Les Belges ont voté : un parti indépendantiste en tête dans la partie flamande, les socialistes dans la partie wallonne. Bientôt la scission ? DailyNord milite pour le rattachement de la Wallonie à la France.
Et voilà. Les Belges ont voté le week-end dernier pour les législatives. Bilan : un parti indépendantiste en tête dans la partie flamande, les socialistes dans la partie wallonne. Et comme d’habitude, la scission de la Belgique revient sur le devant de la scène. Très loin des considérations politico-politiques, DailyNord milite pour le rattachement de la Wallonie à la France. Pourquoi ? Huit bonnes raisons.
C’est même Claude Javeau qui nous l’avait confié il y a plus d’un an sur le ton de la plaisanterie. L’auteur de La France doit-elle annexer la Wallonie ? nous indiquait que le socialisme était encore très présent dans le sud de la Belgique. Impression confirmée avec le résultat des législatives. Avec un rattachement, on aurait donc un nouveau terreau socialiste pour les prochaines batailles électorales françaises. Et du coup, la gauche aurait peut-être une occasion de revenir au pouvoir. Sauf que plus de socialisme, dit plus d’éléphants, donc plus d’embrouilles… Pauvre Martine.
On les connaît forcément, mais on ne sait pas qu’ils sont nés ou résident en Wallonie (ou y ont résidé, bref, vous avez compris). Du coup, si la Wallonie était rattachée à la France, ces artistes deviendraient effectivement français. Comme le duo de chanteurs de charme Frédéric François et Franck Michael par exemple… Pour Django Reinhardt et Georges Simenon, c’est trop tard, mais on pourrait récupérer les frères Dardenne, Olivier Gourmet, Cécile de France, Benoît Poelvoorde, Amélie Nothomb, Jijé, les frères Taloche, André Lamy et bien d’autres. Ça vous tente ?
La France risque de s’empêtrer en Afrique du Sud pour le Mondial ? Pas grave, on a l’un des prochains leaders techniques des Bleus. Eden Hazard, puisque c’est son destin (jeu de mots facile), français, ça aurait du cachet pour l’Euro 2012 ou le Mondial 2014, non ? Eden nous promet le paradis (re-jeu de mots). Le futur crack du LOSC, deux fois sacré meilleur espoir de Ligue 1, a une place toute chaude dans l’effectif de Laurent Blanc. Rayon sportif, en individuel, on récupérerait aussi Justine Hénin. Et en club de foot issu de la Jupiler League, le Standard de Liège. Ouais, ce n’est pas la meilleure équipe du pays en ce moment, mais on fait ce qu’on peut…
Les Français adorent le patrimoine. Et son déjà en train de faire l’inventaire de ce qui peut nous intéresser en Belgique. La citadelle de Namur par exemple pour commencer. Ou le Musée Curtius de Liège. A moins que vous ne préfériez les jardins du casino de Spa. Ou pour vaincre les mauvais démons, la butte du champ de bataille de Waterloo. Bref, de nouvelles idées sorties week-end. Sans quitter le pays.
Eh oui, la Wallonie intégrant la France, c’est tout bénef’ pour le Nord – Pas-de-Calais. D’abord, Dunkerque conservera la latitude la plus haute du territoire métropolitain et en plus on garde notre position européenne. Même qu’on pourrait gagner une frontière avec les Pays-Bas (entendu que les Flandres belges seront rattachées de leur côté aux Pays-Pas). Mais à l’avenir avec la Wallonie un poil plus bas que nous, on ne sera plus seuls et isolés tout en haut de cette carte de France. Et enfin, le nord de la France avec ses plus de sept millions d’habitants opposera un sacré contrepoids à la toute puissante Ile-de-France.
Et forcément, les Ch’tis ne seront plus les vedettes enviées des JT de TF1. Charbon, corons, misère sociale, tout ça existe aussi de l’autre côté de la frontière et forcément, lorsque les chaînes de télé auront besoin d’un kéké faisant du tuning ou d’un quelconque spécimen pour une émission franchement quelconque, ils pourront aussi aller en Wallonie. Bref, ça va soulager la région, et ménager un peu l’image des Ch’tis.
Qui dit Belgique, dit bières. La Chimay, la Leffe, et plein d’autres encore, toutes aussi bonnes les unes que les autres. Plus d’une centaine de brasseurs, et plus de 500 bières pour toute la Belgique, dont une bonne part en Wallonie. Enfin, le nord de la France ne rougira plus de ne pas avoir de vigne et avec ce renfort wallon pourra désormais s’affirmer face au sud comme une terre brassicole.
Quelque 17 000 km2 supplémentaires pour la France (550 000 km2 pour son territoire métropolitain). Nous étions le plus grand pays d’Europe, on le sera encore davantage. Au classement mondial, ça change rien, on reste le 48e pays le plus vaste, juste derrière le Kenya. Mais ça n’est qu’un début. Côté population, la France atteindra 69 millions d’habitants : loin devant l’Italie et la Grande-Bretagne, mais encore derrière l’Allemagne (81 millions d’habitants). Au classement mondial, on gratte ainsi deux à trois places (21e place aujourd’hui), et peut-être même qu’on passera devant le Congo.
On va au clash, quoi qu’il en soit. La seule question, c’est : "dans cinq ans, dans dix ans ou dans quinze ans ?"
Les décideurs flamands - économiques et politiques (’In De Warande’, un groupe d’influence qui, toute proportion gardée, peut se comparer pour la Flandre au Groupe de Bilderberg) -, tout comme les faiseurs d’opinion que sont les éditorialistes et rédacteurs en chef des journaux et de la télévision (très influents en Flandre), ne veulent absolument pas de Philippe comme prochain successeur de Albert II.
Ce dernier semble très fatigué, dépassé et, désormais, résigné. La question de sa succession est clairement posée. Dès lors, au "tsunami" électoral qui, cette fois, a cristallisé comme jamais l’antagonisme "droite nationaliste" au Nord flamand et gauche sociale-démocrate au Sud wallon, viendra sous peu s’ajouter une crise de régime.
Le timing, pour Bart De Wever, est idéal. Cet homme, pour la République des Flandres qu’il appelle de ses voeux, a dès à présent rendez-vous avec l’histoire.
A terme, Gent semble la meilleure candidate comme future capitale flamande.
Bruxelles pourrait jouir d’une protection européenne, dans des modalités encore à trouver.
La Wallonie, quant à elle, pourrait bien entrer dans une relation politique privilégiée avec la France, sinon s’y rattacher.