Le monarque républicain, par l’intermédiaire de son ministre de la Culture, prive le petit peuple d’une exposition.
En grand ordonnateur des exhibitions publiques, le monarque républicain, par l’intermédiaire de son ministre de la Culture, prive le petit peuple d’une exposition. Acte d’impuissance face à la résistance des personnels des Archives Nationales, occupant l’Hôtel de Soubise depuis plus de cent jours pour défendre leurs métiers et leurs missions.
Portant dispersion de la populace de manants archivistes occupant notre Hôtel de Soubise à Moi et balkanisation des dites Archives.
Donné à Paris au mois de janvier 2011
Nico, par la grâce du Suffrage Universel Monarque de la République française & pas plus : à tous présents et à venir, salut.
L’intention où nous sommes d’établir notre royale Maison de l’Histoire de France en l’Hôtel de Soubise & ceci pour la plus grande gloire & plaisir d’y associer Notre Nom pour les siècles des siècles, nous détermine à ne plus laisser y subsister la tourbe de grattes-papier & de bibliothécaires empoussiérés contrariant l’institution de notre grandiose projet de glorification de la Nation & de la Patrie au coq & de notre petit bout de terre à Moi.
A ces causes & autres considérations, de l’avis de notre conseil de princes & élites à notre botte & de notre science à Moi, pleine de puissance & d’autorité, statuons & ordonnons, disons, voulons & nous plait ce qui suit :
Premièrement, que soit promptement évacué notre Hôtel de Soubise qui n’est pas une auberge pour gueux mais un palais princier, à ce titre nous revenant de droit, & que la piétaille qui s’obstine à défendre le petit métier d’archiviste grâce auquel on ne gagne ni Rolex ni yacht soit remis à sa juste place, soit au fond de caves obscures & humides, quelque soit la localisation des susdites caves pourvu qu’elle soient très éloignées de notre Hôtel à Moi & du centre de Paris.
Deuxièmement, que soit interdite à la visite plébéienne l’insolente exposition sur les menus-plaisir de vieux roys qui ne Nous valaient pas, afin que le peuple soit préservé de toute science & connaissance de la trop excellente habileté des susdits manants archivistes & autres roturiers historiens à effectuer un travail de qualité & communiquer leur savoir à un large public, selon la mission qui leur a été abusivement confiée par nos prédécesseurs sans envergure.
Troisièmement, que soit restreinte & annulée l’influence des susdits archivistes, hautement suspectés d’avoir lu l’ennuyeuse & grandement inutile Princesse de Clèves, ouvrage interdit à la lecture par un précèdent édit royal, & à ce titre coupables d’intelligence & d’esprit critique, sur la tendre jeunesse de notre glorieuse Patrie au coq & petit bout de terre à Moi, qu’il s’agit de former selon notre bon plaisir & notre approche particulière de l’Histoire & grandeur de la France.
Ainsi donnons en mandement à notre Ministre de la Culture pour Chacun de faire lire & publier le présent édit & son contenu observé & exécuté car j’ai dit je veux.
Donné à Paris au mois de janvier, l’an de grâce deux mille onze & de notre règne le quatrième.
Signé : NICO