A l’heure du bilan d’une année au Parlement européen, Rachida Dati l’assure sur son blog, c’est une députée modèle. Bakchich a eu le malheur de vérifier. La cancre est démasquée !
On l’avait presque oubliée, comme tout ministre français qui se respecte parti pantoufler au Parlement européen. Le temps de se refaire une virginité politique. L’ex-Garde des "sots" Rachida Dati n’est pas de ceux là. Et elle compte bien le faire savoir sur son blog. Une vidéo postée le 23 juillet revient sur son action de « député européen, un an après ». Une manière à elle de faire taire la polémique de décembre dernier sur ses confidences filmées incognito par une caméra de M6, à qui elle avait déclarée : « je n’en peux plus ! Je pense qu’il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat, là. » Depuis, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Bilan politique à l’appui. Une idylle européenne dont Bakchich se faisait la joie de partager. En vain.
Tout partait pourtant d’une bonne intention. Presque touchante. « Comme je m’y étais engagée, je souhaite vous rendre compte de mon action au parlement européen et au service des citoyens européens », chante-elle en début de vidéo. Faut-il alors rappeler que dame Dati fait parti des dix députés les moins assidus de son parti, le PPE (Parti Populaire Européen) aux séances plénières du Parlement, selon le site de veille européenne Parlorama. Avec un taux de présence de 64% dans l’hémicycle, soit 34 jours pointés sur 55. Ce qui, au niveau des élus français, la place en 64ème position sur 72 et 724ème sur 736 sur l’ensemble des députés.
Qu’importe, là n’est pas le cœur du travail parlementaire ! La suée se pèse dans des lieux plus confinés, en commission. « Par ma participation dans [la commission] des affaires économiques et monétaires, nous avons pris des mesures, nous avons fait adopter des rapports pour mettre en œuvre une supervision financière au niveau européen. Et puis une première, c’est l’encadrement de la rémunération des traders ! ». Un engouement face caméra un brin trompeur. Puisque, aux regards des procès verbaux de la commission 2009-2010, Dati a séché la moitié des convocations. Pire, au sein de la commission spéciale sur la crise financière dont elle est membre, elle a fait acte de présence deux fois sur quinze réunions. Dernière apparition le 14 janvier.
Quant enfin à celle de l’Industrie et de l’Energie, dont elle se vante d’être « très engagée », elle a mis les pieds 9 fois sur 23 rendez-vous galant de députés. A son corps défendant, elle peut se targuer d’avoir été « rapporteur par (son) groupe politique sur la surveillance de la Terre par satellite ». Une preuve de labeur qu’on aimerait croire sincère si elle n’avait pas lorgné sur un autre poste plus en vue. A savoir le rapport sur « les fonds spéculatifs » qui lui est finalement passé sous le nez confié à un député plus expérimenté. Et de devoir se satisfaire du seul hochet qu’on a bien voulu lui attribuer : celui de l’environnemental pas franchement bling-bling.
Allez, plus que deux ans avant les législatives, pour admirer les ors de la République au Palais-Bourbon.
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