Le Sénat, c’est comme les Galeries Lafayette, il s’y passe toujours quelque chose. En cette rentrée, c’est le musée du Luxembourg, propriété de l’institution, qui fait parler de lui.
Après avoir gratifié les amateurs d’art de flamboyantes expositions sur la Renaissance italienne (Botticelli, Titien…), voilà maintenant qu’il gratte ses croûtes. Et organise à compter du 16 septembre une modeste exposition sur le créateur américain Louis Comfort Tiffany. Une fois n’est pas coutume, le président du Sénat n’honorera pas le vernissage de son auguste présence : un opportun déplacement en Turquie servira de mot d’excuse.
Il faut dire qu’à l’issue d’un bureau du Sénat particulièrement houleux, le président Gérard Larcher a renvoyé, le 1er juillet, le gestionnaire du musée, Sylvestre Verger, mettant fin brutalement à l’autorisation qui lui permettait d’occuper les lieux. Ayant appris la mauvaise nouvelle par la presse, le sieur Sylvestre est « parti en guerre » contre le Sénat. Débouté par le tribunal administratif, il se pourvoit maintenant devant le Conseil d’Etat.
Il a ainsi rejoint Patrizzia Nitti, la commissaire chargée d’organiser les expositions, dans le club des furieux du musée. Après avoir quitté la maison avec pertes et fracas, celle-ci a en effet balancé une grenade contre le Sénat, coupable, selon elle, d’avoir annulé son exposition sur les « Trésors des Médicis », avec action judiciaire à l’appui. C’est décidément la débandade sous les cimaises : les surintendants des musées italiens qui siégeaient au conseil scientifique du musée du Luxembourg ont tous démissionné en bloc. Et dans cette atmosphère d’amour fou, voilà un préliminaire qui ne manque pas de piment : depuis décembre 2008, le parquet de Paris se passionne pour les méthodes de gestion pratiquées par le sieur Verger. Qui osera maintenant dire que l’on roupille au Sénat ?
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