Les députés PS, Verts et PC ont envoyé mardi une lettre au président de l’Assemblée dénonçant les dérives d’une fonction laissée à l’arbitraire pour le plus grand bonheur de l’UMP.
Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, exaspère depuis des mois les rangs de l’opposition : non respect du Règlement, des droits de l’opposition et incapacité à s’imposer comme juge au dessus des partis. A tel point qu’un député communiste, Maxime Gremetz (c’est dire !) lors du débat sur la réforme des retraites, ait imploré : « rendez-nous Jean-Louis Debré ! », du nom de l’ancien patron chiraquien du Palais-Bourbon.
Ils viennent d’ailleurs d’envoyer une lettre à Accoyer de trois pages que Bakchich vous livre en exclusivité. Pour lui signaler leur décision : « nous ne siégeons plus au Bureau ni à la conférence des Présidents. Nous ne le ferons plus tant que la présidence de l’Assemblée n’est pas le siège de la démocratie, mais celui de la majorité ».
La faute à un seul homme ? Les qualificatifs pleuvent pour discréditer son autorité. « Le principe d’Etat exige l’existence d’un arbitre impartial », « offrir à notre Assemblée un arbitre digne de ce nom », « mettre fin au système juge et partie »
Des solutions sont esquissées pour apaiser les tensions. D’une, que le « temps d’explication de vote individuel pour chaque député de la Nation soit respecté ». Qu’ensuite, lors des semaines de contrôle parlementaire, de "permettre à l’opposition le droit d’accorder ses journées réservées ». Puis que soit « revalorisé le travail en commission », cœur de la machine législative, en accordant « plus de publicité par une ouverture des débats à la presse ». Et que lors des séances de nuit « soient bannis les décisions de dernières minutes".
Autant de mesures qui « n’appellent aucune modification du règlement, mais des bonnes pratiques afin que la règle majoritaire ne tourne pas au mépris de l’opposition ».
Il y a du boulot.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Ils ont oublié mais c’est sûrement involontaire :
Interdiction de déposer des amendements purement dilatoires.
Chacun doit balayer devant sa porte et il y aura peut-être un espoir que l’Assemblée ne soit plus un cirque grotesque mais le coeur de notre démocratie …