Encore une galéjade de Charles Pasqua. Selon le tout frais condamné de l’Angolagate, les pilotes français pris en otage dans les Balkans auraient été libérés grâce au préfet Marchiani et à Arkadi Gaydamak. Pipeau !
Dans le Journal du Dimanche des 31 octobre et 1er novembre, Charles Pasqua affirme que c’est « grâce à Arkadi Gaydamak, un ancien du KGB, que nous avons pu faire libérer nos deux pilotes détenus par les Serbes ».
En septembre 1999, à Belgrade, c’est au cours d’un entretien avec le général Perisic, ancien chef d’état-major de l’armée serbe, pourpartie formé à l’Ecole de guerre à Paris, et candidat aux élections législatives, que je découvre de façon inopinée, le secret de la libération des deux pilotes français dont les avions furent abattus pendant la dernière guerre des Balkans. En face de moi, Perisic, me raconte comment il a démissionné des troupes de Milosevic pour fonder un parti politique qu’il veut démocratique… Lors de l’entretien Perisic me dit : « En 1995, j’ai obtenu de Mladic la libération de vos deux pilotes abattus en Bosnie. Ce geste a permis d’engager, après Dayton, les pourparlers de paix à Paris. Posez la question au général Jean Douin, alors patron de vos armées ! C’est lui qui est venu chercher les deux pilotes. En remerciement, en dépit de l’embargo, il nous a envoyé une équipe d’as français pour participer à notre meeting aérien. » Pour lui, l’affaire est simple, voire banale.
Ce général austère, qui a le privilège de n’être pas recherché par la Tribunal de La Haye, me révèle qu’au cours de la négociation ayant conduit à la libération des pilotes, il n’a jamais entendu parler de Jean-Charles Marchiani, ou de Arcadi Gaydamak, tous deux auto proclamés, avec l’approbation de Pasqua, « hommes-clé » dans la solution trouvée à l’affaire de pilotes prisonniers.
Puisqu’il est possible que l’importance du rôle de Marchiani ait échappé à la sagacité du général Perisic, j’ai alors interrogé le général Pierre Gallois dit « le père de la Force de frappe française », lui aussi mis à contribution par l’État, pour obtenir la libération de nos deux pilotes (voir encadré ci-dessous).
Paris-Match : Qui vous a mandaté pour aller en Yougoslavie ?
Pierre Gallois : Raymond Nart, le sous-directeur de la DST. Là-bas, j’ai rencontré le général Mladic. Je l’avais eu comme élève à l’école de guerre de Belgrade. J’ai été étonné qu’il m’appelle « Pierre ». Je lui ai tout de suite demandé de nous rendre nos deux pilotes. Il m’a répondu « C’est possible. Mais il faudra que je serre la main d’un grand officier français. Qu’il y ai une cérémonie ’des honneurs’ ». Je lui ai répondu « quelle cérémonie ? Devant deux cercueils ? » Mladic m’a questionné : « quels cercueils ? » Ils sont vivants. C’était une information capitale, puisqu’on les disait morts. Puis Mladic m’a emmené dans son village. M’a montré le résultat des bombardements en me disant : « Janvier (le général patron de la force française en Bosnie), veut ma peau. Ici, il y a eu 80 morts. » Pour regagner Belgrade, il m’a proposé son hélicoptère. Moi qui suis cardiaque, j’économisais sept heures de voiture. Il m’a prévenu « Il faut voler bas. N’oubliez pas que Janvier veut ma peau ». De Belgrade j’ai foncé à Paris, pour rendre compte : « Mladic veut bien rendre les pilotes contre une poignée de main à un officier d’état-major. C’est tout. » J’ai suggéré de confier cette mission au général Schmitt.
P.M. : Vous ignorez tout du rôle joué par Marchiani ou Gaydamak dans cette affaire ?
P.G. : Ça, c’est de la poudre aux yeux, de la foutaise. Ces gens-là ont parlé de « filière russe » pour libérer les pilotes ! Mais pas un Russe ne savait où étaient nos gars. En plus, Mladic était fou de rage contre Moscou qui ne soutenait pas, à son avis, la lutte des Serbes. J’ai confié au juge Courroye ce que je pense de cette apparition de Marchiani et Gaydamak : du bidon.
P.M. : Finalement, qui a libéré les pilotes ?
P.G. : Tout simplement, on a fait comme Mladic l’avait demandé. Ce n’est pas Schmitt, mais le général Douin, le patron de nos armées, qui s’est rendu en Yougoslavie. Il a rencontré Perisic, puis, tous les deux, Mladic. Ça s’est passé tout simplement. Et je ne vois pas pourquoi un type comme Gaydamak a été décoré. C’est une honte. Depuis qu’on décore des types comme ceux-là, je refuse de porter mes médailles. Et je m’étonne que l’on s’étonne. Si tardivement. Sur cette affaire, j’ai publié une plaquette éditée par l’Age d’Homme. C’est du domaine public !
Lire ou relire sur Bakchich.info les aventures du trio Gaydamak-Pasqua-Marchiani :
Intéressant pasqua le sacrifié de la République, ne mouille pas sarkozy mais chirac et en sous-entendu de villepin…
Le RPR, cette association de malfaiteurs régit par la loi 1901 camoufle les chiraquiens, les pasquiens, les balladuriens, et la nouvelle ére les sarkoziste.
Ils se sont tous planqués sous le sigle UMP,pour faire oublier leurs casseroles et partager la galette, mais en réalité nous prenons les mêmes et nous recommençons.
Mitterrand et ses amis en ont fais, mais j’avoue que sous la Veme, le RPR-UMP sont de véritables rapetoux…
Le pire à venir c’est ce sournois de Copé, même acabit que sarkozy, même famille…