Paul Giacobbi compte les jours avant sa nomination en tant que secrétaire d’Etat à la Fonction Publique de Sarko. De quoi remuer l’eau du bain de l’île de Beauté.
Lorsque Jean Claude Guazzelli, l’ex directeur du Crédit Agricole de l’île et ancien grand argentier ultralibéral de la Collectivité corse, partisan acharné du "corsisme", s’est affiché, au début du mois d’août, aux journées nationalistes de Corte, plusieurs observateurs attentifs ont compris le message. « Jean Claude a fait le voyage chez les natios, tendance dure, car il a compris que Paul Giacobbi serait appelé au gouvernement et que la démarche du clan "corsiste" avait désormais du plomb dans l’aile. Le seul salut pour le courant corsiste passe donc inévitablement par une alliance avec tous les natios. Et Jean Claude, qui avait réussi l’exploit de prêter quelques 176 millions d’euros à des gens qui n’appartenaient même pas forcément au monde de la terre, sait désormais que c’est le seul wagon qu’il puisse encore prendre en marche. »
Lors des dernières territoriales, c’était en effet Paul Giacobbi, le président PRG du conseil général de Haute Corse (et prochainement sous-secrétaire d’État chez Sarko I) qui avait proposé une liste transversale "La Corse en marche". Ici, on retrouvait côte à côte des radicaux de gauche en dissidence avec les instances nationales, bras dessus, bras dessous avec des anciens RPR tous unis au nom du "corsisme". Ce courant politique rassemble un nouveau clan aux allures ultralibérales désireux d’une île davantage autonome, mais surtout davantage subventionnée…pour le plus grand bonheur des affairistes locaux, bien entendu ! Mais, aujourd’hui, avec la nomination de son leader au gouvernement, le corsisme se trouve dans une belle impasse.
Et l’hypothèse d’une alternative, sans alternance dans le système clanique insulaire n’est donc plus à l’ordre du jour. Inutile de préciser que les passerelles entre le clan corsiste et les natios modérés ont toujours été aussi larges que des autoroutes américaines. Désormais ces passerelles, faute de survie, s’élargissent encore plus, en direction des natios "frontistes", l’aile indépendantiste du mouvement de plus en plus ancrée à droite.
La nomination de Paul Giacobbi au gouvernement, et plus précisément au poste de secrétaire d’État à la Fonction Publique, laissera désormais le champ libre à l’UMP insulaire lors des importantes échéances territoriales de l’année prochaine.
Il est intéressant de remarquer que le patron du parti sarkozyste, l’assureur militant Xavier Bertrand a passé ses vacances estivales, sur sa moto, en sillonnant l’île de Beauté. Sa mission ?
D’un côté préparer les clans de l’UMP corse à la nomination au gouvernement du PRG Paul Giacobbi….une nomination qui, selon nos informations, a quelque peu irrité, dans un premier temps, le président de l’assemblée de Corse, Monsieur Camille de Rocca Serra. Eh, oui, car le Camillou aurait tant souhaité que son ami Nicolas Sarkozy le propulse à une place de sous-secrétaire gouvernemental. Fort de son pouvoir de persuasion Xavier Bertrand est, parait-il, parvenu à faire avaler cette couleuvre au bouillonnant héritier du clan Rocca Serra.
Mais un autre problème, et non des moindres a monopolisé l’activité de Xavier Bertrand. Le secrétaire général de l’Union pour un Mouvement Populaire, s’est retrouvé, en effet, au beau milieu d’une bataille intestine qui ronge ses troupes corses. Une véritable guerre civile qui fait rage dans l’île entre le président de l’assemblée Camille de Rocca Serra et le président de l’exécutif de Corse, Ange Santini. Camillou ne veut plus gouverner la collectivité territoriale avec son "ami" Ange. Faute d’avoir été choisi pour être sous secrétaire d’État, il souhaite désormais s’emparer du conseil exécutif de la Corse, ayant compris que la charge de président de l’assemblée territoriale le cantonne dans un rôle digne d’une reine d’Angleterre… en miniature !
Malgré son manque d’expérience et un déficit de compétences évident, Camillou exige désormais les pleins pouvoirs. Et, surtout, il déteste son "ami” Ange qui n’a même pas été capable de porter le nouveau plan d’aménagement de l’île, le fameux PADDUC, à bon port. Un plan qui aurait ravi les partisans du bétonnage de l’île, dont Camillou en est le fier représentant. Un plan qui à cause du scandale provoqué par les révélations d’Amnistia.net relayées par Bakchich a bel et bien été obligé d’être retiré.
"Au gouvernement, à l’heure actuelle, il me semble qu’aucun ministre n’ait une marge de manœuvre suffisante. Et donc, en l’état actuel des choses, la démarche ne me paraît pas intéressante" avait déclaré à Bakchich le député corsiste Paul Giacobbi au début du mois de mai. La canicule estivale, ainsi que les amicales pressions de son frère d’obédience Xavier Bertrand, doivent lui avoir fait changer d’avis.
Selon nos informations, il acceptera d’être nommé au gouvernement d’ici la fin du mois.
Lire ou relire sur Bakchich :
Ah, on m’annonce dans l’oreillette que Sarkozy renonce à élargir encore son équipe et que Giaccobi ne participera finalement pas à la prochaine saison du Sarko Show. Il n’a pas été sélectionné par la panel OpinionWay.
"[Vos] informations" (sic) sont mauvaises.
très bonne question ça Giacobbi fait-il partie d’une loge
A part ça je m’inquiète de ne plus avoir de nouvelles de Jano Glavanille (et framboise) le fameux candide de Bakchich qui se demandait comment peut-on être persan pachtoune ou balouchisteux, il est has-been ou quoi ?