Portrait de l’enfant terrible du cinéma français. Fred Journet et Sarah Lelouch ont passé six mois avec Samy Nacéri. Six mois avant qu’il ne replonge et qu’il reparte en prison. Voyage dans la réinsertion d’une star.
« Je voulais faire un film sur la réinsertion. » Le point de départ de Sarah Lelouch, productrice de Watch-us, n’avait rien à voir avec le phénomène people ou autres histoires de star. Si elle a choisi Samy Nacéri, c’est au hasard d’une émission de Marc-Olivier Fogiel, où l’acteur, en permission exceptionnelle, annonçait sa libération dans les prochains jours.
Choisir une star de cinéma, « c’était aussi un moyen d’avoir plus de résonances sur les difficultés de la réinsertion française », explique-t-elle. Mais filmer Nacéri, c’est vivre au contact permanent d’un homme impatient, hyperactif, une personnalité complexe au sourire angélique, aussi charmante qu’imprévisible mais habitée par des démons. Si la réinsertion est bien traitée, ce n’est plus le cœur du film qui a peu à peu laissé la place à la personnalité de Samy Nacéri.
« Je ne ferai pas "Fréquenstar" » a prévenu Fred Journet, le réalisateur du film, et en effet, c’est beaucoup plus intéressant. Issu du milieu cinématographique, Journet s’est régalé à filmer cet acteur grisonnant, honni des plateaux de cinéma et de théâtre, « captant la lumière comme jamais ». Le film est rythmé, assez stylé (avec des petits effets cinématographique), jamais voyeuriste, évitant les polémiques inutiles. « On s’est attaché à seulement énoncer les faits, précise Sarah Lelouch, avec comme appui les décisions de justice. » Sa vie, traitée de manière chronologique, ne fait pas l’écueil de ses déboires avec la justice dès 1982 et une affaire de braquage. Quatre ans de prison. Extrait du film.
Puis la parole est donnée à ses proches, ses avocats, des professionnels du cinéma comme Luc Besson ou Claude Lelouch. Pas toujours tendre, le producteur de Taxi affirme que Samy ne fait pas toujours la différence entre le cinéma et la réalité. Qu’il devrait affronter une bonne fois pour toutes les démons de son enfance. On apprend qu’une de ses blessures est notamment le départ de son père qui retourne en Algérie quand il avait seize ans. Dans son premier film, "Raï", il joue un personnage étrangement proche de son histoire. Un jeune qui pète les plombs, pourri d’embrouilles, et qui pleure la mort de son père. (Voir l’extrait sur Dailymotion à 6,30) Fred Journet commente qu« ’il n’est pas simple de revenir sur ces questions d’enfance, de rapport au père alors que la personne ne veut pas les aborder d’elle-même pour elle-même. »
« On a commencé le film sans savoir quand on le terminerait » rapporte Sarah. Au bout de six mois, Samy Naceri repart en garde à vue pour avoir donné un coup de couteau devant la boîte le Mistral à Aix-en-Provence. Le film s’arrête et passe au montage. Aujourd’hui Samy est sorti, il risque encore de retourner en prison pour cette affaire. « Il se bat » nous disent Fred et Sarah. « C’est un gars qui lâche rien ». Depuis qu’il est ressorti, il semble se tenir à carreau, et a pour projet de jouer un monologue produit par Louvin en octobre 2010.
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Dans votre article il manque un mot pour comprendre le cas Nacéri : c’est "cocaïne".
Quand on voit comment cette substance peut transformer un pauvre type aussi flamboyant qu’un caniche officiant sur la télé publique (oui, celui qui a pèté les plombs dans un avion essayant de frapper le personnel de bord avec un saumon) on comprend ce que la prise de cette merde peut faire à un type aussi volatile que Nacéri…
On croit rêver, pauvre petit !
Cette violence ça ne s’invente pas, elle transpire de ses pores, ne serais ce que lorsqu’il s’exprime Il ne changera jamais.
Quand on a tout, et qu’on est sorti de la mouise, et qu’on repète à l’infini, il ne faut pas pleurer parce qu’on a perdu ses avantages et beaux costumes "de la marque" !