Arrivés en 3e position derrière le PS et l’UMP lors du scrutin européen, les Verts se redécouvrent une ambition politique. Quant aux socialistes, les couteaux sont officiellement rangés… à portée de main !
Au QG d’Europe Ecologie, hier, l’ambiance était à la fête. Buffet campagnard, grand écran pour suivre les résultats des élections européennes, public mélangé avec mine réjouie… il y avait de la vie au Café de la Bellevilloise, à Paris. Les candidats avaient d’ailleurs du mal à croire aux premières estimations sorties des urnes (16,2% des suffrages selon une estimation de TNS-Sofres-Logica), qui les donnaient à un tout petit point du Parti socialiste (16,8%). « C’est un moment historique », répétait, euphorique, Yannick Jadot, tête de liste dans l’Ouest… et désormais député européen. « Nous devenons la troisième force politique française », renchérissait, tout heureux, Noël Mamère, derrière l’UMP et le PS. Avant d’ajouter triomphant : « ce ne sera jamais plus comme avant dans la gauche et dans la situation française ».
Il faut dire qu’avec ce score à deux chiffres (16,2%), les listes d’Europe Ecologie ont créé la surprise. En campagne, sur le terrain, depuis six mois, les candidats n’ont pas ménagé leurs efforts pour expliquer leur programme et parler d’Europe, là où quantité d’autres listes avaient tendance à transformer le scrutin en référendum pro ou anti-Sarkozy. Un choix payant de Daniel Cohn-Bendit, qui a dirigé la campagne et qui a séduit quantité d’électeurs de gauche lassés par les divisions du Parti socialiste et l’absence de débat. Enfin, l’échange musclé entre Cohn-Bendit et François Bayrou, la semaine dernière sur le plateau d’« À vous de juger », a sûrement fait basculer ceux qui hésitaient entre les listes d’Europe Ecologie et celles du MoDem. « Il a été super mauvais à la fin, Bayrou », commentait hier une électrice finalement séduite par Europe Ecologie. « Et ça, ça ne pardonne pas ».
Au QG, hier soir, fort de ce succès, les cadres étaient prêts à accueillir les « écolos du MoDem », à l’image de Corinne Lepage. « Quand Corinne passe sur les écrans, vous ne la huez pas, vous dites : “avec nous” », lançait mi-figue mi-raisin le député européen Alain Lipietz aux militants. Mais le grand héros de la soirée s’appelait Daniel Cohn-Bendit : « Nous devons prendre nos responsabilités, d’abord faire de la politique au Parlement européen ! », précisait-il sur le plateau de Fance 2. Avant d’ajouter : « Nous allons essayer de continuer ce rassemblement pour qu’il s’incruste dans le paysage politique français ». À l’automne, une convention est prévue chez les Verts pour tenter de structurer cette nouvelle force politique.
« Vous êtes journaliste ? », demandait hier un vigile devant le siège du PS, rue de Solferino à Paris. « Non », répond un homme d’une quarantaine d’années. « Je suis militant ». « Désolé monsieur, ce n’est pas ouvert aux militants ». Tout est dit. Le Parti socialiste qui parle depuis six mois de rénovation, d’ouverture, a fermé ses portes à ses électeurs. À l’intérieur du siège, se tiennent les cadres de la direction et les journalistes.
Pourtant, Martine Aubry, Première secrétaire, lançait à la tribune, hier, vers 21h : « Le Parti socialiste a besoin d’une profonde rénovation. Il doit ne plus vivre en circuit fermé et doit s’ouvrir sur la société ». Un message semblable au discours martelé par la direction depuis le congrès de Reims… Le Parti socialiste a prévu de réunir dès mardi un conseil national. Même si la première secrétaire, Martine Aubry, est assurée de ne pas avoir à redouter un putsch - impossible aujourd’hui dans les statuts - dont certains de ses prédécesseurs avaient été victimes en leur temps, sa tâche n’en sera pas moins délicate. Durant la campagne, plusieurs voix, notamment chez les royalistes ou chez les partisans de François Hollande, se sont fait entendre pour critiquer la stratégie retenue par Aubry.
Le député fabiusien Claude Bartolone a plaidé pour laisser du temps à la Première secrétaire Martine Aubry à la tête du PS malgré la défaite du parti aux élections européennes. Dans l’histoire, le grand perdant s’appelle Benoît Hamon. Troisième sur la liste socialiste en Ile-de-France, impliqué dans la campagne, le porte-parole a perdu son mandat européen et fait les frais des critiques adressées, par les électeurs socialistes, à la politique de Martine Aubry. L’entourage de la Première secrétaire, lui, minimise : « Ce ne sont que des élections européennes », commente un proche. « Et puis, on fait le double du score du MoDem », se réjouit un autre.
On se contente de peu au PS, en ce moment.
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Il serait de donner l’exemple et de dire le parti socialiste au lieu de socialiste ; d’arrêter de parler de gauche de la gauche en voulant dire à gauche du PS. Car la dichotomie entre les "forces" de gauche et de droite ne passe plus à la droite du PS mais à sa gauche ! Traître à ses électeurs depuis son revirement en 1983 -alors au pouvoir-, exécuteur des premières manœuvres favorables à la dérèglement financière dès cette époque, copuleur avec le patronat à Bruxelles par l’intermédiaire d’un certain Jacques Delors… Le PS aux mains des mêmes depuis 25 ans et qui n’a eu de cesse de servir les institutions les plus libérales (OMC, FMI, BERD…) et aux organisations non officielles et non démocratiques (Bidelberg, CRT…) ne sert que de faire valoir aux possédants… lorsque ses membres les mieux placés ne vont pas eux-mêmes pantoufler…
Le PS n’est plus à gauche. Le socialiste qu’ils ont élu à Bruxelles s’apprête même à trahir pour un poste de commissaire…
Le salut du PS passe par Ségolène Royal. Il faut un chef qui a de l’ambition, un objectif et un programme…pas un qui garde la place à celui dont il faut pas prononcer le nom ! pas encore…
Pour "Euros-Eco-Logis", il faut faire des suites à Home pour renouveler l’exploit à chaque échéance, en évitant de parler de l’énergie nucléaire. YES WE CAN !
A force de f…de la g…de leurs électeurs, de la classe "inférieure" A force de magouiller A force de n’ètre qu’un parti de bobos A force de se ridiculiser par les divisions, les coups tordus, les rivalités. A force de n’ètre qu’un vivier, pour les besoins de Sarkozy. Et bien voilà ce que l’on ramasse.
Merci M. Lang, Mr Rocard, Allègre, Kouchner, Bockel, et j’en oublie.
La France n’est pas devenue écolo d’un seul coup, mais il s’agit d’un vote sanction. La Gauche émiéttée, la Gauche défigurée, mais la Gauche…déculottée.
Nos sociaux ( que de nom ) en tiendront-ils compte.Rien n’est moins sur.