Audrey Linkenheld. Ça ne vous dit rien ? La trentenaire n’est pas encore très connue. Mais si Martine Aubry accède à la Présidence de la République, ce bras droit de l’ombre pourrait encore prendre du galon.
Audrey Linkenheld. Pas question de vous jeter la pierre : en dehors des cercles politico-médiatiques lillo-parisiano-socialo-nordistes (ça fait quand même du monde, non ?), la trentenaire n’est pas encore très connue. Ça ne saurait pourtant tarder. Car si Martine Aubry accède à la Présidence de la République (on sait, il y a encore du boulot) ou monte simplement encore dans les hautes sphères, ce bras droit de l’ombre pourrait encore prendre du galon. Portrait par DailyNord à travers l’ami Google.
L-I-N-K-E-N-H-E-L-D. Retenez bien l’orthographe, pas forcément évident de prime abord. En tout cas moins que le nom Aubry bien ancré dans les mémoires lilloises depuis 1995. Il faut dire que l’on n’a pas trop l’habitude de l’écrire. Sept références dans le sacro-saint Google Actu du mois de décembre. Et encore, la plupart du temps en local. Les observateurs de la chose publique se gaussent : quoi, vous ne connaissez pas Audrey Linkeheld, non Linkenheld ? Faites un bref sondage autour de vous, lors d’une soirée entre chti’s amis, par exemple : on vous défie de trouver un quart des gens qui en ont entendu parler. D’ailleurs, même son profil Facebook est vide : il y a bien une Audrey Linkenheld, mais sans visage. Prémonitoire (si c’est la même) ?
Pour voir le visage d’Audrey Linkenheld, il faut donc parcourir les archives googlesques. 20 Minutes, La Voix du Nord, Nord Eclair lui ont déjà consacré des portraits ou interviews en locale. Normal, vous me direz : la jeune femme – car elle est encore jeune pour une femme politique : 37 ans – est tout de même adjointe au logement à la mairie de Lille (troisième dans l’ordre des adjoints) depuis les dernières municipales de 2008. Du coup, logique qu’on s’y intéresse. D’autant plus qu’elle est désormais la secrétaire du comité de Ville du PS lillois . Même si certains de ses militants se plaignent de ne pas beaucoup la voir beaucoup sur le terrain (La Voix du Nord)
Plus surprenant pour le néophyte, les références du Point, du Nouvel Observateur ou encore de L’Express. Quoi, je ne connais pas Audrey L-I-N-K-E-N-H-E-L-D et les journalistes parisiens la connaissent ? Eh oui, ma chère madame. C’est même d’abord là-bas qu’a commencé à officier l’Alsacienne de naissance (père ouvrier qualifié, mère employée), après avoir eu un diplôme à l’ESSEC, puis à Sciences-Po. Jugez-en plutôt : cartée depuis 95, « tous les jours à Solfé » (le siège du PS, confie-t-elle à Nord Eclair) elle devient secrétaire nationale du Mouvement des jeunes socialistes à la formation et côtoie les grands du monde socialiste : Hamon, Hollande, Sapin et… Aubry. Titine avec qui elle accroche au point qu’elle prend le TGV pour s’installer à Lille en 2002 après la ramassée socialiste aux Présidentielles.
Et là, c’est l’ « ascension » du beffroi : simple conseillère, puis directrice de cabinet, avant de devenir, on l’a dit, adjointe au maire de celle dont elle est présentée comme « la fille spirituelle », à la fois bosseuse et femme de dossiers… Mais également autoritaire comme le signale gentiment un commentateur, prenant l’exemple d’un papier de La Brique, où le journal donne notamment la parole à un représentant de l’Atelier Populaire d’urbanisme du Vieux-Lille. On cite : « C’est une espèce de petit chefaillon, elle est extrêmement cassante, elle rentre dans le chou tout le temps ».
Politicarde, notre chère Audrey Linkenheld ? Avec un tel parcours, on pourrait le croire. Même si elle avoue ne pas avoir envie de faire carrière dans la politique (20 Minutes). Enfin, ça, elle l’avait déclaré en début d’année 2009. Avant la nouvelle de 2010 : la mère de famille est propulsée seconde sur la liste des Sénatoriales du Parti socialiste dans le Nord. Pas forcément le poste le plus exposé, mais un poste bien au chaud qui fait grincer quelques dents. Dont celles de Bernard Frimat dont nous vous avions parlé ici-même il y a quelques semaines, relayant une interview donnée à Public Sénat, sans pour autant nommer l’intéressée : « Le PS, sous l’impulsion de Martine Aubry, a constitué des listes où le premier souci n’est pas de constituer la meilleure liste pour faire gagner le Sénat, mais de placer un maximum de ses proches. » Placer les proches.
Et placer l’une des plus proches peut-être avec en ligne de mire 2014, croient savoir certains observateurs qui se demandent bien jusqu’où elle pourra aller : car si l’éternel second de Martine Aubry est Pierre de Saintignon, celui-ci est-il vraiment le mieux placé pour reprendre le prestigieux bureau à long terme sous le beffroi. Tandis qu’Audrey Linkenheld, qui fêterait alors ses quarante ans, aurait encore quelques belles années devant elle, peut-être lors d’un ticket avec De Saintignon justement (La Voix du Nord)… A moins que son destin ne s’écrive de nouveau au niveau national, toujours en compagnie de sa mère « spirituelle », dont elle fait partie de la proche « galaxie » (L’Express). Quoiqu’il en soit, on n’a certainement pas fini d’entendre parler de l’Alsacienne devenue lilloise. Il était donc temps de faire les présentations. Et de devenir ami avec elle sur Facebook ?