L’humeur de Probst
Impatient, angoissé, le Tout-Paris ne parlait que de ça. Fillon, Borloo, Le Maire ou Lagarde ? Tout ça pour ce qu’on appelle un remaniement et qui n’est en fait qu’une simple pantalonnade style fin de IVe République. On est vraiment dans la rillette.
À la faveur de cette révolution du 14 novembre, Fillon a gagné ses galons de véritable patron de l’UMP et de la majorité parlementaire. Avant simple collaborateur, le bourgeois de la Sarthe devient désormais le mentor du rétréci Sarkozy.
Le seul sourire que nous ont arraché Sarko et Fillon : la nomination de Xavier Bertrand au Travail et à la Santé. Lorsque Bertrand avait annoncé qu’il était franc-maçon, Fillon avait déclaré : « Maçon, je le savais, franc, ça m’étonne… » C’est dire.
Rien de significatif dans ce septième coup de rafistolage. Ah si ! L’extravagant Juppé va cumuler deux métiers à temps plein : ministre de la Défense et maire de Bordeaux. Une belle réussite pour la démocratie.
En cette semaine d’Aïd-el-Kébir, l’exécutif va emmener les moutons socialistes à l’abattoir. Il faut dire que la prestation de Martine Aubry après l’annonce du remaniement par les pompes funèbres Guéant SA fut lamentable. Pauvre Martine, elle n’est pas près de rassembler les Français, ni même les socialistes.
À l’Assemblée, le PS devrait se réveiller et faire autre chose que s’agiter et taper sur les pupitres sous l’œil des caméras, le mercredi, lors des questions au gouvernement. Contrôler les hauts fonctionnaires, par exemple. Car quand je vois que les Guéant et Squarcini paient une entreprise comme Salamandre pour surveiller Bakchich, une phrase d’Audiard me vient à l’esprit : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ».