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Benoît Hamon, une jeune pousse chez les roses

VOTE / jeudi 20 novembre 2008 par Marion Mourgue
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Les militants du PS votent aujourd’hui pour leur nouveau Premier secrétaire. Retour sur Benoît Hamon, ce quadra qui fait figure d’outsider face à Royal et Aubry.

C’est qui, c’est quoi ? Benoît Hamon, 41 ans, fils d’une secrétaire et d’un père ouvrier, d’origine bretonne, est là où on ne l’attendait pas : dans le trio final des candidats à la succession de François Hollande. Coucou, c’est lui… Aujourd’hui jeudi 20 novembre, date du vote des 233 000 adhérents, en comptant ceux qui ne sont pas à jour de cotisation, Benoît Hamon se retrouve au cœur du jeu. Face à lui, Ségolène Royal, ex-candidate à la présidentielle, et Martine Aubry, ancien numéro 2 du gouvernement Jospin.

Arbitre, joker ou challenger, les termes divergent selon les camps, mais le constat est le même : quel que soit le résultat, le député européen a déjà marqué des points au congrès de Reims. S’il se hisse au second tour, il aura définitivement fait son entrée dans la cour des grands du PS. S’il finit troisième ce jeudi soir avec un score substantiel - c’est-à-dire plus de 25 % - il deviendra incontournable et Aubry comme Royal se disputeront son soutien. Et s’il passe troisième après le dépouillement, avec moins de 25% des suffrages, le quadra socialiste aura réussi à bousculer la rue de Solferino.

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© Cacatie

« C’est une figure d’avenir du parti », précise Julien Dray, pourtant membre de l’équipe de Ségolène Royal. Avant d’ajouter : « Il a du talent et une certaine expérience ». Même constat chez les partisans d’Aubry. « Hamon », ajoute l’un d’entre eux, « c’est quelqu’un de solide qui a réussi à construire quelque chose à partir d’un rassemblement hétéroclite ». Selon les observateurs, s’il ne figurait pas au second tour, les deux tiers de son électorat pourraient se retrouver dans le camp Aubry - avec laquelle le candidat a quelques affinités politiques - et le tiers restant irait à Royal au nom de la rénovation proposée par l’ex-candidate à la présidentielle.

« Arrêtez de dire qu’il est à la gauche du parti »

En quelques mois et avec un résultat de 18,52% des voix au soir du vote sur les motions, Benoît Hamon a donc transformé la donne. Du statut de jeunot, il est passé à celui de « candidat ancré à la gauche du parti ». Même si cette étiquette - que lui vaut le rassemblement autour de lui de toutes les figures de gauche du parti comme Henri Emmanuelli, Marie-Noëlle Lienneman ou Paul Quilès - agace l’intéressé et son entourage. « Arrêtez de dire qu’il est à gauche du parti », s’insurge Razzy Hammadi, secrétaire national du PS (cf. la vidéo sur Bakchich TV). « Vous ne dites pas de Ségolène Royal qu’elle à la droite du parti socialiste ! » Les médias, au piquet !

Sauf que le député européen défend quand même une ligne bien à « gauche décomplexée, fière de ses valeurs », en envisageant, comme il l’a répété 17 novembre lundi sur France Inter, de mettre quelques restrictions au libre-échange. Avec l’objectif de « protéger un certain nombre de secteurs industriels quand nous considérons qu’ils sont stratégiques tant sur le plan économique et social ». Parfois présenté comme « l’arme anti-Besancenot » des socialo, Benoît Hamon répliquait aux journalistes à Reims : « qu’on ne me demande pas d’éteindre le feu Besancenot, ce qui m’intéresse, c’est d’éteindre le feu Sarkozy ». Et vlan !

Pour le candidat et son équipe : « sa candidature est surtout la seule qui jette des ponts entre socialistes et le reste de la gauche ». Un petit pont au-dessus d’un torrents d’inimitié ? Ou de « deux trains à toute allure lancés l’un contre l’autre », selon l’expression d’Hammadi ? « Ségolène, elle, incarne la rénovation mais pas l’ancrage à gauche. Martine, l’ancrage à gauche mais pas la rénovation », précisait Hamon à Reims devant quelques journalistes. Manière de renvoyer dos à dos ses challengers et de souligner qu’avec lui, le PS allait faire un gros ménage de printemps. Et hop, au boulot.

« Au PS, ça dégénère »

Le renouvellement et la rénovation, voici le premier leitmotiv du député européen. Deuxio : la fin des querelles de chapelles. « J’ai l’impression qu’on a désormais plus de colère entre socialistes que contre la droite », expliquait-il en fin de semaine. « Ça m’inquiète, je trouve que ça dégénère ». Il est clair qu’à Reims, les socialistes ont passé plus de temps à se manger le nez qu’à s’opposer à Nicolas Sarkozy. Troisio : le refus de toute alliance avec le MoDem, au niveau national comme au niveau local. Sous-entendu : Ségolène - qui avait imaginé faire de Bayrou son Premier ministre - et Martine - qui a fait accord à Lille - ça suffit comme ça, vos alliances !

Le débit rapide et le sens de la formule, Benoît Hamon fait figure de nouveau, « rue de Solfe ». Pourtant, le quadra a déjà de la bouteille. Entré en politique avec la gauche rocardienne, il a ensuite été nommé conseiller pour la jeunesse de Lionel Jospin - quand il était Premier secrétaire du parti - avant d’intégrer le cabinet d’une certaine Martine Aubry, ministre des Affaires sociales (1997-2000). Après l’échec du PS à la présidentielle, le 21 avril 2002, Hamon a décidé de fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS), avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. L’aventure est de courte durée : trois ans et l’éclatement. Aujourd’hui, Hamon est candidat, Peillon soutient Royal et Montebourg, Martine Aubry…

Et quand les socialistes se divisent en 2005 sur le projet de Constitution européenne, lui qui est favorable au « non » respecte la position du parti en faveur du « oui ». Un positionnement qui lui permet, trois ans plus tard, d’incarner une passerelle entre les deux camps qui se sont entre-déchirés… Et au PS, ce n’est pas rien. Aujourd’hui, le député européen dit ne pas avoir d’allié naturel dans la famille socialo, même s’il a laissé entendre qu’en cas de duel Royal/Aubry au second tour, il donnerait une consigne de vote. Martine plutôt que Ségolène. Manifestement, le chabichou, Hamon ne digère pas.

Lire ou relire dans Bakchich :

Les socialistes ne sont pas parvenus à s’accorder sur le nom du successeur de François Hollande. L’envoyée spéciale de « Bakchich » à Reims raconte heure par heure les coulisses du congrès du PS.
Le congrès du PS à Reims n’a servi à rien. Aujourd’hui débute une nouvelle semaine marquée par le vote des militants pour élire leur Premier secrétaire. Aubry, Hamon, Royal… les dés sont jetés.
François Hollande entame aujourd’hui son dernier congrès, en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste. Demain, à lui la nouvelle vie…
Ségolène Royal a clairement exprimé, hier soir sur TF1, son envie de devenir le nouveau Premier secrétaire du PS. Sans annoncer pourtant officiellement sa candidature. Décryptage.
Ségolène Royal pense sérieusement à briguer le poste de Premier secrétaire. Réussira-t-elle à rassembler ou devra-t-elle trier finalement parmi les seconds couteaux ?
L’élection la plus drôle du monde a eu lieu vendredi au PS. Sans vainqueur déclaré, mais des menaces de procès entre les camps des deux candidates, Ségolène Royal et Martine Aubry…

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  • Benoît Hamon, une jeune pousse chez les roses
    le dimanche 23 novembre 2008 à 11:20, Sophie a dit :
    Depuis le temps que nous sommes un certain nombre d’observateurs à attendre l’implosion (inévitable)du Parti "socialiste", il semble que l’heure soit venue : après l’Appel de Politis (héritiers de la candidature unitaire -avortée- aux présidentielles), le départ de Mélenchon, voici celui des animateurs du groupe Utopia. A quand celui de Hamon, homme de convictions et de talent ? Il est grand temps que tous les progressistes de France et de Navarre s’unissent et se retroussent les manches : nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés dans les mois qui viennent,basta le populisme, la politique spectacle et la xénophobie. Les quelques 17 millions de Français qui ont dit non à Sarko méritent mieux que cette droite vichyssoise.
  • Attention, Sarkozy et bayrou n’attendent que la victoire de S.Royal !
    le vendredi 21 novembre 2008 à 14:53, Lille a dit :

    NON AU RISQUE DE BIPOLARISATION UMP/ MODEM(glouPS !)

    Ce qu’espèrerait et l’UMP (on la connait ça sera facile…) et Bayrou (elle me légitime je serai devant elle : je vais tout récolter) . Le risque de tout ça : une recomposition politique en France & autour d’un centre droit et d’une droite extrême. C’est ça que vous voulez en appuyant trop Ségolène ?

    L’ancrage de Martine Aubry, le travail qui -c’est vrai- est remarquable au niveau de sa ville, l’acceptation d’un rassemblement une fois passé les premiers tours avec toutes les gauches et m^me le centre est un bonne chose (car contrairement à la visée ségolenienne) là le PS est/serait en postiion de force et non déjà dissout dans le Modem. Eh oui).

    C’est ça ce jeu collectif sans ignorer qu’il faut un/e leader la différence de Martine Aubry par rapport à S. Royal. C’est quoi cette Ségolène qui a eu sa chance, mais qui n’est toujours pas à l’aise quand elle s’exprime, cette gesticulation pantin, ces trop de sourires qui tuent le sourire, … Ce à quoi je préfère largement le pragmatisme à M.Aubry. Elle serait le retour des anciens ? -mais arrêtons de plaisanter et regardons l’entourage de ’l’équipe E’. La jeunesse et le renouveau dépend aussi de qui l’on s’entoure. Mais enfin, Lille -à laquelle s’est bcp attachée Martine Aubry- est-elle pour vous est une ville rétrograde ?? Non, bien au contraire !

  • Benoît Hamon, une jeune pousse chez les roses
    le vendredi 21 novembre 2008 à 04:21, Ubu a dit :
    Depuis quand Hamon est un nom breton, à moins que ce soit une blague pour désigner quelqu’un d’autre.
  • Benoît Hamon, une jeune pousse chez les roses
    le jeudi 20 novembre 2008 à 20:51, miluz a dit :
    Impressionant ce besoin de chef au 21ème siècle. Ce n’est encore et toujours que de la pré-politique, au sens de la pré-histoire de la politique : un "pouvoir" public au lieu de la "puissance" publique. Des dizaines, des centaines de milliers de personnes ensemble "représentés" par 1 seule. Quel gâchis !!!! Gâchis de compétences, de force, d’intelligence. Quand allez-vous enfin vous réveiller ?
  • Benoît Hamon, une jeune pousse chez les roses
    le jeudi 20 novembre 2008 à 20:02, fine ghadi bia khouya a dit :
    Ségolène ROYAL gagnera au premier tour avec 50,38 % des voix.
    • Encore bravo !
      le vendredi 21 novembre 2008 à 17:29, Bruno a dit :
      J’ai l’honneur de t’inviter au nouveau "Club des prédicteurs" fondé par C.Lagarde, notre célèbre ministre des taux de croissance.
      • Encore bravo !
        le samedi 22 novembre 2008 à 14:42, Leo Hamelin a dit :
        Il s’est simplement trompé de candidat. Pas si mal…
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