Que faire pour se démarquer de ses camarades socialistes ? Relancer le débat sur les 35 heures, pour Manuel Valls. Le même qui nous expliquait pourquoi ce genre de discussion n’était pas pertinent.
Valls toujours en piste. « Depuis 10 ans on a subventionné le travailler moins, c’est à dire la réduction du temps de travail et le travailler plus sans que le pouvoir d’achat ne soit au rendez-vous », a récidivé sur RTL mardi 4 janvier, l’ancien porte-parole de Lionel Jospin lorsque son gouvernement avait instauré les 35 heures.
Le candidat aux primaires socialiste est parvenu à s’attirer le courroux de ses roses camarades dont ses préférés (voir ici ou là) Benoît Hamon et Martine Aubry.
En se positionnant clairement à la droite de la gauche sur le thème emblématique de la réduction du temps de travail, le Catalan se trace un sillon en vue de 2012, sachant pertinemment que les primaires ne concernent pas uniquement les militants socialistes. Dégât collatéral : l’UMP de Jean-François Copé (qui avait bien accueilli Valls à son "think thank" en 2009 d’après Libération) se frotte les mains de ces nouvelles dissensions.
De là à y voir une stratégie pour se faire mousser médiatiquement en relançant un débat que l’on pensait dépassé… D’autant que l’homme à la cravate rose, favorable à l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites, expliquait l’an dernier sur le site internet du Monde combien revenir sur ce débat n’avait pas de sens. « C’est sans doute notre vision générale du travail, y compris la réduction du temps de travail qui est à revoir », commence Manuel Valls. Tout en précisant aussitôt : « Mais en même temps, les 35 heures sont derrière nous ! C’est déjà un débat derrière nous avec les différentes dispositions prises par la gauche et surtout par la majorité précédente ou la majorité actuelle en matière d’heures supplémentaires ». Et Manu se descend.
Mais le libéral Manuel Valls a au moins le mérite de rester fidèle à ses convictions. Outre la sécurité, l’autre thème récurrent pendant toute la carrière politique de l’ancien Rocardien est bien le travail. Première apparition télé en 1984, une ambition affichée pour le patron des jeunes socialistes européens (qui affichait alors une belle demi-moustache) et l’accent mis sur "les valeurs socialistes".
Manu militari… Sur son compte dailymotion, Valls postait il y a trois mois cette belle ode à "l’unité du PS". La guerre des roses, le feuilleton entame une nouvelle saison.
L'unité du PS
envoyé par manuelvalls. - L'info internationale vidéo.
Bravo pour le titre ! Le fond, je ne dis pas mais le titre…
Jacques Brel nous le comptait : "une valse à trois temps qui s’offre encore le temps de s’offrir des détours du côté de l’amour." C’est étrange de voir à chaque fois dans les commentaires qu’une personne avec laquelle on n’est pas d’accord est forcément un démon.
Jacques Brel nous le rappelait : "une valse à mille temps offre seule aux amants trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un roman." C’est curieux comme les mêmes débats, les mêmes interrogations, les mêmes solutions crispent toujours autant des années après.
Un "acquis social". Waouh. Ca fait rêver. Ca fait apparemment rêver des chômeurs qui n’en profitent pas vraiment et se lever des travailleurs qui n’ont pas réellement les moyens d’en profiter.
Bref, un vieux sage qu’on surnommait le Guépard disait : "il faut que tout bouge pour que rien ne change." Que voulons-nous intensément conserver ? Notre liberté, notre charité, notre espérance. Notre éducation, notre santé. Nos valeurs. Que sont nos acquis sociaux s’ils ne nous servent à rien d’autre qu’à perdre l’essentiel.
Le monde économique n’est pas mathématique. Le monde politique n’est pas fantastique. Le monde humain n’est pas mirifique. Ca se saurait. On l’aurait su. On ne l’a pas vu.
Capitalisme, libéralisme, marché. On confond parfois des notions qui ne sont pas interdépendantes.
Pour aller de l’avant, il faut libérer les énergies en ne perdant pas de vue la charité.
Franchement, il est génial ce VALLS, si, si, de la graine de TRÈS grand politicien ! du genre de ceux qui ne savent pas ce que c’est que de bosser réellement, (je veux dire par là, c’est que déjeuner chez un étoilé, n’est pas pris en compte dans les heures de travail), mais qui a de la gueule. On voit bien qu’il ne tremperait pas un orteil dans la mare au canard, mais franchement il est dans son rôle. Dans le rôle de tout ces mecs qui ont décidé de vivre grâce à la politique, et pour cela, il a bien compris que cela ne sert strictement à rien d’écouter ce que pense les gens, pourvu qu’on l’écoute lui….
Monsieur VALLS, si vraiment vous trempiez dans le monde du travail, vous sauriez que nous sommes 4.000.000 de sans emploi, et qu’il n’y a à ce jour qu’au maximum 300.000 postes de disponibles. Si nous passions au delà des 35 H c’est vers les 5 millions de chômeurs que nous arriverions… C’est mathématique… euh, on vous apprend cela à l’ENA ?
Je ne vous en veux pas Manuel, à un tel point, que je vous invite , à boire un café, pour vous parler de la vie, la vraie, celle que vous ne connaissez pas…
Frédo
"il a bien compris que cela ne sert strictement à rien d’écouter ce que pense les gens, pourvu qu’on l’écoute lui…."
C’est sûrement en écoutant pas ses administrés d’Evry qu’il a été élu député avec plus de 60 % de voix … Mais vous me direz, comme on le lit souvent pas ici, que les élections ça ne compte pas quand ce n’est pas le bon candidat qui gagne …
"Si nous passions au delà des 35 H c’est vers les 5 millions de chômeurs que nous arriverions…"
Jamais entendu dire, même chez les plus grands fans, que les 35 h aient créé 1 million d’emploi …
"on vous apprend cela à l’ENA ?"
Vous posez la question à qui exactement ? De mémoire Valls n’a pas fait l’ENA …