Ces diables d’Irlandais vont-ils faire exploser l’Europe ? Seule certitude, leur « non » à 53,4 % à la ratification du traité de Lisbonne, qui doit en principe régir le fonctionnement de l’Union à 27 pays à partir de janvier 2009, est pour le moins contrariant pour Nicolas Sarkozy.
« Effondré ». Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes s’est d’abord lâché, avant de se reprendre à l’annonce des résultats du référendum sur le traité de Lisbonne organisé hier en Irlande. Non seulement l’île enraye le processus de ratification dudit traité mais, en plus, elle prend un malin plaisir à gâcher le début de la présidence française du Conseil européen qui débute le 1er juillet. Car le « non » va sérieusement plomber l’ambiance en Europe ! Difficile de croire que les priorités dont la France entend débattre dans les six prochains mois déboucheront sur des accords politiques… Las, les Irlandais ont décidément passé outre les mises en garde du Docteur Kouchner. Notre excellent ministre des Affaires étrangères leur promettait les pires problèmes en cas de refus. Habile de la part du représentant d’un pays qui en 2005 a rejeté par référendum le traité constitutionnel, ancêtre de l’accord de Lisbonne.
Même si les sondages donnaient à l’avance le « non » gagnant, les Français ne sont pas les seuls à être sonnés. Face à Klaus, le président tchèque, qui estime que le texte est à jeter à la poubelle, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, a choisi le pilotage automatique : le processus de ratification du texte – déjà achevé dans 18 pays – doit se poursuivre en Europe, explique-t-il. Tout comme le couple franco-allemand.
Mais si le binôme Nicolas Sarkozy-Angela Merkel avait promis une initiative commune dès l’annonce des résultats, il a décidé de… ne rien décider. Et de laisser le prochain Conseil européen prévu les 19 et 20 juin tirer les conclusions souhaitables. Dans un court communiqué diffusé vendredi en fin d’après-midi, Merkel et Sarkozy semblent promettre une chaude explication avec le Premier ministre irlandais qui « donnera son analyse des raisons de ce vote ». De là à imaginer que l’Irlande soit mise de côté dans la marche européenne, il n’y a qu’un pas, que certains ont franchi.
Reste à savoir si les raisons de l’échec irlandais sont bien comprises. Face au problème de compréhension du traité de Lisbonne par le commun des mortels – ce qui semble être l’une des causes de son rejet par les Irlandais –, Sarkozy et Merkel ont eu cette curieuse pirouette : ils se disent « convaincus que les réformes contenues dans le traité de Lisbonne sont nécessaires pour rendre l’Europe plus démocratique et plus efficace ». En somme, si vous n’avez rien compris au texte, faites nous confiance, son application rendra tout limpide…
En tournée d’adieu en Europe depuis le début de la semaine, il y en a un qui doit bien rigoler. C’est Georges W. Bush qui dînait vendredi soir avec Nicolas Sarkozy, le futur président d’une « vieille Europe » affaiblie.
Vive l’Irlande !
Les peuples sont l’enjeu final de la conspiration qui les menace.
Oui, il y a forcément moyen de gripper cette machine infernale, un grain de sable dans les rouages.
Ce grain de sable peut être infime, et venir de n’importe lequel d’entre nous.
C’est la force des peuples qui a fait les puissants et saura les défaire.
Pour ce qu’ils auront sans cesse abusé des pouvoirs que l’Histoire leur aura légués, pour ce qu’ils auront sans cesse attenté aux intérêts de l’humanité, et dénaturé l’essence même de la vie sur notre miraculeuse planète, la Terre.
Ils auront peut-être semé la ruine et le chaos, la haine et la guerre, sans pouvoir jamais aboutir à assouvie ce fantasme dément, car la dictature mondiale ne peut être et ne sera pas.
Vive l’Irlande !
Une analyse des "nons" donne des résultats très différents d’un pays à l’autre .. seul point commun : ça n’a rien à voir avec l’Europe.
De toute façon, une Europe à 27, ça ne peut pas marcher.
Il faut être raisonnable et accepter une Europe à plusieurs vitesses.
"En somme, si vous n’avez rien compris au texte, faites nous confiance, son application rendra tout limpide…"
Mais au fait, les politiques ne feraient-ils pas semblant de comprendre ce texte ? Sinon pourquoi n’ont-ils pas rédigé un texte compréhensible par tous ?