Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
Alain Juppé Angola Angolagate Arcadi Gaydamak Bernard Kouchner Canard enchaîné Charles Pasqua Corruption France Jacques Chirac Jean-Charles Marchiani Justice Le Nouvel Observateur Philippe Courroye Pierre Falcone Quai d’Orsay Renseignements généraux Serbie Trafic d’armes Yves Bertrand
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
FILOUTERIES

L’Angolagate, retour sur un scandale d’Etat

Round-up / mercredi 4 février 2009 par Nicolas Beau
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Philippe Courroye, qui a instruit l’Angolagate, témoigne devant le tribunal. L’occasion pour les avocats de Pasqua, Marchiani ou Falcone de tirer à vue.

Rarement un magistrat aura fait l’objet de tant d’hostilité que Philippe Courroye, le juge d’instruction du célèbre dossier de l’Angolagate. Peu importe les gigantesques flux de corruption, générés par les 970 millions de dollars de contrats de ventes d’armes entre la France et l’Angola. Peu importe que la politique étrangère de la France ait été ignorée, bafouée par Charles Pasqua et ses amis pour quelques menus avantages ! L’homme à abattre pour ces avocats, grands humanistes devant l’éternel, est Philippe Courroye.

La curiosité, un méchant défaut

Relayés par des journalistes sans curiosité excessive, les influents avocats du procès de l’Angolagate ont instruit le dossier, depuis plusieurs années, du juge Courroye, devenu depuis Procureur à Nanterre. A lire certaines gazettes ces jours-ci, on a le sentiment que les Pasqua, Marchiani, Falcone, Sulitzer, Attali seraient juste les victimes de l’acharnement d’un juge pervers et fanatique nommé Courroye.

Pas un mot, en revanche, chez nos excellents confrères, sur les enveloppes de billets, les virements sur les comptes clandestins, les rétro-commissions au profit du président Dos Santos, via un compte ouvert au Panama et la très belle machine de corruption mise en place, au cœur de l’Etat français, par Pierre Joseph Falcone, qui commença sa carrière dans le commerce des fruits exotiques. D’où son surnom, « la banane ».

Ah les belles âmes !

Ce mercredi, le procès anti-Courroye devrait être instruit sur deux thèmes : les relations supposées d’Yves Bertrand, l’ancien patron des RG, et de Philippe Courroye ; la disparition inexpliquée, dans le dossier, d’une note de la Dst. Ah les belles âmes ! Avec à la tête de ctte croisade anti-juge, Airy Routier du Nouvel Obs et Louis-Marie Horeau du Canard Enchaîné.

 - JPG - 54.6 ko
© Pakman

Premier scud de la défense, les fameux carnets d’Yves Bertrand, saisis dans le cadre de l’affaire Clearstream et versés à la procédure de l’Angolagate, font apparaître, parmi mille autres, le nom de Courroye à plusieurs reprises. Ce qui est exact, c’est que les deux hommes se sont croisés dans le bureau du juge à propos du dossier des casinos concédés aux amis de Pasqua. Ce qui est vrai aussi, c’est que l’ancien patron des RG, chiraquien pur jus, suivait de près les ennuis judiciaires de Charles Pasqua. En effet, un Charlie plombé arrangeait bien les affaires de Jacques Chirac qui ne voulait à aucun prix de concurrence à droite pour la présidentielle de 2002. A ce titre, les intérêts du flic et du juge convergeaient objectivement.

Rien ne prouve, pour autant, que le juge Courroye ait rencontré à de multiples reprises le patron des RG . Et l’eut-il fait, cela ne constitue pas nécessairement une faute procédurale. Quotidiennement, les juges d’instruction rencontrent, le plus normalement du monde, des flics, des politiques et des journalistes pour orienter leurs enquêtes. A la condition, bien sûr, que leurs interlocuteurs ne soient pas mis en cause dans la procédure judiciaire qu’ils conduisent. Or Yves Bertrand n’a, à aucun moment, été mis en cause dans les innombrables gâteries évoquées dans le dossier de l’Angolagate.

Une note perdue dans 150 tomes de procédure

Deuxième grief invoqué par nos vertueux avocats à l’encontre du juge Courroye, ce dernier n’aurait pas versé au dossier une note de la DST. Laquelle, plaide la défense, était favorable à Arcadi Gaydamak, un milliardaire russe aujourd’hui en fuite en Israël qui prétend, contre toute vraisemblance, avoir joué un rôle clé dans la libération des pilotes français en Serbie.

Cette note aurait-elle été égarée ? Peut être, mais la procédure ne comprend pas moins de cent cinquante tomes, ce qui peut expliquer une telle faute…vénielle. De toute façon, l’auteur de cette note et ancien de la DST, Raymond Nart, a écrit un long témoignage en faveur de son ami Gaydamak qui, lui, figure bel et bien au dossier.

Retour sur une affaire d’Etat

En septembre 1997, lorsque la célèbre affaire de l’Angolagate débute, Philippe Courroye vient d’intégrer le pôle financier de la rue des Italiens. Homme de droite, rigoriste et catholique, le juge est un bosseur. Du genre, par ses marches à pied dans Paris, à épuiser les deux gardes du corps qui vont l’accompagner durant les longues années d’instruction de l’Angolagate, en raison des menaces reçues. Du genre aussi à travailler en équipe avec les flics financiers, ce qui n’est pas si fréquent chez des juges d’instruction souvent trop solitaires.

Déjà tombeur dans une vie antérieure de Michel Noir, à l’époque maire de Lyon, et d’Alain Carignon, ancien édile de Grenoble, Philippe Courroye va conduire, à Paris, une des plus gigantesques instructions financières de ces dernières années. La procédure principale de l’Angolagate a en effet provoqué l’ouverture d’autres instructions parallèles, de l’affaire de la Sofremi à celle des casinos et d’Alstom, pour lesquelles Charles Pasqua est poursuivi devant la Cour de Justice de la République, qui se hâte avec lenteur.

Infatigable, Courroye enquête également sur le dossier Pétrole contre nourriture, où on retrouve, encore et toujours, un certain Pasqua. L’instruction est toujours en cours.

Si l’Angolagate est une affaire d’Etat, c’est en raison des petits arrangements entre amis, à l’ombre de la République et de la Françafrique, qu’a révélés l’instruction de Philippe Courroye. Mais il y a plus grave.

Sur le plan d’une certaine éthique de l’Etat et de son fonctionnement, la démarche de Pasqua, Marchiani, Falcone et autres Jean-Christophe Mitterrand pose problème. Elle consiste à encourager des exportations d’armes vers des pays tiers, sans que le gouvernement, notamment le Quai d’Orsay et le ministère de la Défense, n’ait donné leur accord. Or Pasqua à l’époque est ministre de l’Intérieur et ministre d’Etat. Pour quelques prébendes, Charlie s’est cru autorisé à mener sa propre politique étrangère parallèle, comme s’en est étonné, devant le juge Courroye, Alain Juppé, ministre des Affaires Etrangères dans le même gouvernement.

Un peu comme Bernard Kouchner qui, quelques années plus tard, semble avoir confondu, lui aussi, ses intérêts financiers et la politique étrangère de la France.

A lire ou relire sur Bakchich.info, le dossier sur l’Angolagate

Plus de 60 avocats, dont plusieurs stars du barreau, jouent leur partition pour un procès aux lourds enjeux pétroliers. Il y a le torpilleur de dossiers, l’amateur de bons mots et les autres.
L’ancien préfet Jean-Charles Marchiani, récemment gracié par le magnanime Sarkozy, n’a pas tout a fait libéré les otages français de Bosnie comme le raconte allègrement la version officielle.
Entre le n°1, Yves Bonnet, et son bras droit, Raymond Nart, les avis ont plus que divergé sur le milliardaire Arkadi Gaydamak. Usurparteur pour l’un, soldat de la France pour l’autre qui a témoigné hier, au procès de (…)

AFFICHER LES
7 MESSAGES
0 | 5

Forum

  • L’Angolagate, retour sur un scandale d’Etat
    le dimanche 17 mai 2009 à 21:01, lucie aubrac a dit :
    il y a du nouveau depuis les gars… notre transmission nationale Courroye invite à son domicile… un ensemble hétéroclite d’amis (canard enchainé), pas vraiment un scoop pour cette incorruptible… il le dit lui même il déjeune avec qui il veut ! belle perspective pour ses futurs interrogatoires … eux aussi pourront lui rétorquer qu ’ils déjeunent avec qui ils veulent …..au fait il en est ou notre résistant dans son procès avec le canard ???? si si Philou on veut rigoler au procès…. Bonsoir Philou , Bonsoir Charly…..
  • L’Angolagate, retour sur un scandale d’Etat
    le samedi 14 février 2009 à 12:47

    Le Procureur a requis 3 ans de prison, dont 18 ferme contre Marchiani libéré lundi, grâce à une grâce sur mesure concoctée par NICOLAS SARKOZY ex Ministre de l’intérieur et Président de la République voulant incarcérer les fous, les mineurs de 12 ans, l’instigateur des pleines planchers remplissant les prisons de voleurs de poules

    C EST UN SCANDALE !

  • L’Angolagate, retour sur un scandale d’Etat
    le samedi 7 février 2009 à 14:32, Madame Denis nièce de Voltaire a dit :
    S’IL EST UN LIVRE REMARQUABLE JAMAIS REMIS EN CAUSE PAR QUICONQUE C’EST BIEN CELUI LA….. de la pure vérité d’investigation label AOC…. d’ailleurs depuis le juge Courroye en a perdu sa réputation d’incorruptible… c’est dire….
  • L’Angolagate, retour sur un scandale d’Etat
    le samedi 7 février 2009 à 12:00
    Le meilleur livre sur cette affaire est la Maison Pasqua écrit par Nicolas Beau
  • L’Angolagate, retour sur un scandale d’Etat
    le mercredi 4 février 2009 à 18:56, ALDEBARAN a dit :
    Pas mal mais il manque vraisemblablement une carte à votre jeu.Je vous suggère l’as de carreau .Il est difficile de croire que les plus "Hautes Autorités" de l’Etat ont ignoré ce "commerce".Admettons qu’elles ne découvrent ce "trafic" qu’en 1996 soit trois ans après les premières livraisons d’armes , ces mêmes "Autorités" ne déposerons plainte qu’en 2001 Comment peut-on arguer de sa propre turpitude : Je laisse faire et quand cela m’arrange , je sanctionne .Acteur "passif" au début, juge en final …. à moins qu’il n’y ait eu quelque part une interférence non désirée !
0 | 5
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte