Juste avant d’être nommé le 1er septembre directeur du renseignement militaire, le général Puga a fait une dernière saillie en tant que n°2 des opérations de l’État-major des Armées, en dévoilant des objectifs savoureux pour l’armée française en Afghanistan, le 28 août. Faire la guerre et gagner les combats.
Pendant que le général en retraite François Cann s’épanchait par écrit sur l’embuscade en Afghanistan du 18 août, où dix soldats français ont péri, le général Puga, nouveau directeur de la Direction du renseignement militaire (DRM) donnait exceptionnellement une conférence de presse sur le même sujet le 28 août, en tant que numéro deux des opérations à l’Etat-major des armées. Pour lui, la France en Afghanistan doit infliger « une sacrée raclée à l’adversaire »… Ce qui signifie en clair faire la guerre et gagner les combats.
Cette guerre, la voilà : sur le terrain, les contingents français luttent contre des « insurgés » et des « rebelles ». Ceux-ci « ressemblent » à s’y méprendre « aux paysans croisés dans les villages » afghans. Et ils « connaissent parfaitement le terrain ». Normal, c’est encore un peu chez eux… Terroristes étrangers d’Al-Qaida déguisés en locaux ou pas, ce sont d’abord à des combattants « aguerris et endurants » que les soldats ont affaire, reconnaît le général. Contre eux, ils mènent, comme ce 18 août, « un combat difficile et coûteux en vies humaines ». Voilà ce que les Français et les responsables politiques doivent savoir de la réalité de cette « lutte contre le terrorisme » - argument officiel de la présence des bidasses tricolores dans le pays-, quand elle a les mains dans le cambouis.
Reste à mettre tout en œuvre pour gagner les combats. Même asymétrique, la guerre a ses vieilles recettes : le coup de l’affichage. Dix soldats français tués dans une opération ayant mobilisé 500 personnels de la coalition. Sans compter le renfort aérien, contre « une quarantaine » de Talibans mis hors de combat, c’est ce qu’on appelle une « mission réussie » chez les gradés de la hiérarchie militaire… Et c’est le général qui a « suivi cette bataille en direct toute l’après-midi puis toute la nuit » qui vous l’affirme, droit dans ses bottes : « l’adversaire a été repoussé et durement touché ». Voilà ce que l’ennemi doit savoir : c’est lui qui a perdu. Merci de relayer. Les familles des soldats tués et leurs camarades encore au front comprendront : ce message est un « leurre » destiné à déstabiliser l’adversaire et affecter son moral. Plutôt bon signe. Preuve que l’armée française connaît mieux son ennemi. Au point d’utiliser ses armes. A cette différence près : aux Talibans la propagande, à l’armée française la contre-propagande.
Quant à la paix en Afghanistan, elle reste évidemment à construire et, pour cela, il faut d’abord « sécuriser » le pays. Les missions de reconnaissance, comme celle du 18 août, relève de cet objectif fixé par l’OTAN aux forces de la coalition. Ce qui veut dire « être présent sur le terrain et se l’approprier », comme le résume le général Puga. Et plus d’hommes en terrain ennemi conduit à provoquer plus de réactions de sa part. D’où, « l’accroissement des opérations des insurgés. Il s’agit là d’une adaptation à l’augmentation des opérations menées par la coalition ». Logique. A force de « pacifier », donc, les forces françaises ont observé des transformations. « L’ennemi a changé. Il s’est adapté aux techniques de combat des armées occidentales et sa stratégie d’action a évolué », constate le haut gradé. Logique. Plus de troupes étrangères auxquelles se frotter, c’est autant d’occasions pour les Talibans d’en apprendre toujours davantage sur les tactiques opérationnelles.
Côté communication, les Talibans témoignent d’ailleurs depuis le début août d’une confiance sans faille à l’égard de la victoire promise contre « les forces occupantes ». Les bilans comptables soigneusement actualisés des pertes ennemies confirment à la fois la tendance à la hausse et un élargissement des cibles. En quelques jours et deux opérations, la case réservée aux « forces françaises » s’est brutalement gonflée de six, puis de quatre morts, tous dans la région Est du pays, nouvellement investie par les renforts français envoyés sur décision présidentielle. Et la bonne nouvelle commençait à se répandre dans les montagnes afghanes.
Les premiers à annoncer l’opération du 18 août n’auront pas été les équipes de l’Elysée mais bien les Talibans. Sans les chiffrer, le communiqué faisait état de « pertes lourdes » du côté des soldats français au cours « de violents affrontements pendant une heure », conduisant l’ennemi « à se retirer ». Pire. Le 21 août, au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Kaboul, les Talibans, qui n’en demandaient pas tant, remettaient ça, motivés. « Cette perte de l’ennemi n’a pas seulement eu pour effet de créer la peur au sein de l’ensemble des forces occupantes, mais elle a aussi forcé le président d’un « grand » pays – d’après ce que les gens disent – comme la France, à se rendre en urgence en Afghanistan ». Quelle marque de reconnaissance de la capacité d’action des Talibans !
Tant d’intérêt à la cause afghane mérite d’être prise en compte et honorée. Aussi conseillent-ils à la France de Nicolas Sarkozy, qui « envoie des soldats pour satisfaire les Etats-Unis » de « ne pas sacrifier son crédit national et international sur l’autel des intérêts américains » et mettre ainsi en péril « les relations positives que le peuple afghan fier veut tisser avec elle »… Persister dans ce sens ne pourra que « forcer les Afghans (sic) à reproduire à l’encontre de l’un ou l’autre des pays appartenant aux forces d’occupation des attaques et des pertes similaires »… A se demander à qui le général Puga a le plus envie d’envoyer « une sacrée raclée » !
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la France se foutais bien de la gueule des américains qui parlaient de guerre propre, maintenant qu’il y a des morts chez vous vous ne voulez pas admettre que cela arrive et il faut donc trouver des coupables (le président, le ministre, le général,… il n’y a pas de responsable).
la seule chose a dire c’est que c’est la vie, cela arrive et arrivera encore il n’y a rien a faire contre.
ce n’est pas un jeu, on ne peut pas faire la guerre en ayant aucunes pertes de son coté, l’armée française est peut être bien préparée mais ce n’est pas pour autant que de l’autre se sont des bouseux armés de fourches. de plus ce sont des militaires qui savaient tres bien ce qu’ils risquaient.
faire de cette affaire une si grande histoire donne une image de faiblesse a la France. d’accord c’est pas cool pour les familles mais si tout le monde se met dans un tel état (ou fait semblant pour que tout le monde sois content) qu’est ce que ça va être s’il y a une nouvelle guerre en France…
en fait on pourrait dire que l’armée française n’as rien a faire en afghanistan car elle n’est pas assez couillue pour supporter de s’en prendre pleins la gueule (et pareil pour ceux qui la dirigent)
allez y je suis prêt a en prendre pleins la gueule de ceux qui trouverons ce message "révoltant…"