Gérard Larcher nous a confirmé, mercredi 20 mai, qu’une note de la questure prévoyait l’aménagement d’un appartement de fonction pour le Président du Sénat. Mais pas question pour Larcher, paraît-il, de l’occuper !
Voici une semaine, Bakchich publiait le compte-rendu d’une réunion de la Questure et du Secrétariat général, en mars dernier, consacrée au redéploiement des appartements de fonction de cette auguste maison. Il était indiqué qu’un appartement était réservé au Président du Sénat, au sixième étage du 77 de la rue Bonaparte. Toujours d’après ce document, rédigé par un des trois questeurs, un autre logement était réservé, cette fois au directeur de cabinet du Président, 64 boulevard Saint-Michel (6ème arrondissement de Paris). Le compte-rendu était précis, détaillé, sans appel. Et un sénateur ami de Larcher nous confirmait l’information.
Ce qui mettait évidemment Gérard Larcher en position inconfortable. En effet, le Président du Sénat bénéficie déjà d’un appartement de fonction de cent mètres carrés, qui fut jadis occupé par Joséphine de Beauharnais. Et Larcher avait proclamé, voici six mois, vouloir assainir les finances du Sénat, réduire les appartements de fonction, diminuer les frais. Le chevalier blanc était pris en défaut !
Pourtant, deux jours après ces révélations, la Présidence du Sénat diffusait un communiqué, proclamant n’avoir jamais eu connaissance du compte rendu de la questure. Jamais, proclamait le démenti, Gérard Larcher et son directeur de cabinet n’avaient eu l’intention de s’octroyer de nouveaux appartements. Bakchich avait tout inventé et sûrement fabriqué le compte-rendu de la réunion de la Questure.
Heureusement, Gérard Larcher a convié deux journalistes de Bakchich au Sénat, mercredi 20 mai, pour un petit déjeuner (sans viennoiseries… rigueur oblige !). Et nous avons eu le fin mot de cette affaire. Oui, nous a-t-il indiqué, « le compte-rendu publié par le site a bel et bien été rédigé par un questeur, mais à titre personnel ». Oui, a-t-il confirmé, deux appartements sont réservés au Président et à son directeur de cabinet, « selon la nomenclature en vigueur » dans les services de la Maison. Mais « pas question », a-t-il poursuivi, « que lui ni son collaborateur n’occupent ces prestigieux logements ». L’heure est à la rigueur. « Je n’ai pas de famille sur place, mon logement actuel me suffit », précise Gérard Larcher, « mais c’est vrai, nous conservons des logements disponibles pour nos successeurs, s’ils ont des enfants et besoin de plus de cent mètres carrés ».
Gérard Larcher nous a confirmé, mercredi 20 mai, qu’une note de la questure prévoyait l’aménagement d’un appartement de fonction pour le Président du Sénat. Mais pas question pour Larcher, paraît-il, de l’occuper !
Voici qui est rassurant. Nous sommes gouvernés par les fourmis et non par des cigales. Les patrons du Sénat pensent à leurs successeurs ! Et nous qui croyons que Gérard Larcher se voyait assez bien se succéder à lui-même ! Nous qui pensions qu’il draguait activement la gauche du Sénat en prévision d’un basculement de la Haute-Assemblée dans les mois à venir ! Pas du tout, Gérard Larcher aménage un appartement pour un éventuel successeur avec famille nombreuse. Et pense même au futur directeur de cabinet de son remplaçant qui, lui aussi, pourrait avoir beaucoup d’enfants. Le Sénat n’a-t-il pas inventé, voici quelques années, « le trophée du père méritant » ?
Pour le reste, Gérard Larcher a incontestablement réduit le train de vie de la maison : réduction de l’indemnité de fonction du Président et des questeurs, abandon de la première classe dans les avions (sauf pour les sénateurs d’Outre-Mer), réduction des crédits de communication événementielle, création de pools de chauffeurs, diminution du pool de chauffeurs de la Présidence et réduction du « forfait pour frais de taxis pour les bénéficiaires de voitures de fonction ». Le lecteur aura bien lu : le sénateur avec voiture de fonction peut bénéficier en prime de notes de taxis.
Entre frais de taxis et voiture avec chauffeurs, les pauvres sénateurs vont devoir choisir.
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
Hahaha, belle histoire,je la raconterai à ma mémé pour l’endormir sereinement….
Sinon qu’en est-il des "faux-frais" payés par les contribuables, pour la Pompadour, allias Madame Larcher ?
Fait-elle nettoyer ses blouses de dentiste, pour éviter la mise au chômage des femmes de ménages du Sénat ?