Un tiers des députés socialistes en 2003 n’étaient pas dans l’hémicycle pour voter contre le précédent projet de loi sur les retraites. Dont Julien Dray, Jack Lang, Jean-Christophe Cambadélis ou encore… Ségolène Royal.
Pour essuyer les vieux plâtres, les députés socialistes ont un nouveau ciment idéologique : la lutte contre la réforme des retraites. Tous unis main dans la main pour voter contre le projet de loi de Sarko. Jusqu’à promettre, Ségolène Royal en tête, d’abroger le texte si le PS gagne en 2012.
Une ardeur qui leur avait pourtant manqué en 2003, lors du vote de la précédente réforme des retraites. Le scrutin public, consultable sur le site de l’Assemblée, est clair comme de l’eau de roche : un tiers des députés PS ne s’y étaient pas opposés. Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas dans l’hémicycle ! Pire, ils n’avaient autorisé aucune délégation de vote – procédure qui permet à un présent de voter à la place d’un absent.
Dans le panier, on retrouve quelques- uns de ceux qui montent aujourd’hui au créneau. Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Marie Le Guen, bras droits de Strauss-Kahn, Julien Dray, Henri Emmanuelli, Jack Lang, Marylise Lebranchu (du premier cercle de Martine Aubry), André Vallini, qui a présidé la commission Outreau, Paul Quilès, ex-premier flic de France sous Mitterrand, et l’accueillant maire des universités d’été à La Rochelle, Maxime Bono.
Sans oublier, rose sur le chabichou, Ségolène Royal. Et personne n’assume son forfait. La reine du Poitou préfère éviter d’en parler lors de sa messe du 18 septembre à la fête de la fraternité. Une proche de la candidate PS en 2007 de nous asséner : "Vous lancez des rumeurs, elle n’était plus députée mais entamait son premier mandat en tant que présidente du conseil régional de Poitou-Charentes". Après un quart d’heure de palabres, le rendez-vous est pris : "Restez ici, je vais me renseigner et vous apporterez la preuve tout de suite". Malgré la patience et l’amabilité de nos éphémères hôtes, nous dûmes nous résoudre à quitter les lieux la demi-heure suivante sans plus de nouvelle de notre interlocutrice. Ségolène Royal a bien été élue députée de la 2ème circonscription des Deux-Sèvres en 2002 et Présidente de région Poitou-Charentes en 2004.
Côté DSK, on jure avoir été dans l’hémicycle À l’occasion du vote du 15 septembre. Bakchich a aimablement invité les députés Cambadélis et Le Guen à expliquer pourquoi ils ont boudé l’hémicycle en 2003. De l’art de battre en retraite au PS.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
La meilleure façon de s’opposer, quand on se retrouve dans l’opposition, c’est de montrer l’exemple par la sobriété en tous genres, dans son train de vie en particulier, sauf le genre « intelligence du cœur » et « générosité concrétisée ».
Quel est le pourcentage des pugilats parlementaires qui modifie réellement les choses quand le gouvernement a décidé ? A la limite, une bonne partie des améliorations relatives est le fruit des plus ou moins opposants internes de la majorité.
C’est notre conception de la démocratie qu’il faut changer, car quand on voit ce qu’elle a donné ….
Vu le culte totalement irrationnel et quasi religieux qu’on nous a inculqué qui voudrait qu’un vote majoritaire (unique ou à deux tours) donne forcément un résultat, en fait d’homme ou de texte ou d’action, bon pour l’intérêt général, on ne le répètera jamais assez. :
« Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire » (Alain Etchegoyen dans « La démocratie malade du mensonge » )