des deux futurs élus supplémentaires des représentants des Français installés à l’étranger dont le bulletin de vote penche généralement plus à droite qu’à gauche. Dans les coulisses du Parlement européen, on lève les yeux au ciel : « Déjà que les européennes ne mobilisent pas les foules en métropole, on voit mal les expat’s se passionner pour deux malheureux sièges à pourvoir ». Certes, comme au Sénat, l’élection ne se ferait pas au suffrage universel direct mais via un collège de représentants. Bref, une usine à gaz qui semble avoir du plomb dans l’aile.
Seule certitude, pour les européennes, le gouvernement a plus d’un tour dans son sac.
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Ca m’étonnerait qu’il y ait une nouvelle élection en France pour rajouter les deux députés français manquants. D’autant plus, après les 60% d’abstentions… La cheftaine MAM et le cardiologue Lefebvre vont bien trouver une solution tordue pour y envoyer deux députés UMP…
J’ai utilisé le mot cheftaine pour MAM, car il va bien falloir laisser au repos complet le "général en chef"… N’est-ce pas Carlita… ?!
De toutes façons,le pse et la droite européenne votent ensemble sur la plupart des mêmes textes !
http://blog.mondediplo.net/2009-07-28-La-Moldavie-au-bord-de-l-ecartelement-identitaire
Un pour tous,tous pourris,comme on disait dans Charlie,à l’époque de l’UDR !