Ces élections européennes ont réservé leur lot de surprises ! Entre les élus sans envie de Parlement européen, les refoulés du casting et les députés qui ne pensaient pas y parvenir
Le ministre du Travail, Brice Hortefeux, troisième sur la liste UMP dans la circonscription Massif Central - Centre a été élu… Sauf que l’intéressé n’en avait aucune envie ! Mais avec un résultat de 28,56% des suffrages, devant le PS (18,10%) et les Verts, les listes de la majorité présidentielle ont fait carton plein : 3 sièges, au lieu de 2 en 2004. Un fauteuil qui fait toute la différence pour ce proche de Nicolas Sarkozy, qui se verrait bien un jour à Matignon endosser le costume de Premier ministre. Dès lors, pas question pour lui de se retrouver à Strasbourg et Bruxelles ! Petit hic, lors de sa campagne, l’UMP a énoncé sept engagements auxquels sont tenus tous ses candidats : « Les candidats de la Majorité Présidentielle s’engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles. Ils s’engagent aussi à être présents dans leur région où ils tiendront des permanences régulières ». Nicolas Sarkozy en avait d’ailleurs rajouté une louche en annonçant que les candidats aux européennes « siègeront. C’est une règle ».
Mais il est bien connu que les promesses de campagne n’engagent que ceux qui les écoutent… « Je pense qu’on a besoin de Brice Hortefeux au gouvernement. Dans sa région, qu’il aime beaucoup, il avait décidé de venir en soutien », a lâché Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, en commentant ce résultat. Hortefeux n’a donc aucun souci à se faire, l’Élysée compte le garder à Paris et fournira un mot d’excuses.
Pour Benoît Hamon, député européen sortant et porte-parole du PS, la déception est réelle. Pour le coup, le socialiste, troisième sur la liste PS en Ile-de-France, souhaitait bien repartir pour un tour au Parlement européen. Il avait souhaité d’ailleurs être tête de liste mais Martine Aubry, Première secrétaire, lui avait préféré Harlem Désir. La campagne a eu du mal à prendre et le score calamiteux, derrière la liste d’Europe Écologie. Ce résultat du PS en Ile-de-France n’est pas sans conséquence pour le fonctionnement du parti. Pendant la campagne, Hamon a répété que s’il n’était pas élu au Parlement européen, il chercherait du travail et en viendrait à se poser la question de sa place au parti. « Cette décision sera traitée en temps et en heure après que j’en ai discuté avec mes amis et avec Martine Aubry », a affirmé l’intéressé au soir du résultat. Avant de poursuivre : « À un moment où il y a des dizaines de milliers de gens qui perdent leur boulot, savoir si Benoît Hamon va rester porte-parole du PS, on s’en fout ». La réponse devrait être tranchée ce mardi, au cours d’un conseil national du PS.
« On me dit que je peux aller au Parlement européen mais ce n’est pas ce qui était prévu », lâchait, surprise, Karima Delli au Parisien à l’annonce des premiers résultats. La jeune femme de 28 ans, militante verte et co-fondatrice du collectif « Sauvons les riches », vient d’être élue plus jeune eurodéputée française sur les listes d’Europe Écologie en Ile-de-France. Pourtant, placée en quatrième position, Karima Delli, qui achève en ce moment sa thèse, n’imaginait pas un seul instant se retrouver dans quelques jours au Parlement européen. Mais avec des scores particulièrement élevés dans la capitale (27,5% des voix), devant la liste du PS (14,7%), Europe Écologie est parvenue à faire élire sa tête de liste, Daniel Cohn-Bendit, et ses numéros 2, 3 et 4 : Éva Joly, Pascal Canfin et Karima Delli. De quoi faire tourner la tête… « J’ai commencé à réaliser lundi à 3h30 du matin, avec les résultats définitifs », confie-t-elle à Bakchich. « Ça va être dur de siéger au Parlement et de faire ma thèse en même temps. Si je n’y arrive pas, je me consacrerai pleinement à mon mandat unique. » La thèse attendra.
Peu connue du grand public mais très implantée dans le tissu associatif depuis une dizaine d’années, Sandrine Bélier, tête de liste d’Europe Écologie dans le Grand-Est, est parvenue à faire un joli score : 14,52% des suffrages. Soit la troisième marche du podium derrière l’UMP et le PS. Pourtant, la partie n’était pas gagnée d’avance. « J’avais une belle brochette de candidats face à moi », s’amuse a posteriori Sandrine Bélier, en citant Catherine Trautmann, députée européenne sortante pour le PS, Jean-François Kahn pour le MoDem, Bruno Gollnisch pour le FN et Antoine Waechter pour une seconde liste écologiste. « Quand j’ai su que Jean-François Kahn était tête de liste, je me suis dit wouah, ça ne va pas être facile ! », se rappelle l’élue d’Europe Écologie. Au passage, elle a coiffé le MoDem de 5 points… et devancé la candidate socialiste, en Alsace notamment. Recette de ce succès : « J’ai fait une campagne de terrain pendant cinq mois en multipliant les réunions avec les militants. Internet a été un précieux outil pour débattre du fond avec les électeurs », commente la nouvelle élue.
Autre liste, autre surprise avec l’élection, dans le Grand-Est, de Michèle Striffler. Cette proche de Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants, placée en 4ème position sur la liste UMP, ne pensait pas siéger au Parlement européen. Il y a cinq ans, Joseph Daul, tête de liste UMP, était arrivé second avec un score médiocre (17,61 %) et sa liste n’avait décroché que 2 sièges contre 4 pour le PS. Mais cette année, avec des résultats particulièrement forts en Alsace, l’UMP est repassée devant les socialistes. Jean-Marie Bockel, qui s’est fortement impliqué dans la campagne nationale, voit, lui, sa stratégie validée avec sa formation Gauche Moderne associée à l’UMP.
Jean-Paul Besset, ancien porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot, a été élu dimanche député européen comme tête de liste d’Europe Écologie dans la circonscription Massif central-Centre. Une victoire qui n’était pas prévue au programme… « Il faut raconter l’histoire », s’amuse Daniel Cohn-Bendit. « Quand on a procédé à la composition des listes, on s’est dit qu’avec son parcours, Jean-Paul serait une parfaite tête de liste dans le Centre. On pensait qu’il n’avait aucune chance d’être élu mais on lui a dit “tu vas voir, tu vas faire une très belle campagne !” » Résultat, cinq mois après, la liste d’Europe Écologie obtient 13,56% des voix. L’intéressé n’en revient pas lui-même. « C’est une surprise », commente Besset. « Nous n’avions aucune garantie de résultats et nous partions de très loin. Tout le monde donnait cette circonscription impossible à gagner ! » In fine, Besset siègera bien au Parlement européen, dans le groupe des Verts…
Voir ou revoir sur bakchich.tv :
Lefebvre et Dati s’emmêlent sur le cas Hortefeux
L’hebdo spécial élections européennes de Bakchich :
La semaine européenne de Bakchich :
En fait le Parlement européen se droitise avec l’arrivée d’une centaine d’europhobes, nationalistes, eurosceptiques à l’extrème droite de l’échiquier. Pourvu qu’ils ne constituent pas un groupe… !
Quand aux "malgré-nous" du scrutin européen, qu’ils ne tirent pas trop de plan hasardeux pour les Régionales françaises, car avec 60% d’abstentions les résultats sont fragiles… !
En lisant l’article, on se dit qu’aubry a passé un deal avec sarkosi pour éliminer Ségolène Royal. Son arrogance est à la hauteur de sa nullité.
Quant à hamon comme il n’a plus de mandat, il va se faire "nourrir grassement" avec les cotisations des adhérents PS qui gagnent 800 euros ou le RMI/RSA ?
Excusez-moi, je vais vomir.