La France est opposée à la Serbie en finale de Coupe Davis. Avec neuf trophées, "les mousquetaires" ont une riche histoire dans l’épreuve… retracée en vidéo grâce à l’Ina.
Gaël Monfils, Gilles Simon, Michaël Llodra, Arnaud Clément… "Les Mousquetaires" cuvée 2010 tentent, ce week-end, de marcher sur les pas de leurs illustres prédécesseurs. Rarement à la fête dans les épreuves individuelles, les tennismen hexagonaux se transcendent souvent en équipe. Avec neuf Saladiers d’argent, la France peut se targuer de devancer de grandes nations du tennis comme la Suède ou l’Espagne, n’étant devancée que par les intouchables Américains et Australiens. L’Ina et Bakchich reviennent sur les plus belles finales françaises.
Bien avant Noah ou Forget, quatre bonshommes coiffés de bérets ont régné sur l’épreuve six années consécutives. De 1927 à 1932, René Lacoste, Henri Cochet, Jean Borotra et Jacques Brugnon ont perturbé l’hégémonie ricaine (5 victoires en finale face aux USA). En 1928, l’Amérique fait aussi les frais de ces champions surnommés pour la postérité "les quatre mousquetaires".
Et ensuite ? Rien. Pendant cinquante ans, les tricolores n’approchent plus de la dernière marche. Jusqu’en 1982, où Yannick Noah et Henri Leconte (dont c’était la première sélection) prennent une leçon d’expérience par John McEnroe à Grenoble. Les Bleus tireront profit près de 10 ans après de cet apprentissage.
En 1991, Yannick Noah, frais retraité prend en charge l’équipe de France. Dès le 29 novembre, Guy Forget et Henri Leconte retrouvent en finale les USA, favoris. Les deux hommes marquent un point décisif en double contre les redoutables Flach et Seguso. La paire française restera d’ailleurs invaincue en Coupe Davis (11 victoires).
Initialement sélectionné seulement pour le double, "Riton", en totale manque de confiance après son opération pour une hernie discale ("J’étais en chaise roulante trois mois avant", dira-t-il quelques années plus tard chez Ardisson), refait surface grâce à Yannick Noah et bat le septième joueur mondial Pete Sampras. Qui perd contre Guy Forget lors du quatrième match (3-1).
59 longues années après son dernier exploit, Jean Borotra est accueilli avec émotion dans les vestiaires (voir archive).
En 1996, Noah transforme le plomb en or… Le PSG de Luis Fernandez s’offre ses services pour motiver les joueurs et décrocher la Coupe des Coupes et les nouveaux mousquetaires (Arnaud Boetsch, Guy Forget, Cédric Pioline, Guillaume Raoux) partent à Malmöe y affronter la Suède, deux mois après le décès de René Lacoste. Le scénario des deux derniers matches est hitchcockien. Après la défaite de Cédric Pioline, qui menait pourtant deux sets à zéro puis 5-2 dans le dernier set, Arnaud Boetsch sauve trois balles de match dans la dernière rencontre (à 6-7, 0-40 du cinquième set). Au terme de 4h47 de match, le Français marque le point décisif.
Deux ans après une finale perdue à Nice (2-3) face à l’Australie, les deux équipes se retrouvent à Melbourne en 2001. Outsider, la France coachée désormais par Guy Forget bataille encore dans la dernière rencontre. C’est à Nicolas Escudé, opposé à Wayne Arthurs, que revient la lourde tâche de ramener le trophée à Paris. "Le Scud" ne tremble pas. Détenteur de trois Coupe Davis (deux comme joueur et une comme capitaine), Forget espère : "l’objectif est de la garder le plus longtemps possible".
La France l’abandonne pourtant dès la saison suivante. Comme le Serbe, le palmarès russe était vierge de tout titre en 2002. Mais, sur la terre battue de Bercy, Paul-Henri Mathieu tombe pendant le match décisif contre le remplaçant surprise Mikhail Youzhny, pourtant mené deux sets à zéro. La victoire de son compatriote manque de faire aussi chuter le tonitruant Boris Eltsine en tribune…