L’Europe critique la France sur les Rroms ? "C’est nous qu’on commande !", répond en substance Pierre Lellouche. Le même se félicitait pourtant de l’Europe défenseur du "respect des minorités".
Mais pourquoi sont-ils si méchants ?! Après le Pape, les plus grands journaux du monde (The Independent, El Pais, New York Times et l’ONU, c’est l’Europe qui s’en prend à notre pauvre gouvernement chasseur de Rroms.
« C’est une honte, la discrimination selon l’origine ethnique n’a pas sa place en Europe (…) C’est une situation que j’espérais que l’Europe n’aurait pas à vivre à nouveau après la Deuxième Guerre mondiale », s’est enflammée la Commissaire européenne à la Justice Viviane Reding, menaçant la France de poursuites.
« La France est un grand pays souverain. On n’est pas à l’école. Nous appliquons notre loi », a argué Pierre Lellouche. Comme l’indique l’AFP, le secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes a aussi contesté que la Commission européenne soit la gardienne des traités européens : « le gardien des traités c’est le peuple français ». Voilà qui est dit : que la Commission s’occupe de ses affaires et les Rroms seront bien gardés ! D’autant que les attaques de Reding s’ajoutent à celles du commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg qui avait comparé sur Twitter la rhétorique employée contre les Rroms à celle qu’utilisaient les régimes nazis et fascistes. Ce mercredi, Hammarberg a rappelé que la répression contre cette population nomade « a atteint son apogée dans les années 1930 et 1940 ».
Mais, Pierre Lellouche, ce n’était pas le gugusse qui n’avait pas de qualificatifs assez élogieux pour décrire les bienfaits du Conseil de l’Europe qui « s’occupe des libertés fondamentales sur le continent » ? « J’ai voulu, en consacrant une journée entière à ce jour anniversaire, marquer l’attachement de la France à cette très belle institution » , clamait-il à l’occasion des 60 ans de l’instance interviewé par la chaîne Alsace 20 en octobre 2009 (à partir de la cinquième minute).
« On ne rend pas assez hommage à l’engagement de ces gens (…) pour enquêter sur les droits de l’homme, sur l’état des prisons, sur le respect des minorités dans l’ensemble des pays du continent », ajoutait Lellouche dans un même élan. « C’est un endroit très important, de dialogue et de tolérance. (…) Je voulais juste lui dire que cet endroit qu’il va diriger aura tout le soutien de notre pays ».
Quelques jours plus tard, c’est un Pierre Lellouche encore plus fier de se sentir Européen. « Une très belle institution dont nous pouvons être fier. Elle défend nos valeurs, la démocratie, la liberté de la presse, le droit des minorités. (…) La cour européenne des droits de l’homme qui représente un mécanisme formidable de défense des droits de l’homme pour 800 millions d’européens dans 47 pays. (…) Oui, nous voulons réinvestir, redynamiser le conseil… Nous serons à vos côtés » Jusqu’à ce que vous nous critiquiez, a-t-il omis d’ajouter.
Ce titre intellectuellement et humainement choquant est tout simplement la traduction de l’expression "reconduite aux frontières" en anglais.
En effet, le traducteur Google traduit cette expression par "deportation order". Source : http://translate.google.fr/#fr|en|reconduite%20aux%20fronti%C3%A8res
Autrement dit, à chaque fois que le gouvernement prononce l’expression "reconduite aux frontières", c’est-à-dire tous les jours, les propos du gouvernement sont traduits en anglais par ce terme que l’on n’ose prononcer tant il fait référence aux heures sombres de notre Histoire. C’est justement notre histoire qui fait que nous ne devrions pas recourir à ce type de mesures.
Quand l’UMP répond qu’il n’y a pas de chambre à gaz mais seulement reconduite, c’est oublier que le simple déplacement des populations basé sur l’origine reste un fléau que tout pays démocratique doit combattre, y compris la France.