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Rencontre avec le conseiller immigration de Sarko

Exclusif / vendredi 1er octobre 2010 par Nicolas Beau
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Alors que le projet de loi sur l’immigration est examiné par les députés, Maxime Tandonnet, l’inspirateur du discours de Grenoble, répond aux questions de Bakchich.

Une taupe d’extrême droite à l’Élysée ? C’est la rumeur qui a enflé dans les rédactions, après la révélation, par le Monde, des noms des deux conseillers du chef de l’État qui avaient rédigé le discours de Grenoble sur la sécurité, prononcé le 30 juillet. Du genre musclé. L’histoire ne retiendra pas le nom de la première plume présidentielle, Cédric Goubet, chef de cabinet à l’Élysée. En revanche, le second conseiller, Maxime Tandonnet, qui travaille avec Nicolas Sarkozy depuis 2005, est présenté, ici ou là, comme l’inspirateur extrémiste du chef de l’État. Un genre de Patrick Buisson, ce politologue aux amitiés douteuses, consultant à l’Élysée, qui a fait couler beaucoup d’encre voici un an.

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«  La presse nous présente, Buisson et moi, comme coauteurs du discours de Grenoble, mais je ne l’ai jamais rencontré », explique Maxime Tandonnet. Et de poursuivre : «  Peu importe, j’apparais comme le coupable idéal pour les adversaires de la politique sécuritaire actuelle. » C’est lui en effet, énarque et sous-préfet, qui a travaillé sur la grande loi répressive de 2006. Et lui encore qui, sous l’autorité de Claude Guéant et de Christian Frémont, respectivement secrétaire général et directeur de cabinet à l’Élysée, est désormais en charge des dossiers sensibles de la sécurité et de l’immigration.

Le procès en sorcellerie lepéniste qui est fait à Tandonnet est bien mal venu. Discret, de tradition familiale gaulliste, cet énarque ne s’est jamais inscrit à un parti. Dans un ouvrage paru en 2009 [1], Maxime Tandonnet s’est livré à une passionnante enquête sur les 3 000 lycéens qui ont bravé l’occupant pour commémorer le 11 novembre sur les Champs-Élysées, en 1940, premier grand acte de résistance aujourd’hui oublié.

Le conseiller de Sarkozy mène, depuis dix ans, une véritable croisade pour « réconcilier la France avec son immigration. Les bons sentiments, assène-t-il, ne peuvent pas servir de politique. On veut bien accueillir toute la misère du monde, mais de préférence dans le jardin de son voisin. » Les remèdes que Maxime Tandonnet préconise pour « sortir du chaos » – du titre de son dernier ouvrage [2] –, relèvent de l’artillerie lourde. « Nos voisins favorisent l’immigration du travail, constate-t-il, pas nous. » Et aussi : « Pourquoi nous refusons-nous à raccompagner à l’étranger des immigrés sans-papiers quand ils ont des enfants, alors que les autres en Europe le font ? » Ou encore : « Il n’est pas normal que les déboutés de l’asile politique, deux tiers du total, restent en France. »

Avec une précision chirurgicale, Maxime Tandonnet rappelle quelques données de base. Au hasard : la progression dans les années 90 du nombre d’étrangers entrés en France, passant de 150 000 à 300 000, via, notamment, l’asile politique ou les études ; les 91 000 kilomètres de frontières des pays européens de l’espace Schengen bien difficiles à surveiller ; ou, enfin, l’explosion, entre 1998 à 2004, du nombre de grands malades admis à être soignés en France, passant de 1000 à 16000.

Dans la foulée, Tandonnet évoque « le lynchage » médiatique dont serait victime l’actuelle politique gouvernementale. Et le même de stigmatiser, chez certains opposants à la politique élyséenne, le rapprochement « insidieux, permanent, obsessionnel » avec la période vichyste.

Projeté dans la lumière des médias, Maxime Tandonnet se veut flegmatique. « Seule la vérité des faits m’intéresse », professe ce lecteur de Charles Péguy, Raymond Aron et Albert Camus. Du classique. Pour autant, Maxime Tandonnet n’est pas un tiède. Et qu’il soit « très peu gauchiste », comme le Canard enchaîné l’a écrit, le fait sourire. « Ce n’est pas vraiment méchant, n’est-ce-pas ? » Est-ce dû au mimétisme avec son patron ? Dans ce plaidoyer contestable mais étayé, le conseiller de Sarkozy cède parfois à l’invective, évoquant « une délinquance de haine » dans les cités ghettos et «  la haine de soi » des élites bien-pensantes. Dommage, ces excès de langage discréditent son propos. « C’est possible », admet Tandonnet, qui a la modestie des vrais orgueilleux. « Si c’était à refaire, je le referais ».

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[1] 1940, un autre 11 novembre, éd. Tallandier, 249 pages, 18 euros

[2] Immigration, sortir du chaos, éd. Flammarion, 206 pages, 15 euros.


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4 MESSAGES

Forum

  • Rencontre avec le conseiller immigration de Sarko
    le samedi 30 octobre 2010 à 11:13, lozat a dit :

    M. Beaunicolas, j’ai arrêté d’acheter bakchich hebdo, et j’ai encouragé mes amis à faire de même, le jour où j’ai lu votre article sur maxime tandonnet : article complaisant dans lequel vous oubliez de faire votre travail de journaliste, à commencer par vérifier les propos de votre interlocuteur. Ce brave tandonnet, gaulliste, qui a écrit un vibrant ouvrage sur des lycéens résistants, serait aujourd’hui exagérément considéré comme la plume extrémiste de Nicolas sarkozy.

    Que vous considériez qu’il soit outrancier de considérer tandonnet de vichyste, je vous l’accorde ; mais de là à jouer son avocat et de citer ses phrases sans le recul et l’analyse que devraient vous imposer votre profession est purement scandaleux. Ainsi, j’apprends avec surprise que M. Tandonnet "mène une véritable croisade" pour réconcilier la france avec son immigration, lui, le conseiller d’un président qui amalgame immigration et délinquance, le conseiller d’un président de la République française dont le pays est montré du doigt par le vatican, l’union européenne, la LDH et j’en passe, à cause de la stigmatisation d’une partie de la population vivant sur le territoire français. Plus loin dans l’article, vous citez encore M. Tandonnet qui prétend que ce gouvernement ne "raccompagne" pas (rien que le mot est insultant au regard de la réalité qui expulse) à la frontière des sans papiers qui ont des enfants. ET là, M. Beaunicolas, mon sang ne fait qu’un tour !!! Ignorez vous que les diffèrentes lois de Hortefeux et Besson séparent des familles entières ou expulsent des familles entières suivant les cas ? Ignorez vous que certains centre de rétention sont désormais équipés de nurserie pour pour pouvoir accueillir soit disant dignement les bébés qui doivent être expulsés ? Dans quelle réalité vivez vous M. beaunicolas ? Je pourrai enquêter et citer des dizaines d’exemples qui contredisent les propos de M. tandonnet, ce pauvre homme, victime de "lynchage". Mais il me semble que c’est votre travail de journaliste de vérifier de tels propos ? Est ce qu’un coup de teléphone avec "le trop gauchiste" RESF aurait déplu à votre chroniqueur, ex conseiller de jacques Chirac ? Cher M. Beaunicolas, comme il est émouvant de voir avec quelle compassion vous défendez dans cet article maxime tandonnet, pour qui "seule la vérité des faits l’intéresse". La vérité, c’est que M. Tandonnet est un menteur mais qu’il se rassure, il n’a pas besoin d’endosser le costume de coupable idéal pour les adversaires de la politique sécuritaire. Nul besoin de se présenter comme victime alors qu’il est sur le promontoir des bourreaux. Régulièrement il reçoit des pétitions et des messages lui demandant un peu d’humanité pour tel ou tel enfant dont un des parents va être expulsé ; régulièrement, il fait la sourde oreille, sachant que si c’était à refaire, il le referait. Cette dernière phrase, oui, elle me rappelle un ancien préfet …. mais toute ressemblance à des personnages existants ….. est purement fortuite. M. Beaunicolas, je compte sur vous pour faire un article un peu plus équilibré, pour vérifier les chiffres et les propos de M. Tandonnet auprès de structures de la société civile, à moins que vous ne préfereriez, comme votre collègue du Point, nous faire un bel article sur la polygamie, avec de vraies sources …. inexistantes. Cordialement, Olivier Lozat

  • Rencontre avec le conseiller immigration de Sarko
    le vendredi 1er octobre 2010 à 16:19, Abdalak a dit :

    "Dommage, ces excès de langage discréditent son propos."

    C’est bon ça. On le garde.

    "LES EXCES DE LANGAGE DISCREDITENT LE PROPOS"

    Je propose même que cette phrase soit inscrite en page d’accueil de Bakchich.

    On pourrait aussi modifier le message adressé aux posteurs :

    "Ce forum est modéré à priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site. Attention : les excès de langage discréditent votre propos."

    Bon week-end

  • Rencontre avec le conseiller immigration de Sarko
    le vendredi 1er octobre 2010 à 11:43, Hiram a dit :

    Maxime Tandonnet est un homme de l’ombre, bien propre sur lui, sans l’ombre d’un mot qui fâche sur les immigrés.

    Mais les arguments de Maxime Tandonnet ne sont que les arguments comptables d’une réflexion purement idéologique. Si on y ajoute une pincée de victimisation type FN et un soupçon de "m’sieur les autres font la même chose et même en pire…" on obtient cette affligeante vision de l’immigration bien propre et bien nettoyée (au karcher ?), qui conduit aux dérives que l’on sait.

    La logique comptable conduite par des hommes, bien propres sur eux, en blouse blanche et gants blancs, l’Histoire est là pour nous rappeler où çà mène…

  • Rencontre avec le conseiller immigration de Sarko
    le vendredi 1er octobre 2010 à 11:33, naji el ali a dit :

    Ce que ce conseiller,et l’ensemble des intervenants sur l’immigration n’ont pas le courage d’assumer,c’est le fait que parler de ce sujet sans remettre en cause la politique africaine de la France ,reflète leur démagogie,et surtout un calcul puremement politicien.

    Continuer à soutenir l’ensemble des dictatures africaines par des falsifications d’élection :Gabon,Togo,ou tout simplement par un soutien politique :le général Ben Ali ,Ghaddafi,dont certain services sont des passeurs notoirement dénoncés par des clandestins africains,est une imposture vis à vis des francais et des étrangers.

    le jour ou ce conseiller souhaite réellement débattre d’immigration et trouver des vraies solutions,je l’invite à travers Backchich à un débat sans concession ni langue de bois.

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