On peut tenir la parution d’un calendrier sexy du gouvernement comme une des très probables surprises des mois à venir.
Le temps est aux calendriers sexy. Depuis quelques hivers, les sapeurs, les éboueurs, les dentistes, les rugbymen du Stade Français ont pris l’habitude de poser tout nus afin de créer un lien de sympathie décontractée entre eux et leurs fans.
Or les ministres du nouveau gouvernement français, dont MM. Sarkozy et Fillon viennent d’accoucher au milieu des sarcasmes, ont grand besoin eux-mêmes de se faire mieux connaître et de mettre un peu de chaleur dans leurs rapports avec les citoyens.
Vu l’ardeur qu’il met à dénicher ce qui pourrait mettre le Président en valeur, il est peu probable que le staff des communicants de l’Élysée n’ait pas déjà songé à la chose. Bref, on peut tenir la parution d’un calendrier sexy du gouvernement comme une des très probables surprises des mois à venir.
Mais se montrer tout nu ne saurait suffire. Encore faut-il l’être en situation. Pour M. Hortefeux, le problème est simple (appareil) : s’inspirant de la peinture antique, et comme son nom l’y invite presque, il posera en pompier, nu sous son casque. M. Baroin, qui est joli garçon et émarge au ministère du Budget, pourrait envisager la tenue dépouillée de l’assujetti qui vient d’honorer sa dette fiscale. À moins que Mme Lagarde n’exploite la même idée, en s’inspirant de Miss Décembre de l’irrésistible calendrier des paysannes suisses : vêtue d’un fétu de paille, la locataire de Bercy plumerait alors énergiquement une volaille bien symbolique.
M. Le Maire, ministre de l’Agriculture, lorgnera le même calendrier mais en préférant miss Octobre. Comme celle-ci, il posera le sexe à peine couvert d’un tablier de fermier devant un taureau bien cornu qu’il excitera en tenant comme une muleta la partie rouge du drapeau national. Rendre au mieux la justice est l’art de l’équilibre. On imagine bien M. Michel Mercier, marquis des Anges, au sommet de la colonne Vendôme, dans le costume et la pose du Génie de la Bastille.
Enfin, le goût de M. Fillon pour la compétition automobile le mène tout droit, plutôt que dans le mur, au calendrier Pirelli, publication sophistiquée dont les photographes usent d’instruments compliqués pour fixer des filles dans le plus simple appareil. Bel homme mais ministre d’une France en faillite, il posera sans voile, dans le dénuement le plus complet.