Les conseillers de Sarkozy Alain Minc et Raymond Soubie se félicitaient au début de l’été que "la France n’ait pas explosé". "Cela aurait pu être bien pire", pronostiquaient-ils à propos de la réforme des retraites.
article publié sur Bakchich.info le 24 juin 2010-
A la veille d’une journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, les conseillers du président sont visiblement sereins. A entendre l’éminence grise de Nicolas Sarkozy, Alain Minc ou son conseiller social Raymond Soubie lors d’un colloque organisé mardi 22 juin sur le thème de l’emploi par-delà la crise à la Maison de la chimie, la France va bien. Mieux que bien même.
« Pour 90% des Français, il n’y a pas eu de crise » ne craint pas d’affirmer Minc. « Cela a même été une excellente année pour le pouvoir d’achat, en raison de l’absence d’inflation », poursuit-il avant de reconnaître que 2010, sur ce point, ne sera sans doute pas aussi réjouissant.
Mais là encore, pas d’affolement, les Français s’accommodent très bien de la situation, selon l’essayiste multicartes : « Qui aurait dit que la France supporterait moins 2,5 points de PIB dans un très grand calme ? Nous vivons en France dans l’idée qu’en-dessous de 0 (croissance zéro) le pays explose. Et bien le pays n’a pas explosé. »
Alors, certes, il reste cette frange de la population qui, elle, s’est quand même pris la crise en pleine figure, poursuit le Clairvoyant mais heureusement « moins les gens sont insérés moins ils menacent le système ». Quelle veine. Pour conclure d’un « Cela aurait pu être bien pire, nous aurions pu sombrer dans l’inconnu ».
Raymond Soubie, grand ordonnateur de la réforme des retraites, venu conclure une journée sur les perspectives – un brin flottantes – de l’emploi après la crise affichait lui aussi une mine réjouie.
Badinant sur le conseil d’orientation pour l’emploi, qui organisait le colloque, « un club anglais où les gens peuvent s’insulter à la sortie mais où ils sont contents de se retrouver à condition que cela ne se sache pas à l’extérieur », commentant les résultats du match de foot en train de se jouer, le conseiller social n’avait pas l’air préoccupé outre-mesure par la journée d’action de jeudi.
Sans doute avait-il lu le sondage en une des Echos – partenaire de l’événement – qui annonçait qu’une majorité de Français étaient « résignés » à la réforme des retraites. De belle humeur, il s’est même autorisé un petit cours sur le dialogue social : « Une mesure dialoguée, discutée, est toujours plus pertinente. C’est vrai au niveau de la nation, c’est vrai au niveau de l’entreprise ». Avant d’égrener toutes les raisons pour lesquelles l’emploi en France n’avait finalement pas tant souffert que ça.
La seule fausse note à cette journée d’auto-célébration sarkozyste est venue de Laurent Wauquiez. Plus politique, il a rappelé que les PME de son fief avait été « ravagées » par la crise (La crise, mais quelle crise ?) avant de laisser échapper un délicieux lapsus. Parlant d’un futur retour au plein emploi, il a malencontreusement évoqué un futur retour au… Pôle emploi !
A lire sur Bakchich.info :
Ça à le mérite d’être clair il y a "la France qui va bien" et celle qui n’a qu’a la fermer… Moins t’est "inséré" et plus tu l’a dans le… baba (ça va comme ça Mr modérateur !?)
Quand j’étais gamin on parlait d’un paysan dont le cheval pouvait travailler sans qu’on lui donne à manger ; Malheureusement il est mort sans qu’on sache pourquoi, juste au moment ou il commençait à s’habituer…
Alain Minc à sûrement conseillé ce paysan et sur le cadavre du cheval il continuera à nous vendre ses lapalissades économiques.
Décidément, Wauqiez fait aussi un lapsus. C’est le troisième en quelques jours…c’et révélateur… !!
Sarko and Co vont, peut-être gagner sur le dossier des retraites, mais ils le paieront très cher… !