La rose marseillaise se fane. En plus de la démission du conseil municipal de son leader, Nono Guérini, et de l’affaire des subventions détournées, le PS local se voit obligé d’adouber le maire UMP Jean-Claude Gaudin.
Le vote de la rénovation du stade Vélodrome lors du conseil municipal du 9 juillet dernier n’a pas réjoui que les supporters marseillais, qui réclament un toit pour l’enceinte de leur OM depuis 1998. La bande à Gaudin s’est aussi bien marrée. « Ils sont obligés d’appliquer le programme de Gaudin », sourit narquoise l’une des éminences du sénateur-maire. « Que ce soit au conseil municipal, à l’agglomération ou au conseil général ». Ils, ce sont les socialistes marseillais, encore tous fiérots fin 2008, quand il prirent par un coup de flibuste la communauté urbaine et son magot.
Depuis, l’air se veut plutôt frais du côté du vaisseau bleu, siège du conseil général, véritable épicentre du socialisme marseillais et bastion de Jean-Noël Guérini, le leader de la rose locale.
Echec des recours intentés pour invalider les élections, obligation pour Guérini de démissionner du conseil municipal (cumul des mandats oblige), affaire des subventions détournées qui chatouille le « CG »… et maintenant la couleuvre de voter les grands projets dont Gaudin pourra se glorifier. Amère pilule.
Car le « toit du Vélodrome » sera non seulement financé par la ville mais également la CUM et le conseil général. Le tout dans un partenariat public/privé de 150 millions d’euros. « Et vous les imaginez dénoncer un projet que veulent tous les supporters de l’OM », sourit-on dans l’entourage d’un Gaudin tout jouasse.
Et fort amusé également des simagrées de ses héritiers de la droite marseillaise. Qui, chacun à leur façon, guignent le trône de premier édile. Lou Ravi du Vieux-Port, l’éternel dauphin Renaud Muselier, s’est lancé dans l’idée du « grand Marseille ». « Un bon axe mais qu’il va falloir bosser », juge la garde rapprochée du maire. Plus manœuvrier, Guy Teissier, député-maire du Ve secteur et président d’Euroméditerranée, joue le compromis avec les socialistes pour mener à bien les vastes chantiers confiés à l’organisme, notamment près du port autonome de la ville. Dernier de cordée, Roland Blum joue dans l’ombre du maire fidèle second et premier adjoint.
Avec chacun sa petite idée sur la façon de remplacer le patriarche en 2014. « Muselier joue au baiser de la mort, Teissier compte sur l’accident médical , analyse le premier cercle du maire. Quant à Blum il espère que les deux autres s’entretuent ». Bref un scénario à la Deferre. Maire de Marseille de 1953 à sa mort en 1986, Gastounet partit sans laisser d’héritier et un PS en lambeaux. Et l’étonnant Robert-Louis Vigouroux emporta la mise.
A Marseille, les politiques aussi font leur mercato d’été.
A lire ou relire sur Bakchich.info