Injures raciales, atteinte à la présomption d’innocence et défense de policiers voyous : quand Brice dévisse…
Une donnée évidente : Brice Hortefeux a un problème avec la justice. Il est le premier ministre de l’Intérieur à trôner place Beauvau bien qu’ayant été condamné.
Et d’une, pour injures raciales. C’était le 4 juin dernier : 750 euros d’amende pour avoir tenu en septembre 2009 à l’université d’été de l’UMP des propos jugés "outrageants" envers les personnes d’origine arabe. "Quand y’en a un ça va", etc. Il a fait appel.
Et de deux, ce vendredi, pour atteinte à la présomption d’innocence. Celle de l’ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie à la Chancellerie, David Sénat. 1 euro de dommages et intérêts. Il lui reprochait des propos tenus le 17 octobre lors de l’émission "Le Grand Jury" (RTL-LCI-Le Figaro) à propos des fuites de l’affaire Bettencourt : "un haut fonctionnaire, magistrat, membre de cabinet ministériel, ayant donc accès à des documents précisément confidentiels, alimentait, selon ces sources, vérifiées, un journaliste sur des enquêtes". Verdict signé Brice. Il devrait faire appel, à nouveau.
Et de trois ? Après avoir protesté contre une décision de justice, l’ami de Sarkozy est à nouveau dans la situation d’un gibier de potence. Passible de six mois de prison.
Après que les magistrats de Bobigny ont condamné sept policiers ripoux à des peines de prison, Hortefeux a jugé bon de soutenir ces délinquants. Une solidarité qui a étonné jusqu’à son collègue Michel Mercier, le tout neuf ministre de la Justice. L’histoire est assez simple. À la poursuite d’une racaille, à Aulnay-sous-Bois, une voiture de police heurte un collègue flic. Au lieu d’avouer l’accident du travail, l’escouade rédige de faux PV décrivant le fuyard comme « auteur de l’agression ». Tarif probable pour ce dernier : autour de quinze années de prison. Fidèle à l’exemple donné par Nicolas Sarkozy, la réaction d’Hortefeux n’est pas surprenante. L’idée que nous sommes en guerre contre nos propres délinquants est en vogue. Bien télévisée, elle grignote des voix au FN. Le principe politique qui fait des gendarmes et des policiers des hors-la-loi – au sens qu’ils sont au-dessus d’elle – a créé chez certains fonctionnaires une mentalité digne du Far-West.
Et, chaque jour, des policiers violent la loi. Quand un fait divers a lieu, des flics syndicalistes donnent avec autorité leur point de vue. Qui tombe sous le coup d’une triple infraction : viol du secret de l’instruction, viol du secret professionnel, atteinte à la présomption d’innocence. Encore.
Qu’importe, à l’antenne, la vision policière s’impose. Ce fut le cas lors des « émeutes » de Grenoble, et aussi, après la mort, sous les balles de gendarmes, de « gens du voyage » à Saint-Aignan ou dans le Var. Impunité qui conforte un vieil adage : « Il y a deux sortes de Français, ceux qui sont assermentés et les autres ». Et il y a Hortefeux, l’ami du président.
Du rab sur l’ami Brice dans Bakchich Hebdo n°51 ! En kiosques jusqu’au 23 décembre.
Et sur Bakchich.info :
Vous ecrivez : "À la poursuite d’une racaille, à Aulnay-sous-Bois, une voiture de police heurte un collègue flic. Au lieu d’avouer l’accident du travail, l’escouade rédige de faux PV décrivant le fuyard comme « auteur de l’agression ». "
L’usage du mot racaille est diffamant (en plus d’etre pas sympa), non ? Ah et sinon il me semble que celui decrit comme auteur de l’agression n’etait meme pas la personne poursuivie par la police. C est doublement pas sympa, et diffamant, non ?
Article 434-25 DU CODE PENAL Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002 Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance est puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende.
Les dispositions de l’alinéa précédent ne s’appliquent pas aux commentaires techniques ni aux actes, paroles, écrits ou images de toute nature tendant à la réformation, la cassation ou la révision d’une décision.
Lorsque l’infraction est commise par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables.
L’action publique se prescrit par trois mois révolus, à compter du jour où l’infraction définie au présent article a été commise, si dans cet intervalle il n’a été fait aucun acte d’instruction ou de poursuite.
ON VERRA SI LA LOI EST APPLICABLE A TOUT LE MONDE ! !