Critiquer l’armée, et l’adjudant incendiaire de Marseille, c’est un acte anti-national, non bienvenu alors que notre pays est en guerre.
Défendons l’armée et son adjudant, l’incendiaire de la campagne marseillaise. A la télévision, j’ai vu et entendu un certain François Fillon, rouge braise de colère, vitupérer le sous-officier qu’il accuse d’avoir fait flamber les faubourgs de la ville au prétexte de mettre le feu aux poudres. Gaudin aussi, le Tonton de Marseille qui, contre notre armée et ses pourtant si jolis soldats, tenait des propos que je vais de ce pas transmettre au « falot », le tribunal militaire. Visiblement ce Fillon et ce Tonton Gaudin ignorent que nous sommes en guerre, que critiquer l’armée, atteindre à son moral pour le plomber, en faire donc des soldats de plomb, est l’acte le plus anti-national que l’on ait observé depuis des lampadaires, je veux dire des lustres.
Comment deux dirigeants de la Nation peuvent-ils ignorer qu’en Afghanistan l’adjudant combat le taliban ? C’est-à-dire défend la France contre le terrorisme, évitant à chaque citoyen, le soir avant de se coucher, d’avoir à regarder sous son lit afin d’y déceler si un cruel barbu ne s’y cache ! Faut-il donc interdire l’entraînement de l’adjudant et de sa Légion ? Vous me répondez, ignorant l’importance de la mission de notre armée coloniale, que l’on peut « s’entrainer sans faire brûler Marseille » ! Et je réponds « non » en donnant un exemple.
Pendant la guerre, dans le but d’en chasser le terroriste et le rastaquouère, on a bien fait sauter le Vieux Port. Et qu’est devenu cinq ans plus tard Bousquet, le pivot de cette opération dynamite sur le bas de la Canebière ? Et bien il est devenu le meilleur ami de François Mitterrand… Vous voyez donc que cet adjudant qui nous défend a de l’avenir et qu’il est sot, mesquin, que c’est prendre le parti de l’anti-France, que de mégoter sur ses méthodes de préparer la guerre qui préparera la paix… Si nous avons gagné 14-18 après avoir perdu 70, c’est grâce à des types comme cet adjudant ! Capables de faire feu de tout bois ! Je plaide sa relaxe et souhaite même la médaille du feu pour ce nouveau combattant.
Semblables à Fillon et Gaudin (pardon), vous ne mesurez sous doute pas l’importance de cette Quatrième Guerre Mondiale déjà commencée, dans votre indifférence, au pays pachtoun. Heureusement, outre l’adjudant à traçantes, un autre homme veille pour notre compte sur la ligne bleue du Lubéron, je parle de Thierry Mariani, député du Vaucluse. Succédant à l’ineffable Lellouche, qui donnait des cours d’agriculture aux paysans de la vallée du Panchir : « Allez les gars, ne plantez plus du pavot mais des patates ! », Mariani est maintenant en charge du dossier « Afghanistan-Pakistan ». Ce petit homme propre sur lui est donc notre Clémenceau, notre « Père la victoire ».
Pour l’avoir rencontré, je sais que ce garçon, ami historique de Sarkozy, tient fermement un unique cap : rester à l’UMP tout en doublant Le Pen sur sa droite. Ça c’est de la régate. Si j’étais le président de la République, ce qui ne risque pas d’arriver même si Larcher est malade, Mariani, je l’aurais plutôt nommé « Grand délégué pour l’amitié de la France avec la jeunesse Russe » (GDAFJR), puisque l’ex-URSS est un pays qu’il connait si bien. D’ailleurs, peut-être bien qu’on l’a nommé à son nouveau poste parce qu’à Moscou il a rencontré des vétérans de Kaboul ? Tout ça pour vous faire comprendre que la guerre est une affaire sérieuse et qu’elle mérite votre sacrifice.
Rebondissant sur Clémenceau, et son célèbre « la guerre est une affaire trop sérieuse pour être confiée à des militaires », je suggère, vingt-trois ans après l’affaire Greenpeace, de commencer par démilitariser la DGSE. Ce serait un premier moyen pour gagner la guerre. Mon argument ? Le dernier avatar des deux malheureux agents capturés en Somalie. Leur sort ne me fait pas rire… Alors que leurs chefs sont rigolos. Ainsi il se trouve des officiers de notre service secret capables de donner un ordre de mission aussi bête : « Bon, les gars c’est simple, vous allez jeter un œil à Mogadiscio et vous dites que vous êtes journalistes… ». Facile. D’ailleurs, c’est tout simple, l’hôtel où logeaient ces malheureux ne s’appelle-t-il pas « Sahafi », ce qui signifie « journaliste » ! Je n’ai pas entendu dire que, tel notre adjudant feu et flamme, un chef de la DGSE se soit fait tirer l’oreille pour ces deux soldats perdus… Vive l’armée.
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