Le directeur du FMI inspire le monde des lettres. Cinq livres sont programmés pour début 2011, dont un qui ne plaît guère aux communicants du socialiste : l’auteur a subi des pressions.
La candidature de Dominique Strauss-Kahn aux primaires socialistes se préciserait-elle ? En tout cas, une nouvelle avalanche de livres sur le directeur du Fonds monétaire international va débouler au début de 2011.
Le coup d’envoi est donné au Seuil par l’Argentier du monde, DSK à Washington de Stéphanie Antoine, qui squattera les librairies le 3 février. La journaliste de France 24 a rencontré DSK à plusieurs reprises ainsi que des membres de son entourage. Bref, cela sent plutôt l’hagiographie que l’enquête à charge.
Dans le même registre, Claude Askolovitch, chroniqueur au JDD, s’attelle à un projet pour Grasset, dont la date de sortie serait conditionnée par la décision du « pacha de Washington ».
Une biographie politique signée par Michel Taubmann aux Éditions du Moment serait aussi dans les cartons.
Et puis il y a DSK, l’anticandidat (éd. Hugo et compagnie) de Jean-Pierre Gonguet. Le journaliste de la lettre confidentielle le Pli s’est intéressé au rapport qu’entretient DSK avec le pouvoir et le désir. Un livre apparemment sans concessions. « C’est un homme qui a besoin d’argent, de pouvoir et qui vit pour cela, explique le texte de promotion (…). C’est un indécis mal entouré en politique parce qu’il ne comprend pas la politique (…). Bref, un anticandidat que nous ne verrons jamais à l’Élysée. »
Annoncé pour mars, le projet n’a pas l’air de plaire au cercle des communicants de Strauss- Kahn. Après plusieurs coups de fil entre l’auteur et l’un des membres d’Euro RSCG, une rencontre a eu lieu au Café de Flore, le 17 février. La discussion aurait vite pris, selon Gonguet, un tour menaçant : « “On ne vous aidera pas, m’a-t-on dit. Si vous écrivez des bêtises, vous aurez de nos nouvelles.” Lors d’un coup de fil ultérieur, on s’est aussi insurgé sur le fait que je puisse me servir de leur nom pour contacter des gens par e-mail. Ce qui est faux. »
À Euro RSCG, on nie l’opération de déstabilisation. De toute façon, DSK n’aurait pas le temps de participer à tous les projets. On préfère surtout parler du livre que prépare Anne Sinclair sur la vie de son grand-père, le galeriste Paul Rosenberg, marchand de Picasso dans les années 20. Cela n’aurait, bien sûr, rien à voir avec la présidentielle.