Allez à Matignon pour mieux quitter le super ministère de l’Ecologie ? Pas un si mauvais calcul pour Jean-Louis Borloo à voir les détails du budget de son maroquin vert pour 2011.
Une matinée en commission et trente minutes dans l’hémicycle. Voilà le temps consacré mardi 12 octobre à l’Assemblée pour l’examen de la mission budgétaire phare du Pacte écologique de Nicolas Hulot signé par Sarko en 2007 et immatriculée : « Écologie, développement et aménagement durables ».
Pourquoi un tel empressement ? Sûrement pour faire passer la pilule des 30% de baisse de crédits inscrits dans le budget 2011. Soit quatre milliards en moins dans le futur panier écolo (dont trois alloués dans le cadre du grand emprunt), passé de 13,5 à 9,5 milliards d’euros. Le gros lot du rabot ! Pour les deux années suivantes, ce seront 300 millions qui seront à nouveau économisés sur la mission. Bref, rien de bien Grenello-compatible.
D’autant que ladite mission budgétaire est la rampe de lancement aux financements de projets publics. Des projets pour les transports et iinfrastructures, la gestion des milieux naturels, la protection de la biodiversité, les préventions de pollutions, la sûreté nucléaire, la maîtrise de l’énergie… et le serpent de mer de la lutte contre le changement climatique.
Et il sera bien difficile de compter sur les collectivités locales pour faire avancer le schmilblick écolo puisqu’il leur a été retiré la taxe professionnelle qui représentait 44% de leurs produits de fiscalité. Sans transfert équivalent par l’Etat aux communes, départements et régions pour les financements nécessaires.
Mais qu’on se rassure, cette politique est menée au nom du dogme de « la réduction historique des déficits » jusqu’en 2013.
Ce qui, à l’échelle du super-ministère de l’Ecologie de Jean-Louis Borloo, se mesure par trois types d’économie :
Sur l’ensemble du budget (27 milliards) réduit de 2% ;
Sur le coût des niches fiscales avec la baisse de 10% des crédits d’impôts « verts », type retaper sa maison pour faire des économies d’énergie ;
Enfin par la réduction des effectifs : ainsi 1287 emplois ne seront pas remplacés en 2011.
Borloo, plie tes bagages pour Matignon, la maison tombe en ruines !