Georges Frêche a été triomphalement réélu président de la région Languedoc Roussillon. Les RG pourront actualiser sa fiche, que Bakchich avait publiée dans son hebdomadaire le 13 mars.
Si la présence de Georges Frêche au sein du Parti Socialiste pose problème depuis des années, il est piquant de constater que son ralliement au PS il y a plus de 35 ans ( !) avait déjà retenu toute l’attention des Renseignements Généraux.
Le document que Bakchich a exhumé des archives de la Grande Maison est une note de synthèse de 18 pages intitulée : "Des gauchistes" dans le Creuset" socialiste datée du 8 mars 1977". Pour la droite et Giscard alors aux affaires, l’heure est grave. L’union de la gauche est en passe de remporter les élections législatives dans la foulée des municipales et la prochaine présidentielle s’annonce âprement disputée. Le ministère de l’Intérieur (qui est aussi celui des élections) entreprend alors de recenser tous les affreux gauchistes qui colonisent le PS et y occupent des responsabilités. Le but : utiliser ces informations pour effrayer le bourgeois en affichant le moment venu les états de service de certains responsables socialistes qui ont "plus ou moins flirté avec divers mouvements extrémistes de gauche " dixit l’étude .
Parmi la quinzaine de responsables du PS ciblés, Frêche Georges, Noel, Louis, né le 9 juillet 1938 à Puylaurens dans le Tarn. Il rejoint les rangs du PS en 1970 où il connaît une rapide ascension. 1977 le trouve déjà … vice-président du Conseil régional du Languedoc-Rousssillon.
Mais ce sont ses "activités extrémistes" pas très catholiques qui intéressent les RG. Notamment son passage dès 1965, à Toulouse, comme militant actif de la Fédération des Cercles Marxistes Léninistes, un groupuscule maoïste. Un engagement qui conduit le camarade Frêche à la tête du comité toulousain des "amitiés France-Chine ". Toujours dans le cadre de cette originale passion chinoise, notre garde rouge est interpellé a l’été 1965 en Suisse alors qu’il tente d’entrer en contact avec des diplomates chinois de l’ambassade de Berne. "[A] Berne (…), les militants reçoivent des consignes.(….) Frêche a l’honneur d’écrire dans L’Humanité nouvelle, sous le pseudonyme de Georges Lierre" précise Christophe Bourseiller auteur de "Les Maoïstes - La Folle Histoire Des Gardes Rouges Français" (éd. Points).
Frêche est expulsé de Suisse. Pas de quoi fouetter un chat mais l’itinéraire tranche dans le paysage politique français pour cet ancien élève d’HEC, bientôt professeur émérite de droit Romain et futur baron, très indocile, du PS. A noter que nos maoïstes restent somme toute très légitimistes puisqu’ à la présidentielle de 1965 ils appellent à voter Charles de Gaulle ! Il faut dire que le Général et la France comptent parmi les premiers suppôts de l’impérialisme à reconnaître, sans atermoiements,” la Chine de toujours" en janvier 1964.
Aujourd’hui, Frêche a troqué la Chine de MAO contre Israël. Il affirme qu’il est "l’un des rares au PS à défendre" l’ Etat hébreu. Sans rire ?
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Tu sais, la politique n’a pas d’odeur ni de couleur. On sait ça en regardant le parcours de nos politicards. Ils ne sont pas légion à avoir de véritables convictions. Quant à dire qu’ils sont de gauche, il faut le dire très vite alors. 95% d’entre eux ignorent sur quoi se fonde la gauche française. Ils lorgnent vers le soviet suprême au lieu de se pencher sur Robespierre. Tu comprendras pourquoi j’ai la hantise de voir revenir cette gauche française au pouvoir, quelle que soit sa couleur.
Bonne journée quand même.