En attendant le passage de la voiture-balai de l’Elysée à l’heure du remaniement, chaque ténor de l’UMP, Nadine Morano en tête, a soigné son image lors de l’université d’été du parti.
Forte de sa prévoyance, l’UMP avait installé au cœur de son université d’été un stand de formation aux premiers secours. Bien utiles pour des membres du gouvernement qui risquent de passer sur la civière, frappés par la volonté de Sarko de constituer un éxecutif resserré d’ici octobre en vue des présidentielles de 2012. De là vient l’idée d’avoir organisé le raout de la majorité de la rentrée dans un club privé, à Port-Marly dans les Yvelines, aux allures de camp de vacances.
Avec, pour ne fâcher personne, salle de muscu pour les ex-ministres prêts à repartir au feu en 2012 (Karoutchi et Jego), piscine et sauna pour les pré-retraités forcés de la Sarkozie dont nombre de secrétaires d’État. Une huile de l’UMP de jeter Eric Woerth, empêtré dans l’affaire Bettencourt, avec l’eau du bain lors de sa timide apparition avant le discours de François Fillon : « ça sonne comme une oraison funèbre ».
En attendant le passage de la voiture-balai de l’Elysée, chaque ténor de l’UMP prit un soin tout particulier à soigner son image médiatique. Là, un gueuleton autours de militants pour Xavier Bertrand afin d’éviter de croiser Jean-François Copé. Lui qui dit « ne pas avoir la bougeotte » bien qu’on lui prête en coulisse un retour prompt au gouvernement. Ici, Eric Ciotti, le Dupont et Dupont de la sécurité avec Hortefeux de l’équipe Sarkozy, à la table PACA. Enfin, de simples passages éclairs pour d’autres : Douillet venu prendre un bain avec les élus de sa circonscription des Yvelines. Lagarde, Alliot-Marie, Joyandet, Chatel, Jouanno, Bachelot, Morano venus pointer à l’heure de l’oral des caméras sur le coup des 17h en attendant… Fillon. Dernier des mohicans de la politique d’ « ouverture » à Port-Marly, Jean-Marie Bockel avait fait le déplacement.
C’est dire toute l’importance de brûler un dernier cierge aux journées d’été avant le jugement dernier prononcé des cieux du château. Seul Franck Riester se voit, en toute modestie, promu en éventuel ministre, d’où sa présence aux festivités jusqu’à une heure tardive au côté de Nadine Morano s’il était encore besoin de le préciser.
Il faut dire qu’avec leurs soucis d’adultes, ils avaient, le temps d’un après-midi ensoleillé, entre deux tranches de foie gras à déguster, de quoi se consoler en saluant la réélection de leur poupon politique, Benjamin Lancar, réélu à la tête des Jeunes Pop avec 78% des voix. En voilà bien un qui a tenté de les réconforter à marteler « l’unité du parti ». D’autant que le jeune pousse de 25 ans manie à la perfection la vulgate sarkozyste, qui, dans ses excès de jeunesse, n’hésite pas à « refuser d’être sacrifié sur l’autel de la bêtise de la gauche ». Faire la campagne de Sarko en 2012 est à ce prix.
D’affreux détracteurs de dire que les opposants balayés du bureau politique n’« ont même plus le droit de parler aux journalistes de canard de gauche ». Sûrement, ce que Xavier Bertrand, qui a fait de Lancar son poulain, considère comme « un retour aux fondamentaux ». À savoir sécurité, travail, et un beau tapis de bombes sur le PS.
Bakchich est allé vérifier auprès de militants et membres de l’UMP s’ils avaient bien révisé leur cahier de vacances du parti : pourquoi organiser un campus d’été moins « bling-bling », que penser de la volonté de l’UMP d’éponger les factures de la Chiraquie, et la définition d’un Rom. Réponses :
La palme à Eric Raoult, qui définit les Roms comme "un peuple orphelin qui n’a pas compris qu’on ne peut pas s’établir en France".
Lire ou relire sur Bakchich.info :