Bakchich vous fait croquer l’actualité médiatique par la racine (et c’est plein de protéines).
L’info. « L’inoxydable Alain Duhamel », le Figaro, 9 décembre.
Le décryptage. Comme l’explique le quotidien, le magazine Empreintes de France 5 devrait diffuser, en février prochain, un épisode consacré au journaliste Alain Duhamel, chroniqueur de la vie politique française depuis de longues décennies. Le portrait promet d’être acide. Il est en effet réalisé par Élisabeth Martichoux, collègue de l’intéressé sur RTL, et diffusé par le groupe France Télévisions, employeur de l’éditorialiste de longue date.
L’info. « Le jugement de Bobigny peut légitimement paraître disproportionné », Brice Hortefeux cité par l’AFP, 10 décembre.
Le décryptage. Brice, gardien en chef de la maison poulaga, a pris ses airs syndicaux en contestant la décision de justice prise à Bobigny. Les sept policiers ont été reconnus coupables d’avoir menti pour accuser à tort un automobiliste d’avoir renversé l’un d’eux, mais Hortefeux a trouvé le jugement « légitimement disproportionné ». Et s’expose du coup à l’article 434-25 alinéa 1 du Code pénal qui punit de « six mois d’emprisonnement (…) le fait de chercher à jeter le discrédit [sur] une décision juridictionnelle, de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance ». Bigre ! Et imaginons que la Cour de justice de la République soit saisie, alors le bon ministre pourrait être jeté dans les geôles pour récidive, suite à sa condamnation pour injures raciales. Une condamnation, ça va, c’est quand y en a beaucoup que ça pose problème !
L’info. « En France, la presse s’est lentement convertie », le Monde à propos de WikiLeaks, 12 décembre.
Le décryptage. Il arrive aussi que les grands médias se décryptent entre eux. Le quotidien du soir, qui fait partie des journaux choisis par WikiLeaks pour traiter les câbles diplomatiques, envoie ainsi une petite pique à Libé et relève que Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction, a changé de position sur le sujet. Le 30 novembre, Joffrin considérait dans un éditorial qu’un « État a le droit de conserver ses secrets de défense, de discuter (…) dans la discrétion ». Quelques jours plus tard, Libé annonçait avoir fait les démarches pour héberger un « site miroir » reproduisant les documents de WikiLeaks pour pallier aux attaques informatiques dont le site d’Assange était victime.
L’info. « L’insubmersible M. Charon au Grand Paris », le Monde, 5 décembre.
Le décryptage. C’est le ministre en charge du dossier, Maurice Leroy, qui a nommé Pierre Charon comme « facilitateur ». Un bon moyen pour l’ex-conseiller de Sarkozy de mener campagne pour devenir sénateur de Paris. Ce que l’on sait moins, c’est qu’alors qu’il était en charge des chasses présidentielles, Charon côtoyait Leroy, réputé pour son coup de fusil… et son amitié fidèle.
L’info. « Nicolas Sarkozy va déjeuner avec des représentants de l’Internet français », les Échos, 13 décembre.
Le décryptage. Les invités étaient notamment Jacques-Antoine Granjon (Vente-privee.com), Xavier Niel (Free, actionnaire de Bakchich), Jean-Michel Planche (Witbe), Jean-Baptiste Descroix- Vernier (Rentabiliweb), Maître Eolas (blogueur)… Sujets abordés : les lois Hadopi et Loppsi 2. Les mauvaises langues noteront qu’aucune femme digne d’être considérée comme « un représentant de l’Internet » n’a été conviée autour de la table.