Bakchich vous fait croquer l’actualité médiatique par la racine (et c’est plein de protéines).
L’info. « Alexandre Guérini, la pieuvre », la Provence, 2 décembre.
Le décryptage. Depuis l’arrestation d’Alexandre Guérini, le 29 novembre, dans le cadre d’une vaste enquête sur les marchés publics truqués de la cité, le quotidien régional s’en donne à coeur joie. Trois jours à la une, avant une accalmie. Son frère, Jean-Noël Guérini, président du conseil général, se révèle être l’un des premiers annonceurs du journal. Et Alexandre s’était lui-même offert la dernière page du quotidien, le 29 avril en pleine affaire, pour faire la pub de sa société SMA environnement. À croire que le canard ne veut pas non plus finir suicidé.
L’info. « Bayrou juge son lien avec les Français intact », le Figaro, 3 décembre.
Le décryptage. Au-delà de cette vision très optimiste, François Bayrou peut dire merci au service public de l’avoir invité à passer un après-midi sur le canapé rouge de Michel Drucker. Et, mieux, de ne pas l’avoir déprogrammé en raison du match décisif de la finale de Coupe Davis entre la Serbie et la France. Patrice Duhamel, ex-numéro deux du groupe, lui avait en effet provoqué une belle frayeur la semaine passée, quand, face aux caméras du Petit Journal, il lui assurait qu’en cas de cinquième match de Bleus, Vivement Dimanche serait reléguée au milieu de la nuit. Le président du Modem s’était alors exclamé : « Oh merde alors ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Mystère, mais les téléphones des patrons de l’audiovisuel public ont dû chauffer.
L’info. « Espionnage AEF : pourquoi Christine Ockrent est mise en cause », Marianne2.fr, 3 décembre.
Le décryptage. En pleine crise d’espionnite aiguë au sein de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF), le site de l’hebdo a publié la plainte déposée par Véronique Katlama, directrice juridique du groupe, accusant nommément Thibault de Robert, un informaticien, ancien de BK Conseil (la société de consulting de Bernard Kouchner), d’avoir « volé des données informatiques ». Las, dans un élan de transparence toute wikileaksienne, le site a laissé apparaître des données confidentielles concernant plusieurs personnes citées dans la plainte, comme le numéro de portable de Thibault de Robert ou l’adresse de Véronique Katlama. Puis s’est ravisé en biffant ce qui aurait dû l’être. Il va falloir que Jacques Julliard remette un peu d’ordre.
L’info. « BHL fête la Règle du jeu et se prépare pour DSK », Marianne2.fr, 3 décembre.
Le décryptage. L’hebdomadaire, qui a pu se rendre à la soirée organisée le 30 novembre au Flore par Bernard- Henri Lévy pour l’anniversaire de sa revue, raconte que « plusieurs patrons de médias conversaient devant l’entrée de la brasserie : Jean-Pierre Elkabbach, le président de Public Sénat, Franz-Olivier Giesbert, le directeur du Point, Jean-Luc Hees, le président de Radio France, accompagné de Philippe Val, le directeur de France Inter, au côté d’Olivier Poivre d’Arvor, le nouveau patron de France Culture ».
Mais l’auteur oublie de citer aussi, parmi les convives : Maurice Szafran (Marianne), Laurent Joffrin (Libération), Christophe Barbier (l’Express), Jean Daniel (le Nouvel Observateur), Étienne Mougeotte (le Figaro), Olivier Jay (le JDD), Éric Fottorino (futur ex-le Monde), Nicolas Brimo (le Canard enchaîné)… BHL ou l’art de fédérer… les patrons de presse.