L’ultimatum de Martine Aubry à Manuel Valls - un peu trop critique au goût de la Première secrétaire - a été vivement apprécié au PS. Et vu comme une nécessaire reprise en main avant les régionales.
« Enfin ! » a lâché sur les ondes de France Inter, Claude Bartolone, secrétaire national du Parti socialiste et lieutenant de Martine Aubry. « C’est pas trop tôt », lance un autre. En tapant du poing sur la table, la Première secrétaire semble avoir provoqué la satisfaction d’une grande partie de la famille socialiste, de plus en plus atterrée par les divisions internes au PS. Dans une lettre adressée au député-maire d’Évry, Manuel Valls, et publiée dans Le Parisien mercredi, Martine Aubry a clairement posé un ultimatum : la fin des petites phrases ou le départ sur le champ. Derrière cette lettre et plus largement, la direction du parti adresse un message à l’ensemble des socialistes qui seraient tentés par le contournement du parti.
« Mon cher Manuel », lui a écrit la patronne du PS, « s’il s’agit pour toi de tirer la sonnette d’alarme par rapport à un parti auquel tu tiens, alors tu dois cesser ces propos publics, et apporter en notre sein tes idées et ton engagement. Mais si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences, et quitter le PS ». Clair comme de l’eau de roche.
La réponse de l’intéressé, proche de Ségolène Royal pendant le congrès de Reims et très critique ces dernières semaines à l’égard de la nouvelle direction, n’a pas tardé. « Je ne quitterai pas le PS, pas plus que je ne vais me taire », a confié quelques heures plus tard le député socialiste de l’Essonne au Monde. Avant d’ajouter plus tard dans la soirée, dans une lettre adressée à Martine Aubry : « Je te confirme donc que mes propos reflètent bien ma pensée ! (…) Je suis surpris, par contre, par la méthode. Pourquoi avoir transmis simultanément ta lettre à la rédaction du Parisien ? L’objectif affiché par ton courrier n’est-il pas de clore l’ensemble de nos débats à l’abri des huis clos ? »
Alors énième crise rue de Solferino ou dernier soubresaut ? Pour Rémi Lefebvre, professeur de science politique et spécialiste du PS, le ras-le-bol publiquement exprimé par Martine Aubry est plutôt salutaire. « La démarche de Martine Aubry démontre une volonté de restaurer un minimum de discipline au sein du parti et va dans le bon sens » commente-t-il à Bakchich. « Plutôt qu’une énième crise, cela traduit au contraire un signe de reprise en main ». Avant d’ajouter que le simple fait d’appartenir à un parti suppose « un minimum de discipline ».
Voilà pour la règle. Pour la pratique, les prises de position individuelles ont parfois été difficilement digérées au sein du parti. Et Manuel Valls a pu ainsi prendre exemple sur ses aînés. À l’image de Laurent Fabius qui, en 2005, avait appelé à voter « non » au projet de Constitution européenne malgré la position officielle du parti en faveur du « oui ». Ou à l’image de Jack Lang et de son vote pour la réforme constitutionnelle, contre l’avis du parti, en juillet 2008. Autant de prises de position qui affaiblissent le parti sur l’échiquier politique.
Tout comme les attaques des lionceaux et des éléphants, ces dernières semaines. On a ainsi vu se multiplier les démarches individuelles avec la création des clubs de réflexion - « Répondre à gauche » de François Hollande, « À gauche, besoin d’optimisme ! » du même Manuel Valls - venus s’ajouter au groupe de Pierre Moscovici, « Besoin de gauche », et au courant de Vincent Peillon, « L’Espoir à gauche ». « Il y a aujourd’hui un tel individualisme des dirigeants », souligne Rémi Lefebvre, « que certains leaders essayent de tirer un profit personnel et médiatique de la crise de leur parti, amplifiant au passage cette même crise ». En somme, c’est le serpent qui se mord la queue.
Dans ce contexte, pour Dominique Reynié, professeur à Sciences Po et directeur de la Fondation pour l’innovation politique, les régionales de mars 2010 vont constituer un vrai test pour le PS. « Le PS est divisé et sans chef, ce qui lui interdit de jouer le rôle d’une force fédératrice », confie-t-il dans une interview au Figaro. Dès lors, ce scrutin pourrait coûter au parti sa position de « locomotive électorale » au sein de la gauche.
Il est vrai que ces derniers jours, ses ex-alliés de la « gauche plurielle » ne se sont pas gênés pour rejeter l’appel de Martine Aubry à une « nouvelle démarche de rassemblement » et « sans préalable » dès les régionales. Constat de Dominique Reynié : « les alliés potentiels du PS ne cachent pas qu’il ne croient plus au PS ». À l’image de Jean-Luc Mélenchon, à la tête du Parti de gauche, qui s’est fait très critique à l’égard de ses anciens amis. « Pourquoi faire comme si nos divergences ne portaient pas sur des sujets politiques très concrets ? », a-t-il lancé évoquant la municipale partielle à Aix-en-Provence où le Parti de gauche a fait liste commune avec le PC et le NPA, alors que « le PS fait liste commune avec le MoDem, en rompant avec ses alliances de gauche de l’an dernier ».
Pour Rémi Lefebvre, si le scrutin de mars prochain s’avère déterminant pour le PS, il faut nuancer le risque de son affaiblissement au sein de la gauche. « N’oublions pas qu’il s’agit du premier parti en terme d’élus locaux ». Aux dernières régionales de 2004, les socialistes avaient fait carton plein en emportant 20 des 22 régions. Difficile, dès lors, de faire aussi bien dans quelques mois. Il est même très probable que le PS perde quelques régions. « Tout dépendra du nombre », confie un lieutenant de Martine Aubry. « Cinq régions perdues, ça passe. Plus, ça casse ».
Reste, d’ici là, à faire exister « un point de vue alternatif à celui de la droite qui soit crédible, avec une ligne politique homogène », décrypte Rémi Lefebvre. Avec l’épineuse question des alliances et des primaires que le PS va devoir trancher dans les prochains mois.
Mais si Martine Aubry continue à taper du poing, les socialistes pourraient finir par filer doux, comme un seul homme.
À lire ou relire sur Bakchich :
poum !! le faux parti en carton pâte !! "tu me mettras plus de whites…" bim !!! le vallo trop cooollll !!! trop pas trop fachooooooooo !!!!!!!!!!! hahahaha !!!!!
après kermite le macon au 33eme degré du compas d’ami de mes fesses nous avons droit à valls li piti shitan et martine au fourneaux du siècle … hum… vaste blague "triangulaire" parti démocrate =parti républicain
parti socialiste=ump ,right year ? year !!
1776+13( ???)
On en pouvait plus des phrases assassines de Manuel Valls. Ce type ose venir dire qu’il fait des remarques constructives. Les Media en donnant une importance démesurée à ses perfidies ont fait perdre la tête à Valls. Décidément dès qu’on s’appelle Valls ou Val on est tête à claque.
Monsieur Valls qui se croit jeune doit savoir que la jeunesse n’est pas une promesse ou un programme en soi. Il en est la démonstration vivante. On peut être jeune et nul.
Incroyable qu’il faille encore expliquer que les critiques du Parti sur la place publique le démolisse. Valls n’a pas encore compris qu’on critique à huis clos et qu’on doit faire bonne figure à l’extérieur. Le linge sale çà ne se lave pas sur les plateaux télés.
Ce sont les phrases assassines à la Valls qui m’ont dégouté de ces types qui se targuent d’être pour le PS mais qui ne sont que pour eux même. Ce sont ces phrases qui ont fait que je n’ai pas voté P.S. Je revoterai pour un Parti Uni.
Avec des types comme Valls on est encore dans l’opposition pour 30 ans. Il faut ouvrir la machine à claques. Surtout quand on sort des phrases racistes contre les noirs.
"Ce sont les phrases assassines à la Valls qui m’ont dégouté de ces types qui se targuent d’être pour le PS mais qui ne sont que pour eux même."
Comme Mitterand, voulez-vous dire ?
Dans notre belle République, les "Partis" ne sont que des instruments de conquête du pouvoir par des Princes (au sens que Nicolas Machiavel a donné à ce Titre) qui savent en faire leur instrument.
Le PS n’a existé que par et pour le Mitteux, comme le RPR pour Chirac…et l’Ump pour Sarko, le FN pour Le Pen, j’en passe et des meilleures.
Aubry, un Prince ? Et pourquoi pas Bayrou, pendant qu’on y est…
Mitterrand a fait l’unité autour de lui. Il était respecté et suivi par des militants. C’est ainsi que l’on gagne les élections. Là, on voit des chefaillons faire du chahut au prix d’une cacophonie qui rend aphone le P.S. Ce n’est pas ainsi que l’on chassera du pouvoir un Sarkozy ô combien contestable et critiquable. Sa politique offre pourtant un boulevard à une opposition intelligente. Au lieu de cela les chamailleries des Valls et consorts décrédibilisent le P.S et dégoutent ses sympathisants. Ce qui est le plus révoltant c’est que on a droit qu’aux petites phrases assassines et aucune contre propositions constructives.
Bref…