Le Général avait son parti de godillot, Sarko Ier va plus loin. Il a des groupies, les jeunes populaires…
Si les jeunes de l’UMP n’existaient pas, il faudrait les inventer. Car leur capacité à aduler les ministres nommés par leur dieu vivant, Nicolas 1er, est infinie. Leur sens de la flatterie constitue une pommade bienfaitrice pour les membres du gouvernement Fillon. Et leur ravissement fait plaisir à voir, à l’heure des premiers couacs de la rentrée. Ainsi, une belle brochette de responsables départementaux du mouvement des « Jeunes Populaires », tels qu’ils se baptisent, est venue à Paris le week-end du 1er et 2 septembre, afin d’entendre la bonne parole de la Sarkozie. Et ce fut, aux dires des témoins, un grand moment. La délégation était menée, comme il se doit, par le président des Jeunes Populaires, un vaillant militant issu des rangs de l’armée, qui s’appelle Fabien de Sans Nicolas. Un nom pareil, pour un fan de Sarko, c’est un crève-coeur, mais cela ne s’invente pas.
Reçus pour un petit-déjeuner à Matignon, les groupies ont été accueillis par le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, François Fillon étant retenu dans la Sarthe. Le message était clair : il faut « expliquer aux Français l’enjeu des réformes engagées par le gouvernement ». Message reçu. Puis c’est Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, qui, au siège du parti, a répété les mots d’ordre, tout en promettant aux petits jeunes de leur assurer un « quota » de places dans les listes des candidats aux prochaines élections municipales. Formidable. Ils ont ensuite déjeuné à Bercy, à l’invitation d’Eric Woerth, qui continue de cumuler allègrement les casquettes de ministre du Budget de la France et de trésorier de l’UMP. « Pas le temps de profiter de la vue et des fauteuils confortables, raconte un blogueur de la délégation, il était déjà l’heure de se rendre à l’UMP pour rencontrer David Martinon, porte-parole du Président de la République. Très décontracté, il a répondu à l’ensemble de nos questions, parfois même les plus sensibles. » Diable, sont-ils allés jusqu’à demander à quoi servait François Fillon ou Cécilia Sarkozy ? Mystère.
Mais le clou fut sans doute l’apparition de Rachida Dati, ministre de la Justice qui a littéralement « envoûté » les jeunes cadres de l’UMP. « Nous étions sous le charme de cette femme méritante, dynamique et compétente, symbole d’une France qui change. Elle a présenté sa feuille de route pour la rentrée. Des objectifs précis et une volonté indefectible ». Le cirage de pompes est exemplaire. Pas un mot sur les membres du cabinet de Dati, qui ont préféré fuir la place Vendôme, plutôt que de continuer à bosser avec cette « méritante ».
Les « Jeunes populaires » sont rentrés chez eux emballés par cette tournée parisienne. Avec la promesse de voir « le Président » en chair et en os le 15 septembre, lors d’une réunion sur le thème des institutions. Pour eux, tout baigne et le miracle continue !