Dans une conversation avec des diplomates US rapportée par Wikileaks, le juge antiterroriste Ricard arguait de sa "réputation" pour avoir réussi à faire condamner Djamel Beghal malgré des preuves insuffisantes.
On trouve de l’injuste dans les petits papiers de Wikileaks, du lourd qui jusqu’à présent n’a ému personne. Ainsi les diplomates US racontent, le 9 mai 2005, avoir reçu le juge « antiterroriste » Jean-François Ricard. Première question, que vient faire un magistrat à l’ambassade américaine ? Est-il en mission, vient-il y prendre des ordres, consulter les résultats de la NFL de foot ou la recette du pancake ? On l’ignore mais ça sent l’incrimination de « relation avec une puissance étrangère ». Et ça, c’est le falot suivi de douze balles dans la peau.
Le bon Ricard, je cite Wikileaks, « explique que les magistrats tel que lui, spécialisés dans l’antiterrorisme, bénéficient du "bénéfice du doute" ». Il prend comme exemple le dossier Djamel Beghal, arrêté en 2001 et soupçonné d’un projet d’attentat contre l’ambassade américaine à Paris. Ricard dit que les preuves (contre lui et ses complices) ne seraient pas suffisantes normalement pour les condamner, mais il estime que "ses services ont réussi (à les faire condamner ndlr) grâce à leur réputation." Pour les profs en mal de sujets, voilà un joli cas à étudier dans les facs de droit. Un magistrat s’en va dire à une partie civile que le dossier des prévenus est faible mais que, grâce à sa réputation à lui le merveilleux juge, les mis en examen seront condamnés !
Avez-vous entendu le vacarme sur cette affaire ? Le bruit des escarpins des indignés habituels montant au front pour demander compte de l’infamie. Non. Djamel Beghal est pas beau, très barbu, pas mal algérien et religieux à l’extrême.
L’avocat du loustic, Bérenger Tourné a lu Wikileaks. Il y a du Vergès dans ce jeune maître, le goût de la rupture et d’une justice qui soit un peu la même pour tout le monde. Donc, dès le lendemain de la parution des propos prêtés à Ricard, l’avocat fait porter au palais de justice un courrier interrogateur sur cette étrangère façon de faire du droit. L’avocat envisage de demander une révision du procès fait à son client. Un Beghal toujours en prison. Accusé cette fois d’avoir voulu faire évader de prison Ali Belkacem, un meurtrier, l’un des responsables des attentats de Paris en 95.
A propos de cette incrimination de « complicité d’évasion » l’avocat observe qu’en aucun cas elle ne peut en droit être qualifiée « d’acte terroriste »… Pourtant c’est la juridiction spéciale, le parquet antiterroriste de Paris, qui traite le cas de Beghal facilitateur de fuite.
Moralité, quand on chope -à juste titre- un islamiste que faut-il faire ? Appliquer le Code pénal ou téléphoner à l’ambassade des Etats Unis ?
Dans les petits papiers de Wikileaks on découvre des choses bien plus drôles. Ainsi, ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy courait-il dans son bureau après un lapin ! C’est l’ambassadeur des États-Unis qui raconte la corrida. L’excellence se rend place Beauvau où il discute avec Sarko de la sécurité de la planète et de l’avenir du monde, c’est-à-dire du sien, de son intention de devenir Président de la République. Il dit aussi combien il aime Bush et l’Amérique, comment Chirac et Villepin sont deux cons qui n’ont rien compris en refusant de participer à la juste et noble guerre d’Irak. Puis Nicolas Sarkozy introduit son jeune fils, Louis, dans son bureau. Le gamin tient un lapin qui gigote sous son bras. Mais que faire quand on est petit et poli si ce n’est poser un lapin… Hélas, le chien est là, lui aussi. Il part à la chasse au mammifère lagomorphe à grandes oreilles et petite queue. Et le ministre de l’Intérieur se lance à la poursuite du chien qui veut manger le lapin. Cette "scène inoubliable" de la diplomatie ordinaire est décrite par l’ambassadeur dans son télégramme. Hélas, Wikileaks ne nous dit pas si le chien à dévoré le lapin. Ce qui serait bien triste.
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La galerie de l’ami du roi Dagobert Ier
Voilà la vérité de la galerie Saint-Eloi pour ceux qui croyaient encore en la justice française et en la Croisade contre le terrorisme. Des magistrats méprisables jouent les laquais de Monsieur l’Ambassadeur non pas en échange de quelques rochers de chocolat mais en échange de pantouflage pour les néocons. (cf. Mr Point Point pour ceux qui reconnaissent son surnom)
Bonjour,
Pour la première partie de l’article merci. C’est ce genre d’info, qui peut devenir des munitions pour la défense de nos droits. Ne lisant pas bien l’anglais et n’ayant pas le temps de lire la masse d’info, j’espère que vous continuerez à faire une sélection utile. Pour la seconde partie…
Julian Assange s’est donc rendu à la police britannique ce mardi matin.
Il me semble que les politiciens américains et leurs marionnettes devraient le remercier.
Des 200.000 documents, un petit millier seulement a été publié, qui plus est avec censure pour éviter les "risques collatéraux", comme certains disent.
De nombreux internautes autrement plus radicaux naviguent sur le Réseau. Et ces hacktivistes auraient pu tout balancer, sans hésitation, sans contrôles, sans précautions.
Les diplomates peuvent lui dire merci. Car Internet n’est l’ami de personne, pas même des "pouvoirs" du temps.
Ce juge ignoble tente salir l’honneur de notre frère Djamel Beghal !
Il est au service de Dieu et faire croire qu’il ne serait pas l’auteur des actes glorieux qu’on lui reproche est une infamie.
Que ce juge brûle en enfer comme tous ces maudits chrétiens et juifs !
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