Une semaine après l’Université d’été du PS à la Rochelle, l’UMP organise son « Campus » à Royan, avec un seul mot d’ordre : l’unité. Quitte à forcer le trait…
Quelle révolution ! À Royan, où se retrouvait en grande pompe l’UMP, il fallait parler de « Campus » : « l’université, c’est pour les profs », tâcle Patrick Devedjian, le secrétaire général du parti. « Les jeunes vont mettre les ministres sur le grill en leur posant des questions gênantes pendant les chats thématiques », lance fièrement, Benjamin Lancar, le nouveau président des Jeunes Pop. Confiant, il proclame à la tribune devant ses aînés installés au premier rang : « Les jeunes vont prendre le pouvoir ! » Xavier Bertrand, Jean-Pierre Raffarin, Patrick Devedjian, Frédéric Lefèbvre… sont hilares. « Il est en forme, le petit », balance l’un d’entre eux. Quelques minutes plus tard, le sarkozyste Christian Estrosi succède au président des Jeunes à la tribune : « Nous souhaitons de toutes nos forces que vous, les jeunes, preniez le pouvoir, un jour ». En gros, place aux jeunes, mais surtout pas tout de suite !
Dans les chats thématiques organisés sur la famille, la justice, le permis de conduire, le travail ou encore la santé…, les jeunes sont censés cuisiner les « vieux ». Petit exemple de questions impertinentes. À Xavier Bertrand, ministre du Travail : « comment remettre le mérite au centre de nos valeurs ? » À Rachida Dati, garde des Sceaux : « n’y-a-t-il pas une crise de confiance des Français vis-à-vis de la justice ? » À Nadine Morano, secrétaire d’État à la famille, « comment lutter contre les violences conjugales ? » Devant tant d’impertinence, les ministres… en ont redemandé !
Surtout ne pas faire comme les socialistes à la Rochelle… Tel était le mot d’ordre du « campus » d’été de l’UMP à Royan. Avec un objectif : afficher une unité à - toute ? - épreuve et jouer au jeu « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Au point que parfois le trait s’en est trouvé un peu forcé. À « la Rochelle, c’était pathétique, ici c’est sympathique ! », lance enjouée, Nadine Morano, secrétaire d’État à la famille. Les formules fusent pour marteler le message. Morano rajoute : « Ce ne sont pas les feuilles de route qui comptent, mais la feuille de route que nous a confiée le président ». Quel hasard… Christian Estrosi, secrétaire général adjoint de l’UMP, utilise la même expression, vendredi 4 août, lors de son discours d’ouverture du Campus. Quelle communion à l’UMP…
…une communion qui manque parfois de spontanéité. Samedi 5 août, une jeune militante UMP fait le tour des caméramen et des photographes : « Je vous conseille d’aller voir là-bas. Il y a une belle image à faire, une image d’unité ». Dehors, trois ministres et en même temps candidats à l’investiture UMP pour les régionales en Ile-de-France de 2010, posent bras dessus bras dessous devant les objectifs : Yves Jégo (Outre-Mer), Roger Karoutchi (Parlement) et Valérie Pécresse (Enseignement). À peine étudié… D’autant plus que les esprits se sont quelque peu échauffés quelques heures après, avec un coup de sang de Karoutchi.
En Sarkozie, on connaissait le G7 des ministres chouchous réunis à l’Élysée. Désormais, il faudra compter sur le « G2 » sillonnant les routes de France, fanfaronne Nathalie Kosciusko-Morizet : « Avec Rachida [Dati], on se fait un G2 ! ». Acte de rébellion ou franche camaraderie ? En tout cas, les deux ministres sont inséparables. Meeting commun devant les militants de Charente-Maritime, arrivée ensemble au Campus, interview des deux dans Sud-Ouest et échanges de « Je t’appelle ce soir ! » ou « Nathalie, sourit, c’est pour la photo ». Au moins, elles ont retenu le message de l’unité… « Ça faisait longtemps qu’on s’entendait bien mais au mois de juillet, on s’est dit qu’on devait faire un bout de chemin ensemble pour retrouver l’ambiance de la campagne présidentielle qui nous manquait ». Les deux ministres ont déjà prévu une série de déplacements toutes les deux, explique NKM, « sans le kit habituel du préfet ». Il y a de la rébellion dans l’air…
Les ministres ont la patate à Royan… peut-être l’effet de l’Atlantique. Nadine Morano, secrétaire d’État à la famille, remporte d’ailleurs la médaille d’or des JO politiques. Sur le dance floor, vendredi et samedi soirs, au milieu des jeunes militants et de quelques aînés, elle a enflammé la piste. Xavier Bertrand et Patrick Devedjian, eux, se sont fait remarquer en pratiquant la chenille, avant de rejoindre Nadine sur la piste… Tout un art, la politique !
Comme annoncé par Bakchich, Jean Sarkozy est venu faire un petit tour à Royan… « en simple militant » bien sûr. Quoi que ! En véritable « guest star », il a été assailli par les objectifs. Et se dit « impressionné » par cette cohue médiatique. Mais le simple militant qu’est Jean Sarkozy est rapidement obligé de se retrancher sous la tente VIP, à défaut de pouvoir avancer normalement dans le « Campus ». Comme tous les militants ? « Je suis un simple militant reçu par de simples militants », répond tranquillement Jean. A ses côtés, Patrick Devedjian rectifie un chouia le tir : « C’est moi qui l’ait invité sous la tente ». Un simple militant, quoi ! Mais tel père, tel fils… pendant le discours du Premier ministre, François Fillon, Jean qui lutte contre le sommeil, décide de réagir. Et envoie des textos !
Il en fallait bien un ! Mariton a décidé de le faire : émettre une petite voix discordante dans ce grand océan d’unité. Interrogé sur le RSA, le député villepeniste, Hervé Mariton, persuadé de parler au nom de « la grande majorité des députés UMP », le député s’oppose au principe de financement par une taxation des revenus du capital. Le principe du financement n’est pas bon, dit-il. « En dehors de la parole officielle qui est servie avec zèle, est-ce qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont pas d’accord avec moi ? Je ne le crois pas ». On est jamais aussi bien servi que par soi-même. À part ça, les débats sur la croissance économique, les déficits publics ou l’engagement de la France à l’étranger sont passés à la trappe. « Vous avez raison », lâche le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian. « Mais pour ça, nous avons les journées parlementaires, début octobre ». Qui avait dit que Royan serait la capitale du débat ?
Le Premier ministre, très en forme, a clôt le grand raout avec un discours fleuve… qui a endormi ses ministres et les représentants de la majorité. Assis au premier rang, Xavier Bertrand envoyait ses textos, Jean-François Copé baillait aux corneilles, Éric Wœrth se balançait sur sa chaise, et Nadine Morano avait le regard dans le vague… Fillon, concluait en invoquant Nicolas Sarkozy : « Il nous observe avec tendresse et affection ». À n’en pas douter…
A lire ou relire sur Bakchich
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J’ai vu les vidéos.Le degré zéro du néant.j’ai été militant, je sais qu’on n’est pas toujours d’une grande finesse en groupe où son petit cerveau personnel semble toujours un peu de trop, mais là…le plus terrible ce sont les applaudissements forcés comme les rires pré-enregistrés des mauvaises émissions humoristiques avec coussin péteur à la clef. Il n’ont même pas la décence de ne pas sabler le champagne ! Et dire que ces gens nous gouvernent et tenteront de nous gouverner encore !
Allez, j’y vais de mon Victor Hugo,vous n’aurez pas perdu votre temps :
"Les sceptiques sourient et insistent ; ils disent : « N’espérez rien. Ce régime, selon vous, est la honte de la France. Soit ; cette honte est cotée à la Bourse. N’espérez rien. Vous êtes des poètes et des rêveurs si vous espérez. Regardez donc ; la tribune, la presse, l’intelligence, la parole, la pensée, tout ce qui était la liberté a disparu. Hier cela remuait, cela vivait, aujourd’hui cela est pétrifié. Eh bien ! on est content, on s’accommode de cette pétrification, on en tire parti, on y fait ses affaires, on vit là-dessus comme à l’ordinaire. La société continue, et force honnêtes gens trouvent les choses bien ainsi. Pourquoi voulez-vous que cette situation change ? pourquoi voulez-vous que cette situation finisse ? Ne vous faites pas illusion, ceci est solide, ceci est stable, ceci est le présent et l’avenir."
"Napoléon Le Petit"
Je comprends ça doit bien vous ennuyer qu’à droite tout aille bien. Alors comme tout va plutôt bien (extrêmement bien par rapport au PS), on préfère parler d’unité de façade….
Lol les aigris gauchistes…me faites marrer…toujours entrain de pleurer